Chapitre 3

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Les jours passaient, et la tension entre Andrea et moi ne faisait que grandir. Chaque rencontre avec lui devenait un duel silencieux, une danse subtile où séduction et méfiance s'entremêlaient dans un tourbillon enivrant. Il était rusé, chaque mot qu'il prononçait avait un double sens, chaque geste semblait calculé pour me déstabiliser, et pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'être attirée par ce jeu dangereux. Le comte de Monte-Cristo avait beau être notre chef, c'était Andrea qui jouait avec mes nerfs et mes émotions.

Lorsque nous nous croisions dans les couloirs sombres du château, Andrea s'approchait toujours un peu trop près, ses doigts frôlant parfois discrètement mon bras ou mon épaule. Un sourire en coin étirait ses lèvres, et ses yeux brillaient d'un éclat malicieux, comme s'il cherchait à voir jusqu'où il pouvait me pousser.

— « Alors, Athéna» dit-il un soir, alors que nous étions seuls dans la bibliothèque, « tu sembles être une femme de contrôle... Mais j'ai comme l'impression que tu te laisses emporter, de temps en temps. Peut-être pas autant que tu le voudrais. »

Son ton était suave, presque hypnotique. Je ne répondis pas immédiatement, gardant mon regard fixé sur le livre que j'avais feuilleté quelques instants plus tôt. Mais la tension dans l'air était si palpable que je sentais chaque mot qu'il prononçait comme un souffle chaud sur ma peau.

— « Je me contrôle très bien, » répliquai-je enfin, sans lever les yeux vers lui. Mais il s'approcha, effleurant cette fois mon épaule de sa main. Un frisson me parcourut malgré moi.

— « Vraiment ? » murmura-t-il, sa voix presque envoûtante. « On dirait pourtant que ce jeu t'amuse... autant qu'il m'amuse. »

Je me tournai alors vers lui, défiant son regard. Il se tenait juste là, à quelques centimètres de moi, sa main toujours posée sur mon épaule, son sourire devenu plus intense.

— « Ce n'est qu'un jeu pour toi, n'est-ce pas ? » lui lançai-je. « Toujours à chercher à manipuler, à séduire... »

— « Et toi ? Que cherches-tu, Athéna? » Il plongea son regard dans le mien, cherchant à lire au fond de mes pensées. « Tu sais, je ne suis pas si différent de toi. Nous avons tous nos propres blessures, nos propres histoires... »

C'était là que je devais frapper. Je devais comprendre qui était vraiment Andrea, comprendre ce qui se cachait derrière ce masque de charme et d'assurance. Il était doué pour dissimuler ses véritables intentions, mais personne n'est impénétrable. J'avais appris à jouer avec les faiblesses des autres, et Andrea ne ferait pas exception.

— « Peut-être que je devrais en savoir plus sur ton histoire, » dis-je en me levant doucement, me rapprochant de lui. Mon regard se fit plus intense, cherchant à percer sa façade.

Andrea sourit, mais cette fois, il y avait une ombre dans ses yeux. Une fraction de seconde, il baissa la garde. Il fit un pas en arrière, évitant mon regard. Cela ne dura qu'un instant, mais je le remarquai.

— « Tu n'es pas aussi insensible que tu le prétends, » murmurai-je en m'approchant encore.

Ses lèvres se plissèrent, mais il ne répondit pas. Le jeu avait changé. Je l'avais poussé dans ses retranchements, et cela rendait la situation encore plus intéressante. Andrea se redressa, reprenant son masque de séducteur, mais je savais que j'avais touché une corde sensible.

Le lendemain, nous nous retrouvâmes pour répéter le plan que le comte de Monte-Cristo avait conçu. C'était une étape cruciale : je devais jouer le rôle d'une femme séductrice, utilisant mon charme pour obtenir des informations cruciales de l'ennemi. Et qui de mieux pour jouer cet ennemi que... Andrea ? Cela rendait l'exercice encore plus complexe.

Dans une pièce sombre du château, Andrea s'assit devant moi, jouant son rôle, celui que je devais tromper par la séduction. Sa voix se fit plus grave, plus autoritaire, mais son regard trahissait ce jeu constant entre nous.

— « Vous voulez des informations ? » lança-t-il « Et que comptez-vous me donner en échange, mademoiselle Athéna ? »

Je m'approchai lentement de lui, jouant mon rôle, mais sentant aussi la véritable tension qui s'était installée entre nous. Andrea me regardait avec une intensité brûlante, son sourire en coin toujours présent, mais ses yeux ne quittaient pas les miens. Je m'arrêtai juste devant lui, le fixant droit dans les yeux.

— « Je peux être très persuasive, » murmurai-je, jouant de ma voix pour le séduire.

Il haussa un sourcil, un sourire plus prononcé sur ses lèvres. « Montre-moi, alors. »

Je fis un pas de plus, nos corps presque collés. Je sentais la chaleur qui émanait de lui, cette tension toujours plus forte entre nous. Je glissai mes mains le long de son torse, suivant les contours de son costume. Il frissonna à peine perceptiblement sous mes doigts. C'était un jeu, mais nous savions tous les deux que cela allait au-delà de la simple répétition. Ce que nous ressentions était réel, même si nous essayions de le dissimuler.

— « Toujours si confiante, Athéna? » souffla-t-il.

Je m'apprêtai à répondre, mais nos visages étaient maintenant si proches que chaque respiration semblait partager le même espace. C'était un moment suspendu, un instant où tout pouvait basculer. Mais je devais garder le contrôle. Andrea était doué pour jouer avec les émotions des autres, et je refusais d'être sa victime.

Finalement, je reculai, laissant un silence s'installer. Andrea me fixa, visiblement amusé par cette scène, mais je savais qu'il était aussi frustré. Ce jeu entre nous devenait de plus en plus intense, de plus en plus dangereux.

***

Plus tard dans la nuit, incapable de dormir, je descendis discrètement dans la cuisine pour me rafraîchir. Le château était plongé dans une obscurité silencieuse, à peine troublée par le bruit du vent dehors. En atteignant la cuisine, j'entendis un bruit derrière moi. Je me retournai, le cœur battant. C'était Andrea, encore.

Il se tenait dans l'ombre, ses yeux brillants dans la pénombre. « Encore toi ? » dis-je, exaspérée.

— « Je pourrais te poser la même question, » répliqua-t-il avec un sourire.

Il s'avança vers moi, son regard fixant le mien avec cette intensité habituelle, mais cette fois, c'était différent. L'air était lourd de tension. Sans dire un mot de plus, il s'approcha et ses doigts effleurèrent doucement mon poignet.

— « Tu joues avec le feu, Athéna» murmura-t-il, sa voix basse et rauque.

Nos regards étaient verrouillés l'un sur l'autre, et je sentais mon cœur battre plus fort. La proximité, les jeux de pouvoir, tout cela devenait de plus en plus enivrant, mais aussi dangereux.














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Amour vengeresse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant