Chapitre 9 : Ceux sur qui je peux compter

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Le lendemain matin, Lenie mit un peu de temps à se souvenir où elle était. Elle s'habitua peu à peu à l'obscurité de la chambre et se retourna pour faire face à Djebril encore endormi. Les souvenirs de la veille l'assaillirent avec force, accompagnés de la boule au ventre angoissante qui la poursuivait depuis quelques jours.

Elle se leva doucement pour ne pas réveiller son ami et alla dans le salon, où les premiers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, jetant une lumière douce sur la pièce. Lenie s'assit sur le canapé, prenant une profonde inspiration. La maison de Djebril était calme, presque apaisante, mais cela n'effaçait pas l'agitation intérieure qui continuait à la ronger.

Elle ne cessait de penser à Helena : que faisait-elle ? Comment se sentait-elle ? Est-ce qu'elle arrivait à gérer avec les enfants ? Ses parents l'aidaient sûrement, et sa mère, qui était restée à la villa aussi. Ils étaient bien entourés, tous les trois.

Elle repensa aussi à tous leurs moments heureux, ceux où tout semblait simple, où l'amour seul suffisait à surmonter les défis. Mais ces souvenirs lui paraissaient désormais si lointains, presque comme une autre vie.

Elle se demanda si cette distance, ce temps loin d'Helena, pourrait vraiment l'aider à retrouver cet équilibre qu'elles avaitent perdu. Elle avait toujours été forte, capable de tout affronter pour sa famille, mais cette fois-ci, elle ne savait pas si elle pouvait reconstruire ce qui avait été brisé.

Le bruit de pas derrière elle la fit sursauter. Djebril entra dans le salon, un sourire encore endormi sur les lèvres.

— Bien dormi ? demanda-t-il doucement.

Lenie haussa les épaules.

— J'ai dormi, c'est déjà ça.

Djebril s'assit à côté d'elle, observant son visage fatigué.

— Tu as pris une décision ?

Lenie secoua la tête.

— Non, pas encore. Je... je pense que je vais rester ici quelques jours, si ça ne te dérange pas. J'ai besoin de ce temps.

— Ça ne me dérange pas du tout, répondit Djebril. Prends le temps qu'il te faut, tu es toujours la bienvenue ici, mon petit chat, tu le sais.

Lenie le remercia d'un sourire faible, reconnaissante de sa présence rassurante.

— Tu as eu ma mère au téléphone ?

Djebril acquiesça.

— Oui, hier quand tu t'es endormie.

— Comment vont les enfants ?

Djebril sembla hésiter à dire la vérité, mais devant le regard de Lenie, il soupira.

— Ils te réclament. Noah a fait une grosse crise avant de dormir parce que tu n'étais pas là pour son câlin. Tu leur manques, Lenie, mais ta mère, Brigitte, et Yahima gèrent.

Lenie eut les larmes aux yeux. Quel spectacle elles avaient offert à leurs enfants : celui de parents qui se déchirent ! C'était terrible. Lenie se souvenait de ses propres parents lorsqu'elle était petite, de la douleur et de l'angoisse que cela lui avait causées, et qui subsistaient encore aujourd'hui.

— Tu penses que je dois parler à Helena ? finit-elle par demander. Pas maintenant, mais bientôt ? On a sûrement besoin de se parler, sans colère, sans reproches... juste de cœur à cœur. Peut-être que ça nous aidera à y voir plus clair.

Djebril hocha la tête avec encouragement.

— C'est une bonne idée. Parfois, la clé est simplement de se parler, sans toute la charge émotionnelle. Mais quoi qu'il arrive, n'oublie pas de prendre soin de toi, Lenie. C'est essentiel. Alors, ne l'appelle surtout pas sur le coup de l'émotion.

Helenie Family : New beginning or beginning of the end ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant