Après avoir passé encore quelque temps à l'académie pour parler de tout et de rien, le groupe composé de la princesse du royaume, de son escorte, de deux lutaliciens et d'un lapin ailé se décida à quitter l'école pour se rendre au palais. Là bas, ils comptaient retrouver le prince qui, bien que lambinant souvent à l'académie, était resté chez lui ce jour-ci.
Le palais n'étant pas tout proche de l'académie, il leur aurait fallu un bon bout de temps pour y parvenir s'ils s'y étaient rendus à pied, surtout en présence de la princesse qui ne pouvait pas faire deux pas dans sa ville sans que quelqu'un ne vienne la saluer. C'était aussi un problème pour les lutaliciens qui, à peine arrivé à destination, auraient dû rentrer chez eux au vu de l'heure.
Ainsi, pour gagner du temps et puisque personne ne semblait respecter la loi portant sur l'interdiction de se téléporter dans la capitale, ce fut par ce moyen de transport qu'Ana amena tout le monde à destination en un claquement de doigts.
Chacun avait sa petite excuse pour déroger à la règle. Elisabeth, bien que directrice de l'académie, restait l'une des plus proches conseillères du roi, Zoé affirmait avoir reçu un passe-droit de la part de la reine, les autres amis de Scyllia avaient, pour la plupart, posé des balises à différents endroits de la ville, quant à Ana, son excuse était double.
Tout d'abord, elle disait qu'elle avait bien le droit de le faire vu qu'elle ne faisait que retourner chez elle. Ensuite, ça n'était pas qu'elle voulait spécifiquement se rendre au palais, mais que ses parents eux-mêmes avaient fait en sorte qu'elle se retrouve auprès de la prétendante à la vie lorsqu'elle usait de son pouvoir inné. Était-ce de sa faute si Scyllia se trouvait à la capitale ou même au sein du palais lorsque cela arrivait ?
Selon l'interlocuteur, cette mauvaise foi était soit amusante, soit exaspérante, surtout qu'elle avait prouvé qu'elle pouvait aisément contourner cette restriction et qu'elle se rendait souvent d'elle-même à Lutalica en se servant de l'énergie de Zuria pour localiser l'île volante.
Cette fois-ci, sa téléportation les fit atterrir sur l'un des balcons de la salle du trône. La prétendante à la vie avait fini par s'installer à cet endroit lorsqu'elle assistait à des séances afin de justement éviter que l'apparition de la princesse ne trouble le bon déroulé des doléances.
Outre les autres nobles qui se trouvaient plus loin, Wendy remarqua qu'elle n'était pas seule. Il y avait auprès d'elle son mari, son beau-père, mais aussi le prince. Enzo était assis sur une chaise et écoutait ce qui se passait en contrebas, sa tête appuyée sur ses bras eux-mêmes posés sur la balustrade.
— Salut tête de pioche ! Lança la garde du corps de sa sœur en lui ébouriffant les cheveux.
— Tête de pioche ? Comment t'adresses-tu à ton futur roi ? Feignit-il de s'indigner.
— Moi je trouve que ce surnom lui va bien, commenta la princesse, toujours prompte à défendre sa garde du corps lorsque cela concernait son frère.
— Enzo a raison, réprimanda gentiment Scyllia. Que dirait ta mère si elle t'entendait appeler le prince ainsi ?
— Mais c'est elle qui l'appelle tout le temps comme ça ! Se défendit-elle.
— Où est passé le temps où les gardes royaux respectaient ceux qu'ils avaient juré de protéger ? Souffla Enzo.
— Je crois que ce temps est mort lorsque tu as commencé à leur échapper pour faire tes petites escapades en ville, rit Alex. Tu devais avoir dans les alentours de six ans.
— Tu vois, c'est de ta faute ! Jubila Elisabeth.
— Les enfants, un peu de calme, tempéra Richard, le père d'Alex. Vous commencez à attirer l'attention.
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Wendy tome 5 : Le sacre de l'empereur
FantasíaLutalica est sauvée ! Grâce aux efforts de tous ceux qui ont fait leur maximum pour éviter la chute de la ville, elle ne risque désormais plus de s'abimer en mer. Wendy peut donc reprendre une vie plus posée, bien que différente d'avant cet événemen...