Time Travel | P.Sh

VIII

PDV Sunghoon.

Ce n’était peut-être pas ce qui était prévu, mais voir la tête renfrognée d’Hermione vaut tous les risques du monde. Je n’échangerais ma place pour rien au monde. Je prends le PC de Soohwa. Hermione, quant à elle, épie chacun de mes faits et gestes. Ça me fait rire qu’elle soit autant sur ses gardes alors que c’était moi qui faisais attention à ses actes au début.

— Qu’est-ce que tu fais ? Demande-t-elle sceptique.

— Je nous met un film.

Elle a un moment d’arrêt. Elle a l’air de réfléchir. J’aimerai tellement savoir à quoi elle pense. Être dans sa tête doit être une sacrée expérience.

Au bout d’un certain temps, elle me rejoint à côté de moi dans le lit. Elle fait bien attention à ce qu’on ne se touche pas.

— Tu veux regarder quoi ? Wonder Woman ? Harry Potter ?

Elle se tourne lentement vers moi et me regarde droit dans les yeux. Je plonge dedans, comme figé par leurs couleurs noisette envoûtantes.

— Tu essaies de me faire une mauvaise blague ?

Je ricane.

— Non mais je pensais que ça serait bien que tu connaisses nos références. Une guerrière amazone, ou bien des sorciers dont l’une d’elle porte ton nom.

Elle se renfrogne.

— Met ton amazone... on va rire..
Marmonné-je.

— J’aimerai beaucoup que Gal Gadot soit mon amazone. Malheureusement, je n'ai que toi sous la main.

J’adore la taquiné sur ce sujet. À chaque fois sa moue se ferme de plus en plus entraînant une pression de ses lèvres qui me fait frissonner.
Je ne devrais pas.

Je lance le film avec une Hermione pas si enthousiaste que ça.

• 🏹 •

À peine une heure du film entamé, je sens la tête d’Hermione tombée sur mon épaule. Mon souffle se coupe à l’impacte. J’ai l’impression de mener une guerre interne. Mon cœur, lui, s’est lancé dans un marathon. Stop...

J’essaie de bouger mais elle marmonne quelque chose que je ne comprends pas. Je tente de tendre l’oreille.

— Qu’as-tu dis ?

— Descendance.... trouvé.... chuchote-d’elle dans son rêve.

Une descendance à trouver ? Qu’est-ce qu’elle raconte ?

— Tu es une véritable énigme, je murmure en remplaçant une mèche de ses cheveux.

Ils sont soyeux et sentent la fraîcheur des pins. Je hume son odeur comme un chien. Je n’en suis pas fier mais d’une certaine manière, elle me rend dingue. À cette pensée, je m’éloigne d’un geste brusque.

Je ne dois pas avoir ce genre de pensée.

— Elle est la seule amie de ta petite sœur, me sermonné-je.

C'est là que ses petits yeux s’ouvrent, toujours endormis.

— Quoi ?

— Tu t’es endormie, me moqué-je.

Elle se redresse.

— Ton film est nul et complètement absurde !

— C’est ça, princesse amazone des temps anciens. Tu es juste rabat-joie.

— Tu ne comprends pas quoi quand je te demander d’arrêter de m’appeler comme ça !

— À peu près tout.

Je jugerai voir de la fumée sortir de ses oreilles. Mon sourire ne fait que s’élargir.

— Pourquoi tu n’apprécies pas que je t’appelle comme ça ? C’est le princesse qui te dérange ? Ou l’amazone des temps anciens ?

— Le "princesse", bougonne-t-elle...

— Pourquoi ça ? C’est mélioratif, ça signifie que tu es précieuse, demandé-je sincèrement afin de comprendre.

Son visage devient livide comme à chaque fois que je lui donne ce surnom. Elle regarde partout autour d’elle comme pour vérifier que les murs n’ont bel et bien pas tes oreilles et viens me chuchoter :

— C’est un blasphème. Et puis, c’est ironique étant donné qu’une princesse et la raison de ma venue ici.

Je ne dis rien pendant un certain temps.

— Mais qui es-tu, Hermione Lee ?

— C’est pour ça que je ne voulais pas sociabiliser ! Souffle-t-elle.

— Comment ça ? Vraiment, je ne te comprends pas !

— Il n’y a rien à comprendre ou à savoir. Vous vraiment, les hommes, n’êtes que curiosité mal placé ! Je déteste ça...

— Ravie de savoir que tu me déteste, je l’accuse.

Elle me lance un regard de biais, il est presque assassin.

— Tu déformes mes paroles.

— Donc tu m’apprécies ?

— Tu recommences ? Je t’en prie, tais-toi, Sunghoon.

Sunghoon. Mon prénom roule si bien dans sa bouche.
Je m’approche encore d’elle, de sorte à la dominer de ma taille. Mais Hermione est farouche et ne se laisse pas décontenancer.

— Tu es arrogant.

— J’ai confiance en moi.

— Trop.

Je rigole.

Hermione essaie de s’éclipser de mon emprise mais, je ne sais comment, tribuche et tombe en arrière, m’entraînant par la même occasion avec elle.

— Aïe ! Je grogne.

Elle me tire les cheveux en m’entraînant dans sa chute. Nous retombons dans un bruit sourd sur son matelas.
Nous sommes dès lors si proche que je sens son cœur battre au même rythme que le miens. On dirait presque qu’une course est en train de se jouer entre eux.
Ses joues pâles se colorent légèrement d’une teinte rosée. Intéressant. Mon regard passe sur sa bouche qui fait encore cette moue que j’affectionne tant. Le sien aussi dévie plus bas sur mon visage.

Je me racle la gorge et essaie de parler :

— Est-ce que je-

Puis, sans que je m’y attende, sa bouche frôle la mienne. Le temps d’un battement de cœur, je tente de m’approprier ses lèvres. Alors que nous sommes sur le point de sceller notre premier baiser, Hermione me mord.

Je me relève surpris, la libérant ainsi.

— Qu’est-ce qui te prends.

— Non... dit-elle en secouant la tête.

Je me fige. Elle a l’air sur le point de s’effondrer.

— Je suis désolé, Hermione... j’aurai dû te demander la permission...

— Non... c’est que...

Elle n’ose même pas me regarder. Je fronce tellement les sourcils que je crains de rester bloquer.

— Je vais y aller, je dis finalement, sentant qu’il faut que je lui laisse de l’espace.

— Attends, je...

Avant qu’elle ne réussise à finir sa phrase, je suis déjà dehors. Je m’appuie un instant sur la porte avec mille questions et sentiments en tête.

Hermione et moi avons eu un presque baiser et je… suis presque déçue qu’il ne soit pas arrivé ? Et je suis déçue parce qu’elle n’a pas l’air d’en avoir eu envie autant que moi.

À suivre...