I-H: AAD. 1_ Rencontre

337 23 0
                                    

Chacun de nous est relié par un fil aux autres. Un fil rouge qui prédestine qui nous rencontrerons. Ce fil peut s’étirer, se raccourcir, s’effilocher, mais jamais il ne casse. Touch.

Il était à peine dix-huit heures. Hinata gara sa voiture dans l’allée, se sentant trop fatiguée pour l’emmener autre part. Honnêtement, si rien qu’en le souhaitant son patron pouvait tomber malade, de sorte qu’elle se repose un peu, ce serait excellent. La brune en avait assez de toutes les heures supplémentaires que ce bourreau de travail les obligeait à faire, à elle et à son équipe. Qui que ce soit qui avait dit que faire un travail qu’on aimait nous donnait l’impression de ne pas travailler du tout, avait complètement tort. La Hyuga adorait programmer. Ce n’est pas pour autant que s’assoir du matin au soir devant son écran d’ordinateur la rendait plus joyeuse.

En descendant de sa Porsche rouge, la jeune femme lança un coup d’œil à la maison voisine et le regretta aussitôt : pas une lumière, ne trahissait la présence d’une âme qui vive, et cela depuis maintenant deux semaines. Quand est-ce que la blonde comptait-elle revenir, et qu’en était-il de ses cours de musique ? Avait-elle démissionné ? La brune soupira, avant de pousser la porte de sa maison familiale, lançant au passage un « je suis rentrée » à qui pouvait bien l’entendre. Ses parents rétorquèrent, la voix de sa mère provenant de la cuisine, celle de son père, du salon. Et sans plus attendre, elle s’engouffra dans le couloir, au bout duquel elle ouvrit une porte à l’étage, celle de sa chambre. A mesure qu’elle fermait la porte, elle balança sans plus de formalités son sac à main sur le lit, commença à ôter ses vêtements, qu’elle laissa traîner à même le sol, avant d’attacher une serviette et de rejoindre la salle de bain. Et, au lieu de la douche qu’elle prévoyait prendre, elle optât au final pour un long bain, qui dura une heure.

Enfilant un peignoir, et s’attachant les chemins dans une serviette, elle sortit, plus relaxe que tout à l’heure. Sa mère au bas des escaliers lui cria de se dépêcher pour le dîner, et, vu l’était de propreté dans lequel elle avait trouvé sa chambre, la jeune femme imaginait d’ici le sujet de conversation qu’ils allaient avoir autour de la table. Une longue et ennuyeuse conversation sur sa manière d’être. A vingt-cinq ans, toujours subir la morale des parents, n’avait rien d’amusant. Elle se jeta sur son lit deux places, fixant le plafond, cherchant déjà les arguments pour le futur débat. Si elle voulait être bordélique et avoir sa chambre sens dessus dessous, c’était son droit. Si elle ne  voulait pas être réglée comme une horloge, c’était son droit. Et si elle voulait avoir des copains motards, ça aussi, c’était son droit. La Hyuga avait la migraine rien qu’en pensant au futur débat.

« Ce ne serait pas le cas, si tu prenais un appart », entendit-elle une voix dans sa tête la narguer. Il était évident que toute personne de son âge aurait déjà un appart et vivrait le plus loin possible de ses parents, mais elle, elle n’avait pas encore était touché, par cet élan d’indépendance, que tous les autres semblaient avoir. Certes, l’idée, lui avait déjà effleurée l’esprit plus d’une fois, mais elle finissait toujours par la classer, va savoir pourquoi.

Soudain, elle vit la chambre en face de la sienne s’allumer. Son cœur s’arrêta de battre l’espace de quelques secondes, avant de repartir à un rythme effréné. Elle s’assit sur son lit, fixant la silhouette derrière les rideaux, qui allait et venait dans la chambre, sans ne serait-ce que cligner de l’œil. Et soudain, tout en ouvrant sa propre fenêtre, elle eut la réponse à sa question : il était hors de question de déménager, si c’était pour être loin de Temari. Les jeunes femmes se connaissaient depuis plus de dix ans maintenant, ayant pratiquement été élevées ensemble, et voisines depuis la nuit des temps, comme elles se plaisaient à le dire. Leurs deux maisons se faisaient face, mieux, leur chambre étaient pratiquement l’une la continuité de l’autre. Elles passaient leur temps à aller et venir l’une dans la chambre de l’autre en usant le balcon, depuis qu’elles se connaissaient. Bien sûr, au début, ça avait ce côté effrayant, mais bien vite, cette sensation disparue, pour laisser place à de l’excitation pure, lorsqu’elles se trouvaient sur les branches de l’arbre, qui leurs servaient de pond.

Eux...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant