Time Travel | P.Sh

XIX

PDV Hermione.

Je ne pensais pas que l’éloignement de Soohwa me ferait aussi mal. Mais cela me brise le cœur. Depuis mon arrivée ici, elle a été une vraie amie et je ne voulais pas la blesser.

Je sens le regard de Sunghoon peser sur moi.

— Quoi ? Dis ce qui te hante, avant que je n’explose.

Il ricane gentiment.

— Je n’arrive pas à croire que tu sois une Amazone de l’Antiquité !

Je lui lance un regard mauvais. 

— Non, je veux dire, tu dois avoir quel âge là ?

— J’ai 17 ans. Et toi 18, tu es plus vieux que moi.

— Oui mais techniquement, vu que tu viens du passé, tu dois avoir des siècles !  Je dois t’appeler "noona" ?

Je lui pince la jambe en signe de contradiction. 

— Je te rappelle que tu es le petit-fils d’Hyppolite, petit prince ? Alors toi aussi tu viens de cette époque ! J’argumente. 

Il secoue la tête, son regard est remplie d’étoile.

— C’est vraiment incroyable ! 

— Je suis ravie que tu le prennes si bien...

— Soohwa comprendra. Il faut lui laisser le temps de s’y faire à cette histoire invraisemblable. 

— Je sais...

Mais c'est dur.

Nous arrivons à la salle de l’événement. Je porte un pantalon taille haute noir et une tunique argenté, que m’a refilé Sunghoon. Il paraît que ce sont des vêtements de sa mère.

L’ambiance du gala de charité est grandiose, presque intimidante avec tout ce monde bien habillé. J’essaie de me fondre dans la foule, mais c’est loin d’être mon élément. Je préfère largement courir sur des plaines, arquant mon arc et lançant des flèches.

Mais bien heureusement, Sunghoon, à mes côtés, semble parfaitement à l’aise. Il me prend la main et me murmure :

— Détends-toi. Tu es magnifique, personne ne va te manger.

Je ris doucement, sans vraiment pouvoir cacher mon malaise. Il m’indique alors Soohwa et sa mère, Park Mina, de l’autre côté de la salle.

— Allons les saluer, c’est le moment, propose-t-il.

Nous nous approchons, et une tension s’installe dans mon ventre. J’ai peur de sa réaction. Mais je tente ma chance en l’appelant doucement.

— Soohwa…

Elle me lance un regard dur, puis détourne les yeux.

— Ce n’est pas le moment. Dit-elle sèchement, presque comme si j’étais une inconnue. Et je ne suis pas prête à parler avec toi.

Sur ces mots, elle quitte la salle.

Son ton glacé me transperce, et je reste figée. Je savais que ce serait compliqué, mais je ne pensais pas que ça me blesserait autant. Sunghoon pose une main rassurante dans mon dos, et je hoche la tête, essayant de ravaler la déception. 

Mme Park, quant à elle, me regarde avec un mélange de gêne et de regret. Elle s’approche un peu et, dans un murmure, s’excuse :

— Je suis désolée pour… tout ce qui s’est passé au réveillon. Je n’aurais pas dû me comporter comme ça avec toi… Je... me suis laissée emporter.

Je lui adresse un léger sourire pour lui montrer que je ne lui en veux pas, mais avant que je puisse répondre, son visage se fige. Ses yeux s’écarquillent, et elle commence à trembler.

— Maman... qu’est-ce qu’il y a ? Demande Sunghoon, inquiet.

Intriguée, je suis son regard et aperçois un homme de grande taille, avec une présence sombre. Lorsqu’il se tourne légèrement, je remarque un tatouage en forme de sablier sur sa nuque.

Un Servant du Temps. Crónos.

Je comprends tout de suite, et une angoisse glaciale m’envahit. Cet homme, c’est leur père… et il est ici.

Il se dirige vers nous.

— Bonjour Mina, tu es ravissante.

— Qu’est-ce que tu fais ici, Jaewook ? Dit-elle d’une voix dure empreinte de menace.

— Je m’amuse tout simplement ! Son ton est menaçant.

Et, contre toute attente, il m’invite à danser tandis que j’ecarquille les yeux. Mon corps se tend, mais j’accepte tout de même, sachant que refuser attirerait l’attention. Nous nous mettons alors à danser, et il me fixe avec un sourire en coin.

— Cela fait plaisir de voir une servante d’Hippolyte, dit-il calmement. On se croirait presque dans le passé, n’est-ce pas ?

Je ne réponds pas, et il continue, le ton de sa voix trahissant son mépris :

— J’ai trouvé ce que je cherchais. Je rentrerai bientôt, avec ce qui m’appartient. Tu pourras le dire à ma tendre Mina, elle sera ravie de savoir mon départ imminent.

Un frisson parcourt mon dos.

— Que se passera-t-il quand vous y serez ? Que ferez-vous ?

Il me renvoie un sourire mesquin sans jamais me répondre.

Dès que la danse se termine, je me précipite vers Mme Park pour la prévenir.

— Votre ex mari… il... compte repartir sur les terres Amazones... Il n’en a pas dit plus

Elle pâlit et me lance un regard de pure panique.

— Cette époque draine ses pouvoirs, mais s’il a trouvé le moyen de repartir. Nos sœurs seront en danger !

— Il faut agir !

Nous échangeons un hochement de tête, et je pars aussitôt à la recherche de Soohwa. 

Sunghoon, sa mère et moi, partons chacun d’un côté différent pour retrouver la jeune fille.

Au bout d’un moment, Je la trouve enfin, seule dans un coin isolé avec... lui. Elle semble désemparée, perdue dans un tourbillon de confusion.

— Alors, c’est vrai… Vous êtes mon père ? Murmure-t-elle d’un air bouleversé.

Il sourit d’un air calculateur, mais avant qu’il ne réponde, il saisit son poignet et le serre. Soohwa grimace de douleur, ses yeux cherchant désespérément un moyen d’échapper à son emprise. Elle semble piégée, son souffle se coupe dans sa gorge, comme si elle ne pouvait plus respirer et une sorte de lumière blanche s’échappe d’elle. La magie. Il tente de s’en emparer et il l’a fait souffrir !

— Arrêtez ! M’éxclamais-je en m’avançant d’un pas ferme. Vous allez la lâcher, tout de suite.

Son sourire s’élargit, et il relâche Soohwa, mais son regard me promet des ennuis. Soohwa vient se réfugier derrière moi, tremblante.

— Oh, regardez qui voilà. Une guerrière en plein action ? Ça te ressemble bien. Murmure-t-il, amusé.

— On n’en a pas terminé, Serviteur du Temps. Je lui dis comme une menace.

Sans un mot de plus, je prends Soohwa par la main et l’emmène loin de lui. Elle me serre le bras, encore secouée, et me murmure :

— Merci, Hermione… et... je suis désolée.

Dans mes bras, elle éclate en sanglot.

— C’est moi qui suis désolée...

Les choses commencent bel et bien à se gâter.

À suivre...