Chapitre 9

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C'est en sursaut que je me réveille, le cœur battant et les membres tremblants, j'ai fait un cauchemar, toujours le même. J'inspire calmement avant d'entendre le craquement d'une porte au rez-de-chaussé et des voix masculines. Je peux reconnaître celle de l'aubergiste, elle a l'air totalement affolée. L'entrée grince plusieurs fois et les hommes d'en bas semblent crier quelque chose.

- Avez-vous oui ou non accueilli des voleurs ici ?!

Et c'est là que je comprends. Je saute brutalement du lit avant de passer ma chemise, non sans me coincer la tête par précipitation et enfile mes bottes. J'attrape mon épée, verrouille le passant en bois de la porte et me précipite vers la fenêtre. En l'ouvrant, je tente d'évaluer les risques de chute, si je me casse la jambe tout est foutu. Je coince mon arme dans ma ceinture et rabaisse ma capuche sur mes cheveux quand le bruit strident des escaliers sous le poids des soldats m'alarme. Ils ont assurément décidé de fouiller tout le pays pour avoir piller un camp.

Piller un camp ? Nous ne sommes pas les premiers à s'en prendre aux cargaisons d'une troupe rentrant de bataille. Alors pourquoi tout cet effort ? Qu'est-ce que le roi à bien pu avoir en tête pour réagir de cette façon. Qu'est-ce qui a déclenché tout ça ?

"J'obtiendrais toutes les informations que je veux et tuerais chaque homme de ta race dès que j'en aurais l'occasion. Jusqu'au dernier."

Est-ce qu'il.. Était sérieux ? Il voulait simplement m'effrayer, il n'y pensait pas vraiment. Il ne lancerait pas des poursuites sans l'accord du roi, ce serait tout bonnement du suicide.

Son rang, le badge qu'il portait accroché aux mailles de son armure quand il m'a sauvé d'une mort étouffante, il n'était peut-être pas là pour décorer finalement. Moi qui pensait que les nobles en faisaient toujours trop, ça avait sûrement un sens.

"- Qui est votre supérieur ?

- Vous monsieur.

- Alors sortez, je sais faire mon travail."

Si il est bien celui que je pense, l'idée de brûler des villages vient probablement de lui. Il à l'air d'avoir bien plus de pouvoir qu'un simple soldat. Quel roi accepterait de décimer la moitié de son peuple ?

Les bourges, évidemment.

Avant que la porte ne cède sous leur poids, je tente d'amortir ma chute en sautant dans une charrette remplie de paille juste en dessous et un cri de douleur m'échappe, mon dos cognant contre le bois. Dans l'écurie, je selle rapidement mon étalon avant d'emprunter le chemin de derrière pour ne pas attirer les regards. Je n'ai même pas eu le temps d'emporter quelques provisions pour le reste du voyage, ils m'ont pris de court.

J'emmerde vraiment tous ces chiens de soldats.

J'aurais pu les battre si ils étaient moins nombreux, mais quelque chose me dit qu'ils ne sont pas venus en petit comité. J'essaye d'avancer dans les petites ruelles mais mon compagnon est bien plus gros que moi, je passe donc malgré moi sur le chemin principal et baissant le regard, ne voulant pas attirer l'attention.

- Mais puisque je vous dis qu'il y en avait un dans cette chambre, petit et maigrelet. Il avait un grand cheval noir et sa bride portait un drôle de symbole, comme celui que vous avez. Pitié laissez moi en paix j'ai un commerce à faire tourner ! Crie désespérément la vieille femme.

Des hommes sont rester à l'extérieur et je fais l'erreur de m'arrêter pour écouter le reste de leur conversation quand un soldat se poste devant moi, je déglutis, je ne l'ai pas vu arriver. Il me dévisage un instant et crie aux autres de le rejoindre, celui qui s'avance en premier à une longue cicatrice qui descend le long de sa joue, traversant son œil gauche. Il range son épée, confiant, et son regard accroche le mien.

𝐋'𝐞́𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 {bxb}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant