Shikamaru-Temari: Le temps d'un baiser

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Description : C'était un professeur chiant, toujours l'air las et fatigué. Pourquoi faire un métier si au fond, il le détestait?
Elle avait du caractère et de la repartie. Son plus gros défaut, elle jugeait trop vite les gens, mais la plupart du temps, ses jugements étaient fondés.
Hors des bancs de l'Université, ils se rencontrent, se découvrent, et déjà, tout part en vrille. Rien ne va plus. Pourtant, tout est oublié, le temps d'un simple baiser.

Hier. Aujourd'hui et Demain.
Le temps passe si vite, trop vite.
Il court. Il vole et s'envole en un instant.
Ce moment ne sera plus qu'un fugace souvenir.

Refermant son livre exagérément grand dans un soupire, il prononça les mots que tous attendaient « le cours est terminé ». Aussitôt après, les places assises de l’amphithéâtre se vidèrent dans un claquement collectif, qui par force d’habitude, avait fini par lui être tolérable, lui, qui pourtant auparavant aurait tout donné pour se soustraire à ces sonorités incommodantes. Il alla s’asseoir derrière son bureau, observant un instant les étudiants aller et venir. Et alors, il se sentait las, épuisé, fatigué ; l’impression ennuyeuse de porter sur ses épaules un poids qu’au fond, il n’avait rien fait pour mériter. Cette vision de ses étudiants ne l’alourdissait que d’avantage. Non pas qu’il doutait un seul instant du métier qu’il avait choisi. Ou peut-être qu’au fond si, un peu. Peut-être n’aurait-il jamais dû se tourner vers l’enseignement, peut-être aurait-il dû rester travailler pour la police ou bien les services secrets comme auparavant. Mais seulement, le système l’avait dégouté dans la police. Il avait observé impuissant se faire relâcher les plus grands criminels, ceux-là même qu’il avait eu du mal à arrêter ; ensuite les méthodes des services secrets lui avait fortement déplu. Par plusieurs fois, il s’était retrouvé à vomir devant une scène de torture. Où était-elle donc la justice qu’il avait toujours convoitée ?

Il n’avait que trente-deux ans, et déjà, n’attendait plus grand-chose de la vie. Il avait espéré, en venant enseigner la criminologie à l’université, continuer en quelque sorte ce qui l’avait toujours fasciné étant gamin. Aussi stupide que cela puisse paraître, son enfance, bercée par les héros aux pouvoirs magiques qui sauvent la planète terre, lui avait toujours inspiré un profond respect pour la justice, tant et si bien qu’il en fit sa voie. Assimilant les pouvoirs magiques à son QI surdéveloppé, il s’était toujours mis en quête de porter haut et fort le glaive de la justice. Bien triste illusion, dans un monde qui n’en a plus rien à faire. Un monde où les fléaux sociaux étaient répandus comme l’air qu’on respire. Un monde où la jeunesse se fichait pas mal de la justice et de tout ce qu’elle entrainait. Tel était le monde dans lequel il vivait aujourd’hui. Un endroit où ses propres étudiants ne faisaient en salle qu’acte de présence, ou répondaient quelques rares fois aux questions pour bien se faire voir et une fois dans la vie active, mettraient leur honneur de côté, au profit de pot de vin. La jeunesse sombrait, et lui, était le témoin de sa décadence. Simple témoin, immobile et muet, incapable d’agir car après tout, n’était-il pas au fond celui qui avait échoué à leur éducation ?

«  Professeur Nara » l’interrompit une voix féminine près de lui, le sortant de ses pensées.

Qu'elle était belle l'époque de notre enfance
Joyeuse. Souriante. Entrainante.
La vie s'offrait à nous.
Nous n'avions conscience que d'une chose:
S'amuser était chose aisée.

C’était une jeune femme blonde, d’une vingtaine d’années environ, les cheveux tirés en quatre couettes derrière la tête. Elle faisait partie des rares qui semblaient s’intéresser à son cours. Il se plaisait à penser qu’elle était l’exception qui confirmait la règle. Elle semblait vraiment prendre à cœur, sans faux semblants –puisqu’il savait les reconnaître- ce que le brun lui enseignait. Il se revoyait en elle. Certes, à son âge il avait déjà son doctorat et travaillait depuis quatre ans pour la police, mais n’empêche, qu’il reconnaissait en elle cette soif de connaitre, de comprendre et de prévoir. Sans nul doute était-il le meilleur profileur du pays. Peut-être elle, oui, elle, comprenait le sens du mot « justice » qui semblait s’être perdu et oublié.

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