I-H: AAD. _Prologue

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Elle prit une grande inspiration et par la suite expira. La brune lança un dernier coup d'œil à son rétroviseur, inspectant son visage et implorant le ciel qu'il puisse rester aussi impeccable une fois sorti de là. La fureur de sa meilleure amie pouvait parfois prendre des proportions assez déplorables, dont elle se passerait bien aujourd'hui.

Elle finit éventuellement par prendre le paquet cadeau sur le siège passager et sorti enfin de sa voiture. Garée entre deux maisons voisines, la brune accorda son attention à celle blanche, ignorant la jaune tout près, qui était pourtant la sienne. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours vécu là, et les Sabaku avaient emménagé quand elle était au cours élémentaire. Le présent en main, elle fit quelques pas, poussa la porte de fer, traversa leur allée en pierre puis se trouva devant la porte d'entrée et fini par sommer assez de courage pour pousser deux fois la sonnette. Advienne que pourra maintenant, songea-t-elle, tout en apprêtant son plus beau sourire.

Etant rentrée une journée plus tôt que prévu, Hinata espérait bien que ça inciterait son amie à lui pardonner plus vite de l'avoir laissée tomber à la dernière minute, une semaine auparavant et ce, malgré tout le temps que la blonde avait passé à organiser leur semaine entre filles. A vrai dire, sur le coup, la brune n'avait pas pensé à mal, et avait réellement oublié leur projet, et qui plus est, avait fait l'erreur de ne pas s'excuser à temps une fois que ça lui était revenu en mémoire. Résultat : Temari ne décrochait même plus ses appels, et ne répondaient pas non plus à ses messages que ce soit sur Facebook, Twitter, ou simplement sur son téléphone.

Lorsque la porte s'entrouvrît, sa contenance vola en éclat et elle ferma les yeux un instant, s'attendant à recevoir une gifle. Mais ce fut une voix d'homme qui la fit sortir de sa trance.

- Hinata ? Demanda Gaara surpris. Toi ici ? Je te croyais à Kiri.
- G, soupira-t-elle, soulagée. Ca faisait toujours quelques secondes de gagnées avant l'impact. Le cadet de son amie comprit tout de suite sa réaction, et ses lèvres s'étirèrent en un sourire. Ouais, je viens juste de rentrer. Et j'ai aussi apporté des cadeaux. Elle perdit un instant sa voix, fixant le paquet entre ses mains, et reprit en chuchotant. Dis, elle est toujours fâchée ?
- Tu ne veux pas entrer ? Proposa-t-il dans un sourire, en s'écartant de la porte pour la laisser passer et il dû se retenir pour ne pas exploser de rire, lorsqu'elle cria soudain non, avant de finalement accepter d'une petite voix, entrant à pas de loup. La brune marchait tout doucement, redoutant la rencontre. La colère de Temari n'était pas quelque chose qu'on voyait tous les jours, mais ça faisait partie de ces choses-là, qu'on préfèrerait ne pas voir du tout. Gaara ferma la porte derrière lui, et elle sursauta.
- Téma, fit-elle d'une petite voix, inspectant à bonne distance le salon. Je suis rentrée.

Gaara ne tint plus et explosa de rire, gagnant au passage un regard noir de la part de la seule femme de la pièce. Si elle chuchotait ce n'était sûrement pas pour que lui fasse tant de bruits.

- Relaxe Hinata, finit-il par se calmer assez pour dire, bien que toujours amusé par sa pâleur soudaine. Temari est partie hier pour Suna en compagnie de son petit ami. Crois-moi, vu tout ce qu'elle a pris, elle est pas prête de revenir.

La nouvelle lui fit comme un choc, si bien que tout ce que le roux disait par la suite, tombait sur les oreilles d'une sourde. Loin d'être soulagée de ce départ inopiné, elle le craignait plus que tout. Et elle remarqua enfin au sommet des escaliers une valise. Y avait-il encore de l'espoir ? Elle montât les marches par trois, et courut ouvrir la porte au bout du couloir. Mais la pièce sembla soudain inhabitée. Pas de drap sur le lit, pas d'ordinateur sur le bureau. Et même les vêtements de Temari qu'elle jetait partout dans la pièce manquaient à l'appel. La brune redescendit la tête basse, trouver Gaara qui s'activait à terminer d'emballer dans des boîtes hermétiques, le contenu d'une cocotte. En la remarquant assise à le fixer d'un regard perdu, il déposa devant elle un verre d'eau.

- Elle finira par revenir, avait-il dit, avant de reprendre ses activités.
- Toi aussi tu t'en vas ? Finit-elle par demander, lorsqu'elle décida finalement que la valise qu'elle avait vu, pouvait bien appartenir au dernier des Sabaku.
- Pas avant demain, répondit-il, tout en servant le reste de la soupe dans un bol qu'il lui tendit, contournant le plan de travail et s'asseyant près d'elle. J'ai eu une offre de travail à l'autre bout de la ville, tu sais, l'interview que j'ai passée il y a deux semaines, au final, j'ai eu le job, et j'ai trouvé un appart pas cher tout près.
- D'abord vos parents, ensuite Kan'ro, puis Tema et maintenant toi, hein. Les uns après les autres-
- Dis pas de bêtises, lui coupa-t-elle. Tu n'es pas seule, et puis Temari reviendra bientôt. Je ne sais pas quand, hocha-t-il la tête, mais bientôt.
- Je me demande si c'est vraiment une bonne nouvelle, sourit-elle de moitié.

Honnêtement, que Temari s'en aille ainsi sans même la prévenir, était blessant. La brune comprenait maintenant ce que son amie avait ressenti lorsqu'elle lui avait fait le même coup ; bien que pour elle, ce n'était pas volontaire. Et puis, quelle idée, une virée en amoureux. Le crétin de petit ami qu'avait Temari était entrain de leur voler un temps précieux, qu'elles auraient pu passer entre meilleures amies, surtout que depuis quelques mois, leurs agenda ne concordaient pas -raison de la promesse de passer une semaine entière ensemble d'ailleurs-. La brune fronça les sourcils, essayant de se rappeler de quoi avait l'air Sasuke Uchiha, et honnêtement, elle avait du mal. En toute franchise, ce qui l'avait frappé le plus chez ce mec, c'était l'ébène de ses cheveux. La Hyuga craquait pour les bruns, ce n'était d'ailleurs un secret pour personne. Elle avait cette sorte de romance particulière, avec la couleur noire, une fascination, qui effrayait un peu ses parents. Ce qui expliquait d'ailleurs qu'elle ait tant de mal à se rappeler le visage du bel adonis, vu qu'elle n'avait en mémoire que ses cheveux - qui à son gout auraient pu être beaucoup plus désirables, s'il ne mettait pas tant de gel-. Et après s'être torturé les méninges pendant au moins cinq minutes, elle décida finalement qu'un voleur de meilleur amie n'en valait pas tant la peine et souhaita que, la blonde qu'elle avait pour amie et qui changeait de garçons comme elle changeait de chaussures, laissa tomber au plus vite ce type qui avait emporté son amie à des milliers de kilomètres d'elle.

Pourtant, en même temps qu'elle finissait de prononcer un tel vœu dans son cœur, du côté des amoureux en question : Temari avait déjà mis son maillot et attendait près de la porte de leur suite que Sasuke se grouille.

- Tu viens, cria-t-elle d'où elle se trouvait, excitée à l'idée de leur programme de la journée.
- Oui, une minute, cria le brun de la chambre.

Il ouvrit la petite boite noire qu'il avait en main, et eu un sourire en touchant la bague. Ca ne faisait qu'un peu plus de trois mois qu'ils sortaient ensemble, mais il était prêt à franchir le cap, il espérait juste qu'elle aussi.

Eux...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant