Blood Vitae, l'histoire d'une héroïne (MHA - Aizawa x OC)

Chapitre 19.5 : PDV shota

« Vous avez vraiment osé me faire ça pendant que je dormais, hein ? » demanda-t-il avec une voix faussement sévère, un sourcil levé.

Hazel essaya de se composer un visage innocent, mais échoua misérablement, secouée de rires silencieux. « Je n'ai fait que suivre les ordres, tu sais... Eri est une commandante redoutable. »

Shota détourna son regard vers Eri, qui hocha la tête avec enthousiasme, ses yeux brillants d'espièglerie. Le sourire intérieur de Shota s'élargit légèrement. Il n'aurait jamais cru que quelqu'un comme Eri puisse retrouver une telle innocence après ce qu'elle avait vécu. Elle était vraiment un rayon de soleil dans sa vie.

Il se pencha vers elle, posant une main sur sa tête. « Commandante, hein ? Je vais devoir me méfier de toi. »

Eri éclata de rire à sa réplique, visiblement satisfaite de son petit jeu. Elle sauta du canapé et courut à travers la pièce, sans doute à la recherche d'une nouvelle mission secrète à accomplir. Shota la regarda s'éloigner avant de tourner à nouveau son attention vers Hazel, qui s'était approchée de lui avec un petit sourire espiègle toujours accroché aux lèvres.

« Laisse-moi t'aider, sinon tu vas avoir cette moustache pour le restant de la journée, » dit-elle en attrapant un chiffon humide.

Shota ne bougea pas, la laissant faire, sentant ses gestes légers contre son visage. Hazel était concentrée, effaçant avec délicatesse les traces laissées par le marqueur. Il l'observait dans le miroir, son reflet légèrement flou dans ses pensées. Il y avait quelque chose d'étrangement intime dans cet instant, dans la manière dont elle se tenait proche de lui, dans la douceur de ses gestes. Elle ne disait rien, mais tout, dans sa posture, parlait d'une habitude qu'ils avaient partagée dans le passé, d'une complicité qu'ils n'avaient jamais vraiment perdue.

Le silence entre eux n'était pas inconfortable, mais Shota le brisa finalement.

« Merci, » dit-elle à voix basse, presque comme si elle parlait plus à elle-même qu'à lui.

Il fronça les sourcils, légèrement perplexe. « Merci pour quoi ? »

Elle haussa les épaules, l'air un peu gêné. « Pour... tout ça. Pour m'avoir invité hier soir. »

Shota ne répondit rien. Il n'était pas du genre à se lancer dans de grandes déclarations, mais il comprenait ce qu'elle voulait dire. Et il appréciait ces moments silencieux, où les mots n'étaient pas nécessaires. Après tout ce temps, après toutes ces années à être éloignés l'un de l'autre, ils se retrouvaient dans un quotidien simple, presque comme si rien n'avait changé.

Finalement, Hazel s'éloigna, répondant à l'appel d'Eri depuis le salon. Elle semblait plus légère, plus détendue après tout ce qu'ils avaient traversé. Shota resta un moment à regarder son propre reflet, maintenant débarrassé des moustaches et des cœurs, mais toujours habité par un poids émotionnel plus profond.

Il entendait de loin les rires qui provenaient du salon. Hazel jouait avec Eri, racontant sans doute une histoire du passé, quelque chose de léger, une anecdote amusante. Shota se redressa et se dirigea vers la salle de bain, bien décidé à les rejoindre après un bon étirement.

Alors qu'il entrait dans la pièce, il surprit Hazel en plein milieu d'une histoire. Elle était en train de raconter une anecdote embarrassante sur lui, quelque chose de leur époque au lycée. Elle ne l'avait pas remarqué, trop concentrée à faire rire Eri. Il s'arrêta dans l'embrasure de la porte, croisant les bras, un sourire en coin sur son visage.

« Tu pourrais choisir des histoires un peu plus flatteuses, tu sais... »

Hazel se figea, ses joues virant soudainement au rouge, tandis qu'Eri éclatait de rire, trop heureuse d'avoir une nouvelle alliée pour taquiner Shota.

Shota s'adossa au cadre de la porte, un sourire amusé étirant ses lèvres. Ce genre de moment – ces rires, cette légèreté – c'était ce qui lui avait manqué. Et maintenant, avec Hazel de retour, c'était comme si une partie de lui revenait à la vie, doucement, sans qu'il ne le réalise vraiment.

Il les regarda, ces deux filles qui apportaient un peu de lumière dans son quotidien parfois morne, et il ne put s'empêcher de penser que, peut-être, tout ceci était plus que ce qu'il avait osé espérer.