Chapitre 5 : Ordre du médecin.

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Après ce premier rendez-vous, Lisbon et Jane avaient construit une routine particulière ; ils continuaient à se comporter de la même manière au travail, ayant de petites disputes, Jane étant Jane, ennuyant les autres, se chamaillant et ainsi de suite (apparemment, ils étaient devenus doués pour jouer la comédie, à force de nier leurs sentiments pendant si longtemps), et Jane avait même remit son alliance pour ne pas alerter l'alarme intérieure de Van Pelt ; mais, parfois, ils se jetaient des coups d'œil quand personne ne regardait, ils avaient de longs contacts quand ils marchaient côte à côte. Par moment, Jane se couchait sur le canapé de Lisbon, ou autorisait sa précieuse petite-amie à s'assoir sur le sien. A plusieurs occasions, il avait osé venir dans son bureau, fermer les stores et s'était avancé à son bureau, lui volant quelques baisers passionnés...

Puis, à la fin de la journée, ils s'attendaient pour partir et ils allaient quelque part pour dîner, ou chez elle et ils parlaient, parlaient, parlaient, se disant tout, s'ouvrant complètement.

Ceci, jusqu'à un mois après le premier rendez-vous, quand quelque chose vint tout gâcher : ce jour-là, tout changea.

Pour la seconde fois en plus ou moins un mois, Lisbon se retrouvait dans le même hôpital, même si cette fois, la situation était différente, aussi différent qu'était son état d'esprit. La dernière fois, elle attendait des nouvelles du bébé, elle était folle de joie, maintenant, elle était par-dessus tout, inquiète pour Jane.

Se tenant devant son lit les bras croisés, elle regardait le médecin finir de poser le plâtre qui recouvrait une bonne moitié de sa jambe ; il était incroyable : comment osait-il la regarder comme un enfant, quand il fut celui qui n'a pas écouté ses ordres dès le départ ? Elle lui avait dit de rester dans la voiture , que l'homme était dangereux, mais il ne l'avait pas écouté, et il avait décidé d'aller vérifier lui-même (parce qu'apparemment, le fait qu'elle soit de la police depuis plus de 10 ans, signifiait qu'elle n'était pas capable de faire attention à elle, surtout quand elle portait un gilet pare-balles), obtenant comme résultat, que l'homme avait décidé de courir vers lui afin de les ralentir, ce qui résulta en l'hospitalisation de Jane pour une jambe cassée et un mois de béquilles (uniquement s'il allait mieux, autrement, le docteur leur avait déjà décrit l'intervention chirurgicale nécessaire).

« Mr Jane aura besoin d'aide pendant un moment ; sa jambe droite ne devra pas toucher le sol pendant 20 jours, aussi longtemps qu'il aura le plâtre. Il devra utiliser des béquilles pendant 1 mois et ce, dès qu'il sera libre, s'il ne veut pas prendre de risques pour ses muscles, il devra faire un peu de kinésithérapie, je dirai 4 à 5 heures par semaines - le docteur, un homme blond, au début de la quarantaine, Jesse Travis, regarda Lisbon et lui donna un papier - ce sont les médicaments qu'il devra prendre : une injection par 24h, de préférence en soirée, pour aider à la circulation sanguine. Elle doit être effectuée dans l'estomac, donc il pourra la faire lui-même, pendant 3 semaines - Travis fit une pause en la voyant sans voix et confuse - je pensais que ... il a dit ... ».

« Oui c'est ma petite-amie. Je suis son homme, vous comprenez ? Elle est à moi, moi, moi, toute à moi, ma Terrie ! N'est-ce pas Lisbon ? Tu es ma Terrie personnel ! Grognant comme un ivrogne, il se tourna pour regarder le médecin, le montrant du doigt - vous savez, j'aimerai m'échapper à Vegas et me marier avec elle, mais je sais qu'elle serait effrayée si je lui demandais, donc je le garde pour moi ... ».

« Doux jésus, combien d'antidouleur lui avez-vous donné ? Dès qu'elle comprit la situation, elle se calma un peu t commença à ressentir une forme de peur différente, celle qu'elle ressentait habituellement quand elle était inquiète pour lui, et courut jusqu'à son lit, massant son front, comme s'il était un bébé malade, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il était trop détendu et qu'il gémissait beaucoup trop dans ses bras pour que ce soit induit par les médicaments - Jane ! Tout ce que tu avais à faire était me demander de t'aider pour un moment ! ».

« Eh bien, je ne pouvais pas risquer un refus, donc j'ai préféré essayer un type d'approche différent, et puis, je savais que tu n'allais pas t'en offusquer ... », il lui sourit d'un air satisfait, alors qu'elle s'éloignait de son étreinte et, murmurant un « tu n'es pas croyable ! », elle prit le morceau de papier et quitta la chambre, rejoignant ses collègues de l'autre côté de la porte.

« Comment va-t-il ? » demanda Van Pelt, préoccupée.

« Il a une jambe cassée, et il a besoin d'aller chez quelqu'un pour quelques semaines, et, apparemment, son médecin a décidé que c'était à moi de prendre soin de lui, comme toujours - fulminant, elle donna l'ordonnance à Grace, avant de retourner à l'intérieur - Van Pelt, vous voulez bien aller les chercher pour moi ? Rigsby, allez à son hôtel, et prenez toutes ses affaires ».

« Oui patron, mais où va-t-on ... - le pauvre homme semblait ne pas se rendre compte de ce que Lisbon voulait dire, et, pour être honnête, il ne l'aidait pas du tout. Bien sûr, elle aimait Jane (même si elle jouait la comédie comme jamais, avec eux), et, même avant de devenir sa petite-amie secrète, elle s'en préoccupait beaucoup, mais maintenant qu'elle allait l'avoir chez elle, vivant sous son toit pour un mois entier, devant prendre soin de lui ... et elle n'était pas sûre de savoir si elle était à l'aise avec cette idée ; ils n'avait pas encore atteint ce degré d'intimité, et maintenant ... Pourquoi Rigsby la regardait de cette façon, et pourquoi allait-il lui toucher le front ? - Boss, vous allez bien ? Vous êtes toute rouge ... Vous êtes sûre que vous n'avez pas de fièvre ? ».

« Rigsby, je n'ai pas besoin que vous vous inquiétiez à propos de mon bien-être ! - dit-elle calmement avec cette touche de colère froide dans la voix, qui était presque habituelle pour elle, normalement destinée à Jane, alors qu'elle retirait la main qui était trop proche d'elle - s'il y a quelqu'un dont il faut s'inquiéter c'est Jane, puisqu'il fut celui qui a failli finir avec une balle dans la tête. Maintenant - elle croisa les bras, les regardant, aussi calme que possible, essayant de ne pas penser aux jours suivants - voulez-vous bien faire ce que je vous ai demandé ? ». Regardant, un peu effrayé, leur patron, Grace et Rigsby partirent, tournant parfois la tête dans sa direction, pour s'assurer qu'elle les regardait toujours avec cette expression ; il ne restait plus que Cho à ses côtés, regardant son patron avec son habituelle expression neutre. Il lui lança un dernier regard avant de partir aider Rigsby, et dit juste 3 mots à Lisbon, avec son ton habituel, 3 mots qui la firent frissonner et la figèrent alors qu'elle transpirait : « Il était temps ! ».

Alors qu'elle revenait à l'intérieur, toujours sous le choc, Jane releva les sourcils d'étonnement, dès qu'il vu sa chère Lisbon dans cet état ; lui souriant, elle redressa les épaules, murmurant un « Non » silencieux dans sa tête. « Alors, prêt à aller à la maison ? Si tu te comportes mal, je te laisse dormir sur le canapé ! ».

« Nah, tu m'aimes beaucoup trop pour m'obliger à dormir sur le canapé - dit-il sûr de lui, le ton haineux de Jane de retour, comme si quelqu'un les observait - tu me donneras la chambre d'ami, ou peut-être, si tu te sens assez courageuse, la tienne. Bien sûr, dans ce cas, on partagera le lit. Mais ne t'inquiètes pas, je suis toujours un gentleman avec des valeurs, et je ne vais pas te forcer à faire quoi que ce soit, puisque je suis sûr que tu ne pourras pas me résister plus longtemps. Ou que tu ne me force pas à coucher avec toi », alors qu'il la regardait avec ce sourire espiègle et malicieux, elle ne put que ce figer encore une fois et frissonner intérieurement ; ou peut-être était-ce juste l'effet de sa voix grave et puissante, ajoutée aux lignes que ses doigts dessinaient le long de son bras ...

Instinctivement, Teresa savait qu'elle allait vivre les 3 semaines les plus longues de sa vie, 3 semaines qui, elle en était sûre, allaient être inoubliables et changer sa vie, la mettant sens dessus dessous, peut-être même d'une bonne façon.

Les enfants ne mentent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant