Anhelo

Chapitre 14

Face à moi, le salon de ma grand-mère est retourné dans tous les sens, ses papiers sont éparpillés de partout et son tableau d'enquête qu'elle avait dressé à été saccagés. Des photos ainsi que des preuves manquent. Ma grand-mère est assise sur le canapé, les mains sur le visage. Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras. Elle sursaute à moitié lorsque j'entoure ses épaules, puis elle se blottis contre moi. Cette pose me ramène des années en arrière, lorsque c'était elle qui me remontait le moral. 

Je lui murmure que ça va aller, que l'on va tout arranger et qu'elle va reprendre l'enquête calmement. J'analyse une seconde fois la pièce et un détails, qui m'avait échappé jusque là, devient d'un seul coup flagrant. Tout le salon est sans dessus dessous sauf une chose. 

Le bouquet de fleur.

C'est alors que je remarque un petit bout de papier à côté de celui-ci. Je me lève, et je m'approche du vase posé sur la table. Ma grand-mère semble remarquer seulement maintenant la présence des fleurs. Elle affiche une mine surprise et à la fois inquiète. Je fini par déplier le bout de papier. 

"La prochaine fois, ça ne sera pas ta grand-mère."

— Ilona, où as-tu eu ces fleurs ? 

Le ton de ma grand-mère est à la fois autoritaire mais faible.

— Heu, je les ai reçues. Je ne sais pas qui me les as envoyées.

— Il faut que tu les jettes. Tout de suite ! 

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle se lève et saisit le bouquet. Elle se dirige ensuite vers la porte de derrière qui est dans la cuisine et jette le bouquet dans le jardin. 

Lorsqu'elle referme la porte, je l'interroge du regard. 

— Quand est-ce que tu les as reçues ? gronde-t-elle

— Ce matin, un livreur est passé et je lui ai dit que je n'avais rien commandé, il avait l'air aussi confus que moi. 

— Et tu ne sais pas qui te les a envoyées ?

— Non, il n'y avait aucun mot avec. Mais qu'est-ce qu'il se passe mamie, c'est quoi le problème avec ses fleurs ? Elles sont jolies et elles sentent bo-

— Justement ! Ces fleurs sont très belles, mais de l'extérieur. Elles sont toxiques Ilona. 

— Q-quoi ? je bredouille 

— Oui. Ces fleurs ce sont des brugmansia, elles sont aussi appelées trompettes des anges. Elles sont magnifiques, je te l'accorde, mais elles peuvent être mortelles. Je ne sais pas qui te les a envoyées, mais je pense que cette personne ne te porte pas dans son cœur. 

Je tombe de dix étages en entendant ce qu'elle vient de me dire. Je sens mon pouls accélérer et les larmes monter. Je m'écroule à terre, les larmes coulant sur mes joues. Je suis prise de soubresauts et je sens les bras de ma grand-mère autour de moi. Je l'entends pleurer à son tour.

Nous restons là pendant cinq bonnes minutes. Je reprends mes esprits et me relève en aidant ma grand-mère. OK je viens d'apprendre que quelqu'un veut possiblement ma mort. Sympa les vacances. 

J'essaie de me changer les idées en aidant ma grand-mère à ranger le salon et en essayant de remettre son tableau d'enquête à peu près en ordre, tel qu'il était avant qu'on se fasse cambrioler. 

Une fois la maison remise rangée et le ménage fait, je décide d'aller prendre une douche. Je monte dans ma chambre et saisit des vêtements propres. Une fois dans la cabine, je laisse l'eau perler sur ma peau et effacer les traces de cette journée. Quand je sors, j'appelle Héloyse, comme promis. La sonnerie retentit, une fois, deux fois.