Chapitre 1

221 14 3
                                    


J'suis posé dans la cité, tranquille, quand mon téléphone vibre.

C'est Nabil qui m'appelle.

Je décroche direct, et il m'raconte qu'il a un plan.

Un truc simple, rapide, et, surtout, j'suis l'homme qu'il faut.
Il me dit qu'ils ont besoin de moi pour un coup, qu'ils ont repéré un appart à visiter. D'après lui, c'est clean : y a qu'une meuf qui vit là-bas, et ils ont besoin de moi pour ouvrir les portes, tu vois.

Apparemment, elle est bien fraîche, mais ça, ils s'en tapent. Ce qui les chauffe, c'est qu'elle a été vue deux fois déposer des grosses liasses de cash à la banque par leur pote Amir. Le gars, il l'a bien observée et il sait qu'elle habite pas loin de la banque.

Alors, ils ont fait leur enquête, ils ont checké l'endroit. Ils ont vu qu'elle est partie depuis trois jours et qu'une fois par mois, elle se casse pendant quatre jours. C'est là qu'ils m'disent qu'on a un bon timing, et que ce soir, c'est maintenant ou jamais. Y a pas de temps à perdre.

Nabil, il me propose de venir avec eux, il me dit qu'avec mes talents, ça va être du gâteau. Franchement, j'hésite pas une seconde. J'sais que ça peut être risqué, mais ce soir, j'suis partant. Alors j'lui réponds direct : "Ouais, vas-y, j'suis chaud, on fait ça."







2h du matin, les rues étaient vides, t'entendais même pas un chat. On était 3, bien discrets, à s'glisser dans une petite baraque isolée. Ce soir, c'était censé être un coup rapide, propre : on prend les bijoux, le cash, et on disparaît avant qu'personne capte qu'on est là.

Moi, je file direct vers la chambre. Là, j'suis seul, y a qu'les bruits lointains de mes potes qui fouillent dans les autres pièces. Dans la chambre, j'aperçois des photos accrochées au mur. Sur le mur, y a des tas de photos accrochées, un peu partout. Et à chaque fois, c'est la même meuf qui revient. Elle est là sur presque toutes les photos. On la voit souriante, avec des potes, parfois toute seule, des moments où elle a l'air super heureuse. Y a quelque chose dans son visage qui te fait t'arrêter, tu vois. T'as l'impression de voir toute sa vie en morceaux, juste là, étalée devant toi. Elle est toujours souriante, le genre de sourire qui t'attrape, qui t'fait buguer. J'me retrouve à regarder son visage, ses yeux. Franchement, elle est encore plus belle qu'ce que j'aurais imaginé. J'ai un p'tit sourire en coin qui m'échappe, sans m'en rendre compte.

Mais bon, j'suis pas là pour ça. Alors, j'me ressaisis et j'ouvre les tiroirs. J'tombe sur des sous-vêtements bien pliés, un peu trop perso pour moi, mais... ça m'fait hésiter. Y a un truc qui m'gratte, mais j'sais pas encore quoi. J'continue de fouiller, et là, bingo : un paquet d'oseille bien rangé. Jackpot.

Mais, juste au moment où j'm'apprête à m'barrer, y a un truc qui attire mon attention sur la commode : un Coran, posé là, avec un tapis de prière bien plié à côté.

Là, mon cœur, il s'serre d'un coup. J'sais pas pourquoi, mais j'ressens un truc bizarre. Un truc comme du regret. Mes potes, eux, ils continuent de fouiller sans même capté ce qui m'passe par la tête. Moi, j'me pose, j'regarde l'oseille que j'ai dans les mains, et j'sais pas, j'me sens mal. Alors, j'planque le fric sous quelques fringues, histoire que mes potes le voient pas. J'sais bien que ça change rien à c'qu'on vient d'faire, mais j'me dis que c'est toujours ça de pris pour apaiser un peu ma conscience.

On sort de là en vitesse, comme prévu. Mais mon cœur, il bat à cent à l'heure, j'suis plus vraiment dans l'coup.

Ce soir-là, après le coup, j'suis rentré chez moi comme si de rien n'était, mais dès que j'ai fermé les yeux, bam, y avait son visage et son sourire qui revenaient en boucle. Impossible de m'les sortir de la tête, sérieux. Ça m'obsédait tellement que j'ai fini par sortir du lit, j'ai roulé un joint et j'me suis posé à la fenêtre pour fumer, histoire de m'vider l'esprit. Mais même là, c'était encore pire. J'avais toujours son image qui flottait dans ma tête, comme si elle me lâchait pas.

À un moment, j'me suis même demandé si j'devais taper dans la coke pour vraiment décrocher?

Finalement la fatigue m'a rattrapé d'un coup. Heureusement, ça m'a calmé, et j'ai réussi à m'endormir






.

De voleur à loveur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant