Chapitre 18.5 : Le réveil innatendu

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Je fus réveillé par des rires. Un son léger, presque étouffé, qui s'infiltra dans mon esprit encore engourdi par le sommeil. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce genre de rire chez moi, et encore moins à cette heure-là. Je m'étirai lentement, ouvrant les yeux pour réaliser que le canapé sur lequel je m'étais assis la veille était toujours mon lieu de repos. Un doux parfum me rappela soudain que Hazel s'était endormie à l'autre bout.

Je plissai les yeux, encore à moitié pris dans la brume du sommeil, et regardai vers l'origine des rires. La salle de bain. J'entendis distinctement la voix d'Eri, douce, joyeuse... Mais elle n'était pas seule. Une autre voix se mêlait à la sienne, plus grave, pleine de chaleur et de familiarité. Hazel.

Je me levai, frottant mon visage pour me réveiller complètement, et me dirigeai vers la salle de bain. Mon esprit essayait de comprendre pourquoi elles étaient ensemble, riant comme des complices de longue date. Je m'appuyai contre la porte entre-ouverte, écoutant leur conversation avec une certaine curiosité, même si je n'avais pas l'intention d'espionner.

"Et... toi, tu l'aimes bien, Shota ?" demanda innocemment Eri.

Je me figeai instantanément, le cœur battant un peu plus vite. Qu'est-ce qu'elle venait de dire ?

"Bien sûr que je l'aime bien. Il est... très spécial pour moi." répondit Hazel, sa voix douce et presque embarrassée.

Mon estomac se serra sans que je comprenne vraiment pourquoi. Cette réponse... Je la connaissais, ce ton hésitant, comme si elle voulait dire plus qu'elle n'osait. Pendant un instant, des souvenirs du lycée me revinrent, des moments où elle se comportait de manière similaire, mais où aucun de nous n'avait jamais franchi cette frontière non dite.

Puis la question d'Eri me coupa dans mes pensées : "Spécial comment ? Comme... un amoureux ?"

Je me figeai, mes doigts agrippant légèrement la poignée de la porte. Je savais qu'Eri ne posait cette question que par curiosité enfantine, mais entendre ce mot dans cette situation me laissa étrangement... nerveux. Je me retrouvai à attendre la réponse de Hazel avec une attention que je ne m'expliquais pas.

"Non, non ! Rien de tout ça, voyons..." répondit-elle, visiblement gênée. "Enfin, c'est compliqué."

Un poids que je ne savais même pas que je portais se relâcha légèrement dans ma poitrine. Pourquoi étais-je soulagé ? Hazel avait toujours été une amie proche, et il n'y avait jamais eu quoi que ce soit de plus... Du moins, c'est ce que j'avais toujours cru. Mais en l'entendant dire que c'était "compliqué", quelque chose se logea dans mon esprit, comme une question que je n'avais jamais voulu poser.

Je décidai enfin de bouger, poussant doucement la porte pour entrer. Eri et Hazel, engrossées dans leur conversation, ne m'avaient pas vu arriver. Elles étaient assises l'une en face de l'autre, Eri sur un tabouret pendant que Hazel peignait ses cheveux. La scène était presque surréaliste.

Et puis elles tournèrent la tête vers moi. Leurs rires se transformèrent immédiatement en éclats joyeux. Hazel éclata de rire, suivie de près par Eri, leurs yeux pétillants de malice. Je fronçai les sourcils, perplexe, avant de remarquer dans le miroir... mon reflet.

Des moustaches dessinées à l'encre noire ornaient mon visage, accompagnées de cœurs et de petites étoiles sur mes joues. Je me sentis stupide pendant un instant, tentant de comprendre ce qu'il m'était arrivé.

"Vous avez vraiment osé..." dis-je, mes lèvres se soulevant en un sourire amusé malgré moi.

Hazel ne pouvait plus s'arrêter de rire. Je l'avais rarement vue comme ça, aussi insouciante et détendue. Même Eri, qui d'habitude était plus réservée, s'épanouissait en riant avec elle. Voir cette complicité entre elles me réchauffa le cœur, malgré la situation ridicule dans laquelle je me trouvais.

"Vous êtes vraiment des terreurs, toutes les deux." ajoutai-je en me regardant de plus près dans le miroir.

Je devais l'admettre, c'était bien joué. Ce genre de moments de légèreté me rappelait que, même dans les pires situations, il y avait encore de la place pour rire et se détendre. Et là, au milieu de cette petite scène domestique, je me rendis compte que je n'aurais pas voulu être ailleurs.

Blood Vitae, l'histoire d'une héroïne (MHA - Aizawa x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant