Chapitre 9

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La vie en prison, c'est un autre délire. Chaque minute traîne comme une éternité, mais les jours, eux, passent à toute vitesse. Au début, c'était l'enfer. Les cris, les bruits de ferraille, les regards qui te dévisagent, au début ça fait flipper. J'étais là, enfermé entre ces murs froids, à penser à tout ce que j'avais laissé derrière : elle, ma liberté.

Puis, j'ai retrouvé mon cousin, Idriss. Lui aussi était dans la meme merde, pour des raisons que j'avais pas trop envie de savoir. On s'est serré la main, un regard complice qui disait tout. On a partagé nos galères, nos histoires, et nos plans pour se tirer de là.

Avec lui, j'étais moins perdu. On parlait de la rue, de notre enfance, de la vie d'avant, avant de se retrouver ici.

Chaque mot qu'on échangeait, c'était comme une bouffée d'air frais.

J'avais toujours la photo d'elle, celle que j'avais péta pendant le cambriolage. Je pouvais pas m'en séparer. C'était ma seule échappatoire, mon seul lien avec le monde extérieur. Le soir, je la sortais, je la regardais, je revivais ses sourires, ses yeux. Ça me rappelait pourquoi je luttais.

Les visites de ma sœur, c'était du bonus. Elle venait, pleine d'énergie, me racontait des histoires de la vie d'avant. Elle ne savait rien de mes bêtises, de mes choix foireux. Elle parlait de la famille du bled, ses gosses. Je souriais, mais à l'intérieur, j'étais déchiré par la culpabilité.



Un jour, le verdict est tombé. Mon avocat a réussi à me tirer d'affaire. Trois mois, c'était ma peine. Une victoire, ouais, mais je savais que j'avais échappé à un sale coup. Je suis sorti, pensant à ma vie d'avant, à ma promesse d'y revenir.

Quand j'ai quitté la prison, j'ai eu besoin de temps pour encaisser. J'ai traîné dans la cité pendant un moment, déambulant dans les rues que je connaissais par cœur, mais qui m'avaient paru si lointaines.

Les visages des gens, les cris des gamins qui jouaient au foot, tout ça m'a rappelé des souvenirs, des bons et des mauvais. J'étais là, à revivre ma vie d'avant, mais avec un poids en moins : la liberté.

Je suis rentré chez moi, mais ma sœur m'a appelé, me demandant de passer la voir. Elle était toujours là pour moi, la seule qui me restait. En montant les escaliers, j'ai pris une grande inspiration. Je savais que je devais lui parler, lui dire ce que j'avais sur le cœur. Quand je suis arrivé chez elle, elle m'a accueilli avec un sourire, un rayon de soleil au milieu de mes pensées sombres.

On a discuté, elle m'a raconté sa vie, ses projets, ses espoirs. C'était ce genre de conversation qui te remet les idées en place, qui te rappelle pourquoi tu te bats. Et puis, à un moment, elle m'a regardé droit dans les yeux. « Jabari, tu dois arrêter de te cacher. La vie, c'est maintenant. Si tu veux quelque chose, tu dois y aller, même si ça fait peur. » Ses mots, ils ont résonné en moi. C'était comme un déclic, un coup de fouet.

Je lui ai dit que je pensais à elle, à la fille qui occupait mes pensées depuis des mois. « Tu devrais lui dire. Tu as attendu assez longtemps. Et qui sait, elle pense peut-être à toi aussi. » À ce moment-là, je savais qu'elle avait raison, mais j'étais paralysé par la peur de la décevoir. Mais dans son regard, je voyais cette détermination, cette foi en moi que je n'arrivais pas à trouver seul.

J'ai quitté son appartement avec une nouvelle énergie, l'esprit tourné vers elle. J'avais pris ma décision. Je devais la voir, même si je savais qu'elle serait probablement au café où elle bossait. Mais qu'est-ce que j'avais à perdre ? J'avais déjà tout perdu. Alors, je me suis dirigé vers ce café le ventre noué par l'appréhension.

En approchant du café, une partie de moi voulait faire demi-tour, mais l'autre, celle qui voulait me battre, celle qui voulait me battre pour elle, a pris le dessus.

Quand je suis entré dans le café, j'ai croisé son regard.

Elle était là, belle et pleine de vie, et un flot d'émotions m'a submergé.

Mais avant d'entrer, j'ai pris un moment pour respirer. J'ai repensé à tout ce que j'avais traversé, à la prison, aux décisions qui m'avaient mené là. J'ai réalisé que je ne pouvais plus fuir, que je ne pouvais plus rester en arrière. C'était le moment de briser les chaînes qui me retenaient.

Elle était là, en train de rigoler avec ses collègues, une pince dans les cheveux, toute lumineuse. Mon cœur a fait un bond.

Elle avait l'air si vivante, si heureuse. J'ai hésité, pris entre l'envie de l'approcher et la peur de la décevoir.

Les souvenirs m'ont frappé. Tout ce que j'avais imaginé, tous mes plans pour elle. J'aurais dû lui parler, j'aurais dû me montrer. Mais là, j'étais juste un fantôme, planté devant elle.

La colère et l'égoïsme m'ont rattrapé. Maintenant que j'étais libre, je voulais plus être ce vieux gars de ma vie d'avant. Je voulais me battre pour elle, pour nous.

La cloche a tiné, et toutes les têtes se sont tournées vers moi. Mon cœur battait à fond.

J'ai croisé son regard, et un instant, le temps s'est arrêté. J'étais là, devant elle, prêt à prendre le risque.

Mais est-ce que c'était pas trop tard ? Est-ce qu'elle me reconnaîtrait, ou bien j'étais devenu un intrus dans sa nouvelle vie ?

Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, mais à cet instant, j'ai su que je n'avais pas le choix. C'était maintenant ou jamais.




















FIN DE LA PARTIE I : Jabari : De voleur à loveur.

Voilà, j'espère que la lecture de mon histoire vous aura plu n'hésitez pas à me laisser des commentaires et des like, ça me motive énormément et ça me permet aussi d'avoir vos retours. La suite est déjà prête mais j'attends un peu avant de la publier pour vous laisser le temps d'assimiler la première partie.

Love, Yara💖

To be continued....

De voleur à loveur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant