Journée avec Mat

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La cloche de l'école retentit, libérant une foule d'élèves impatients, et je me dirigeai vers la sortie avec une légèreté soudaine. Les journées avaient été longues et stressantes ces derniers temps, et je savais que passer du temps avec Mat serait exactement ce dont j'avais besoin pour m'évader un peu. Sa présence avait toujours été comme un rayon de soleil, et je comptais sur lui pour m'aider à oublier mes inquiétudes, même si c'était juste pour quelques heures.

Nous nous sommes retrouvés sur le parking, et il m'attendait adossé à sa voiture, un sourire éclatant sur le visage. Ses cheveux bruns en désordre et ses yeux pétillants me firent immédiatement sourire en retour. J'ai couru vers lui, et il m'a accueillie dans ses bras, me soulevant légèrement du sol. Un geste simple, mais si réconfortant.

- Alors, comment étaient les cours aujourd'hui ? demanda-t-il en se déplaçant pour m'ouvrir la portière. Je m'assis à l'intérieur, remerciant Mat pour son attention.

- Plutôt ennuyeux, comme d'habitude. Tu sais, les profs essaient de nous motiver, mais on dirait qu'ils ne réalisent pas qu'on est déjà en mode vacances. Je ris en l'imaginant, en train de somnoler pendant un cours.

Mat s'installa à mon côté et démarra la voiture.
- Ça va bientôt être l'été, et nous pourrons nous amuser autant que nous le voulons. Qu'est-ce que tu dis de passer une journée à la plage ce week-end ?

L'idée me ravit. La plage, le soleil, le vent dans les cheveux, et surtout, pas d'inquiétude.
- Oui, ça sonne parfaitement. J'ai besoin d'une journée au soleil, loin de tout ça.

Nous avons conduit à travers la ville, écoutant notre playlist habituelle. Les chansons que nous avions choisies évoquaient tant de souvenirs, des rires partagés, des promenades tardives, et même quelques soirées sous les étoiles. Le temps semblait s'arrêter quand nous étions ensemble.

Nous avons décidé de nous arrêter dans un petit café où nous avions l'habitude de traîner. L'endroit était confortable, avec des murs en briques apparentes et des étagères remplies de livres. Nous avons choisi une table près de la fenêtre, et je me suis adossée à ma chaise, profitant de la lumière douce qui inondait l'espace.

- Tu veux quoi ? demanda Mat en feuilletant le menu.

- Un chocolat chaud, bien sûr. Je suis toujours une grande enfant.

Il sourit, son regard s'attardant sur moi avec tendresse.
- Et un muffin au chocolat pour la grande enfant alors. Je vais commander ça.

Je le regardai partir vers le comptoir, et je ressentis un léger frisson de bonheur. C'était ces moments-là qui me permettaient d'oublier mes préoccupations. Mais quelque chose, au fond de moi, restait inquiet. Je me demandais si je pouvais vraiment continuer à cacher mes secrets à Mat.

Après un bon moment passé à discuter, à rigoler, et à déguster nos douceurs, nous avons décidé de faire une promenade dans le parc voisin. Le soleil commençait à descendre, et l'air était doux.
Nous avons marché côte à côte, main dans la main, nos rires résonnant autour de nous.

- J'ai une idée, on va prendre une photo. dit Mat soudainement, s'arrêtant pour me regarder avec un sourire malicieux.

- Pourquoi pas ?

Mat sortit son téléphone et choisit un endroit avec un fond de fleurs colorées.
- Allez, approche-toi ! m'encouragea-t-il.

Je m'avançai, un sourire sur le visage, et nous prîmes quelques poses en riant. C'était agréable d'être là, d'avoir cette sensation de normalité.

Alors qu'il prenait la photo, j'aperçus son visage se fendre d'un rictus d'enthousiasme. Puis, soudain, son expression changea. Je sentis une tension palpable dans l'air. Il avait reçu une notification, et son regard était rivé sur l'écran. Je l'observai, curieuse, et mon cœur se mit à battre plus vite en voyant son visage se fermer.

- Mat ? Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je, un frisson d'angoisse me traversant.

Il regarda le téléphone, puis moi, la confusion et l'inquiétude sur son visage.
- J'ai reçu un message. D'un numéro inconnu.

Je me figeai, le cœur serré. Je savais ce que cela signifiait.
- Qu'est-ce qu'il dit ?

Mat prit une profonde inspiration, ses yeux scrutant l'écran.
- Ça dit : 'Tu ne devrais pas lui faire confiance. Ça ne fait que commencer.'

L'instant sembla s'arrêter. J'avais l'impression que le monde autour de moi s'effondrait. Un mélange de colère, de peur et de culpabilité se bousculait en moi. Je devais trouver une excuse, mais tout semblait trop vrai, trop inéluctable.

- C'est juste un spam, Mat. Ça arrive tout le temps. Ne t'inquiète pas pour ça, tentai-je de le rassurer, mais ma voix tremblait.

- Tu es sûre ? Il me fixait intensément, cherchant une réponse qui ne venait pas. Pourquoi un message comme ça maintenant ?

Je déglutis, réalisant que je ne pouvais plus fuir cette réalité.
- Écoute, c'est juste une blague de mauvais goût. Peut-être que quelqu'un sait que nous sommes ensemble, et ils essaient de nous embêter. Ça ne veut rien dire, vraiment.

Mat hocha la tête, mais je pouvais voir qu'il n'était pas convaincu.
- Tu promets ? Tu sais que tu peux tout me dire, Harper.

Je me sentais déchirée. La vérité me brûlait les lèvres, mais je ne pouvais pas lui dire. Pas maintenant. Je n'étais pas prête à l'embarquer dans ce cauchemar. Alors je souriais, essayant de dissiper la tension.
- Oui, je te promets. C'est rien.

Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas rien. Que ces messages, que cette menace, étaient des signes d'un danger qui approchait, et que, tôt ou tard, je ne pourrais plus les ignorer.

Yes, MissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant