Chapitre neuf

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Sans doute depuis qu'il lui fallait moins d'une minute pour s'endormir après avoir posé la tête sur son oreiller. Un mouvement insistant le tira une première fois de son sommeil, mais il remonta le drap par-dessus sa tête et tenta de se rendormir. Des miaulements répétés prirent le relais, puis deux poids, l'un léger et l'autre lourd sautèrent sur le lit.

« Je vous déteste, râla Thibault en se tournant et en observant Oz et Flèche. »

Le chat s'installa sans lui prêter la moindre attention, mais Flèche lui sauta dessus avec un air ravi.

« Arrête ou je t'emmène pas en promenade, menaça Thibault. »

Au mot promenade, le berger suisse glapit de joie.

« Pas ! Je t'emmène pas ! Pas ! Tu sais ce que ça veut dire ? »

Vu que Flèche fourra son museau dans son cou, lui indiquant qu'il n'en avait pas la moindre idée, ou qu'il s'en contrebalançait. Thibault saisit le réveil sur sa table de nuit, il sentait sa grasse mat fichue. Il bondit quand il vit l'heure affichée dessus.

« Merde ! »

Dalil arrivait dans trente minutes et il n'était même pas prêt ! Il balança le drap qui couvrait son corps. Il s'était endormi nu, la main posée sur son érection persistante, n'ayant plus assez d'énergie pour se masturber, mais suffisamment d'imagination pour tomber dans des rêves agréables. Il savait qu'il avait rêvé de sexe. Il le sentait à la langueur de son corps, à l'envie encore présente dans ses reins. Il referma les yeux et s'étira pour garder cette sensation. Il savait aussi qu'il avait rêvé de Dalil, de ses yeux sombres aux cils longs, de son sourire amusé et d'une licorne avec un béret de commando en train de remuer le popotin dans une danse de la victoire effrénée. Merci pour le côté tordu. Il finit par se lever et, avant de filer sous la douche, remplit les gamelles de Flèche et Oz.

Il terminait son deuxième thé quand le van se gara le long de sa maison. Il ouvrit la porte et attendit sur le seuil que Dalil descende. Il attendait sans savoir exactement quoi. Et il comprit quand le cordiste descendit du véhicule et le contourna.

Thibault attendait que l'envie se manifeste à nouveau entre ses jambes. Et elle le fit, mais elle se plaça aussi dans la courbe de sa langue, vive et exigeante.

« Salut ! Bien dormi ?

– Très bien, je viens à peine de me lever. Tu veux boire quelque chose ?

– Non merci, ça ira.

– Flèche nous accompagne, ça te dérange pas ?

– Du tout. On a besoin de nos pieds encore ?

– Et de ton van.

– Ok. J'ai hâte de voir où tu m'emmènes »

Thibault sourit. Il y avait pensé pendant des jours. Trouver un endroit sympa n'était pas difficile, choisir lequel était plus complexe. Il s'était finalement dit qu'il déciderait en fonction de la température. Comme il faisait déjà lourd, la décision coulait de source, tout comme le lieu.

« Tu as un maillot de bain là-dedans ? demanda-t-il en montrant le van.

– Bien sûr. On y va quand tu veux. »

Thibault attrapa son sac à dos et ferma sa porte à clé. Il ouvrit la portière passager et rigola en voyant Dalil se pencher pour fourrer avec empressements des papiers dans le vide-poche.

« Je t'assure que d'habitude, c'est super bien rangé.

– J'y crois pas une seconde. »

Thibault siffla et Flèche bondit devant lui.

Laisser se poser les papillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant