Au cœur de la dépression

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Ce chapitre sera dédié à la description de ce que l'on peut ressentir quand on est en dépression, des choses qui nous font subir cela et des conséquences sur notre vie ainsi que des pensées qui nous traversent l'esprit. Je tiens à rappeler que tout cela n'est que mon témoignage et qu'il est possible que cela ne soit pas pareil pour tout le monde. Je ne raconterai dans ce chapitre que la pire période mais sachez que j'ai traversé d'autres phases similaires à celle-ci.

Octobre 2022- Septembre 2023

Au début, on réfléchit. On réfléchit beaucoup. Peut-être même trop. On se pose des questions sur tout ce qu'il s'est passé cette journée. On fait des liens entre des choses qui n'ont rien à voir entre elles. On réfléchit à la raison pour laquelle telle personne nous a dit telle chose. On se repasse en boucle la façon de parler des gens, leurs réactions, leurs regards, leurs mimiques. On se persuade que tout le monde nous abandonne, nous délaisse ou nous juge. Nous ment. On a l'impression que tout est superficiel, que tout cela ne sert à rien et que de toute façon, quoi que l'on fasse ou que l'on dise, ce n'est qu'éphémère. On se répète toujours les mêmes choses. Sans arrêt. Sans arrêt. Sans arrêt.

Et puis c'est le néant. Ce sentiment de vide qui nous engloutit. Après avoir eu la tête remplie de tonnes de pensées qui semblaient nous noyer. Rien. On a tellement pensé que notre cerveau lâche prise et nous laisse seul avec nous-mêmes. Et à partir de là, c'est le vide. C'est comme si la lumière à l'intérieur de nous nous avait quittée. Comme si notre âme s'était retirée de nous, comme si nous nous voyions de l'extérieur. On se voit. Dans notre lit, le regard dans le vide à nous demander ce qu'on fait là. Comment on a pu en arriver là. Et on sombre. Les jours se ressemblent. On se rend compte que la routine nous tient enchaîné et nous empêche de faire ce que l'on veut. On se sent enfermé et on aimerait crier. Le problème, c'est que cette envie de crier ne vient que tard la nuit. Car la journée, les bruits ambiants, les rires, les paroles, les cours et toutes autre chose plus moins divertissante nous font oublier que l'on va mal. Que l'on a besoin de quelqu'un, d'aide. C'est le soir que tout revient. Quand on est dans notre lit, le regard dans le vide à nous demander ce qu'on fait là. Comment on a pu en arriver là. Et on sombre. Tous les soirs se ressemblent sans qu'on ne puisse rien y faire. La seule action qui semble à notre portée est d'attendre le lendemain. Attendre que tous ces bruits ambiants, ces rires, ces paroles et ces cours nous fassent oublier que l'on va mal. Et tout se répète, encore et encore. C'est comme un cercle vicieux. Le jour on a l'impression que tout est possible, que tout est dernière nous. Mais la nuit on rechute dans les ténèbres. À un moment, on se rend compte de tout ça. Que tout se répète. Et alors on se demande quand tout cela va s'arrêter.

Alors comme toujours, on attend. Mais pendant ce temps, toute cette routine continue de façon récurrente. Alors on se dit que rien ne pourra nous sauver. Que l'on sera coincés comme cela pour toujours, que l'on est destinés à vivre ainsi jusqu'à la fin de notre vie. Mais on refuse. On se dit que vivre comme cela n'est pas possible. Cependant, on pense que l'on ne pourra pas nous sortir de là et on pense aux pires choses. Je n'ai personnellement jamais pensé à me mutiler. Je suis directement passée au stade de " Tout doit s'arrêter, peu importe de quelle manière mais ça doit cesser. Je n'en peux plus de vivre ainsi. ". Heureusement, j'ai grandi dans une famille où on me rabachait sans cesse que le suicide n'était pas une solution et que la vie valait la peine d'être vécue. C'est cela qui m'a retenu de passer à l'acte. J'avais réfléchi à toutes les façons possibles et imaginables de mourir sans souffrir. Mais je me disais que c'était complètement fou et que je ne pouvais pas faire ça à mes proches. Je n'arrivais pas à imaginer ma mère en pleurs devant mon cercueil. Je ne m'imaginais pas laisser ma sœur toute seule. Laisser mon père en détresse. Laisser mes amis à qui j'infligerai une immense tristesse en plus d'un traumatisme certain. C'était impossible. Alors j'ai tenu. Ou plutôt je me suis agrippée. Agrippée à l'espoir qu'un jour tout irait mieux, qu'un jour, tout sera derrière moi. Mais comme toujours, j'ai attendu, j'ai attendu longtemps avant que ça ne s'améliore.

PS: Il est compliqué d'expliquer tout ce que l'on ressent, alors si vous voulez plus de précisions, dans mon recueil de citations "Pas De Pluie Pas De Fleurs", dans le chapitre 🥀 Dépression 🥀

Sur ce, à la prochaine 🙃 🫒🍋







































































( comprendra ces emojis qui pourra 🤣 )

L'effet PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant