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Candy - Doja Cat 


Le regard de Jordan était fixé sur l'écran, comme celui de tous les autres autour de lui, y compris Marine, qui se tenait debout avec une expression inquiète, les bras croisés sur la poitrine.

Quelques secondes plus tard, les résultats du second tour des élections législatives apparurent. Après cela, Jordan ne comprenait plus grand-chose. Malgré leurs efforts, le Rassemblement national n'avait pas obtenu la majorité absolue — ils avaient terminé en dernière position. Pourtant, ils avaient assuré le plus grand nombre de députés au Parlement européen, et c'était une victoire dont on pouvait être fier. Ce fait apportait un léger apaisement, bien que le sentiment de déception planait encore dans l'air.

Lorsque Jordan monta sur scène, il fut accueilli par des cris de joie, et les couleurs du drapeau français flottaient partout autour de lui. Une énergie enthousiaste régnait dans la salle — son parti, malgré les difficultés, continuait de recevoir un soutien fervent. En observant l'assemblée, Jordan remarqua la sincérité dans leurs regards. Il prit une profonde inspiration et commença son discours.

— Mes amis, — commença Jordan avec un léger sourire, — je tiens à remercier chacun d'entre vous pour votre foi, pour votre soutien, pour le fait que vous continuez à marcher à nos côtés, quoi qu'il arrive.

Sa voix était ferme, avec des notes de confiance et de détermination. Il comprenait qu'il devait insuffler aux gens l'espoir et la certitude d'un avenir meilleur. Jordan souligna l'importance de la protection des intérêts nationaux et de la sécurité du pays.

— Il est essentiel pour nous tous de comprendre que ce n'est pas la fin. C'est le début d'un nouveau chapitre. Nous avons montré, ensemble, que nous pouvons nous unir pour le bien de notre pays, pour la sécurité et le développement de la France. Et nous ne nous arrêterons pas là ! Ce n'est que le commencement ! Nous continuerons notre lutte, nous continuerons à travailler avec acharnement, car la France mérite mieux ! Pour notre avenir, pour nos enfants, pour chaque Français !

Les derniers mots déclenchèrent une vague d'applaudissements et de cris de joie. Jordan voyait les gens lever les bras avec des drapeaux et entendait son nom scandé dans la salle. Il ressentit une vague de chaleur et de fierté. Debout sur scène, il observait cette vague d'enthousiasme avec un léger sourire et un regard confiant.

En rentrant chez lui tard dans la soirée, la première chose que fit Jordan fut de jeter sa veste sur le dossier d'un fauteuil. Il se prépara rapidement, enfila des vêtements plus confortables et s'installa sur son lit. Il sentait la fatigue l'envahir, mais avant de s'endormir, son habitude prit le dessus, et il prit son téléphone pour vérifier ses messages personnels. À sa grande surprise, parmi les nombreuses notifications, l'une d'elles attira particulièrement son attention.

Stéphane avait trouvé le temps de féliciter Jordan. Il avait exprimé son admiration pour les succès du parti, même si Renaissance avait devancé le Rassemblement national, sans toutefois obtenir de majorité absolue.

Cela parut à Jordan à la fois inattendu et embarrassant, mais le fait que Stéphane, malgré les tensions politiques, ait reconnu les efforts et le travail du Rassemblement national, et en particulier son propre travail, apporta à Jordan un certain apaisement.

Et pourtant... Ce message inattendu le fit réfléchir.

« Merci. » Et, sans trop attendre, il exprima directement sa surprise : « Mais, honnêtement, je suis un peu étonné. »

Il envoya le message et ressentit immédiatement une légère inquiétude. Jordan n'était pas sûr que Stéphane réponde rapidement, et il ne s'attendait certainement pas à une réponse longue et sincère. Mais, quelques minutes plus tard, son téléphone vibra.

« La politique et la vie personnelle ne doivent pas se mélanger », commença Stéphane. « J'ai compris cela depuis longtemps. Nous pouvons être des concurrents en politique, et bien sûr, je ne partage pas beaucoup de tes idées et de tes points de vue, mais cela ne signifie pas que je ne peux pas te respecter en tant que personne. Tu es quelqu'un d'intéressant, et dans un cadre informel, on peut discuter sans parler de politique. »

Jordan s'immobilisa, relisant ces mots plusieurs fois. Il ne s'attendait pas à une telle sincérité. Un léger sourire apparut sur son visage. C'était quelque chose de nouveau pour lui, surtout compte tenu de son propre fort engagement en politique, où le personnel et le professionnel étaient toujours entremêlés.

« Tu as raison... Je ne suis pas habitué à cette approche, mais c'est intéressant. » Puis, sans réfléchir longtemps, il demanda : « Tu es déjà en France ? »

La réponse de Stéphane arriva presque instantanément.

« Je rentre ce soir. Je suis encore en route. »

« On pourrait dîner ensemble demain soir ? Je connais un bon endroit où les médias ne nous dérangeront pas. »

Jordan fixait l'écran de son téléphone, attendant une réponse.

« Ça me va, pourquoi pas. Ce serait avec plaisir. »

Jordan avait du mal à cacher sa joie. Il répondit rapidement :

« Parfait ! Alors à demain. J'ai hâte de te voir. »

À la fin, Stéphane envoya un mignon emoji. Jordan, le visage illuminé d'un large sourire, répondit par un emoji similaire. Après avoir posé son téléphone, il s'allongea sur son oreiller et ferma les yeux. Son cœur battait plus vite que d'habitude. C'était précisément le moment qu'il attendait depuis si longtemps.

Lorsqu'il ferma les yeux, le visage de Stéphane apparut dans son esprit — son regard pensif, ce sourire doux que Jordan n'avait vu que quelques fois, mais qui lui semblait maintenant si proche, si familier.

« Que vais-je lui dire ? Comment vais-je diriger la conversation ? Serai-je capable de me montrer tel que je veux qu'il me voie ? » Ces questions émergeaient dans son esprit, mais au lieu de l'inquiéter, elles éveillaient en lui un agréable sentiment d'anticipation.

Il était couché, regardant dans l'obscurité, sentant le monde s'effacer peu à peu autour de lui, avant que le sommeil ne commence doucement à l'envelopper.

Plus que la politique (Bardella x Sejourne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant