Plus que la politique (Bardella x Sejourne)

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Sia - Elastic Heart

Jordan avait presque perdu espoir lorsque, soudain, il entendit des pas assurés dans la ruelle étroite. En arrière-plan, les voix bruyantes des lycéens se faisaient entendre, et un jeune homme apparut.

— Hé, que faites-vous ici? — dit le jeune homme d'une voix forte et ferme, interrompant la conversation des lycéens. Il s'approcha rapidement des adolescents, qui semblaient ne pas s'attendre à la présence de cet inconnu. Ils se retournèrent vers lui avec des expressions de surprise et de confusion, leurs regards mêlant insolence et légère peur. — Si vous ne voulez pas que j'appelle la police, il vaudrait mieux que vous partiez, — continua-t-il, avec assurance et détermination. — Vous savez que pour ce genre de choses, on peut non seulement écoper d'amendes, mais aussi être condamné à des travaux d'intérêt général. Croyez-moi, vos parents ne seront pas contents.

Les lycéens échangèrent des regards, et un doute apparut dans leurs yeux. Ils commencèrent à reculer à contrecœur, lançant encore quelques remarques méprisantes en direction de Jordan, mais leur voix avait perdu la rude agressivité d'autrefois. Finalement, ils disparurent au coin de la rue, ne laissant derrière eux que le silence, troublé seulement par les légers sanglots de Jordan.

Le jeune homme revint vers lui et s'accroupit devant lui. Son visage était désormais illuminé seulement par la lumière douce du lampadaire, mais même dans cette lumière tamisée, Jordan put distinguer ses traits. Son expression était douce et empreinte de compassion.

— Ça va aller, — dit-il doucement, essayant de calmer le garçon. — Tout ira bien. Tu es en sécurité.

Ses yeux, profonds et chaleureux, scrutaient le visage de Jordan à la recherche de signes de blessures physiques.

Jordan était sous le choc. Les émotions le submergaient et il ne trouvait pas les mots. Le jeune homme s'avérait étonnamment beau. Ses traits étaient nets et harmonieux, et son expression était douce et pleine de sollicitude. Cette beauté semblait presque céleste, surtout en comparaison avec la cruauté et la peur qu'il venait de vivre.

— Tu n'as pas été blessé? — demanda le jeune homme, sa voix empreinte d'une sincère inquiétude.

Jordan, encore ébranlé, hocha silencieusement la tête. Son regard restait fixé sur le visage du jeune homme, incapable de se détacher de lui.

Le jeune homme poussa un soupir de soulagement, et ses lèvres s'étirèrent en un sourire doux et réconfortant. Jordan sentit progressivement son anxiété et sa peur se dissiper. À ce moment-là, il eut l'impression d'avoir trouvé son ange gardien. Il était certain que seuls les anges pouvaient avoir un sourire aussi parfait, une voix aussi mélodieuse et apaisante, et une telle sincérité dans le regard.

Le jeune homme se redressa et tendit la main à Jordan, lui offrant son aide. Jordan saisit immédiatement sa main. Ses doigts touchèrent la peau douce et chaude, et il ressentit instantanément quelque chose d'inexplicablement agréable et apaisant. Il serra fermement la main du jeune homme, ne voulant pas la lâcher, comme s'il craignait qu'il disparaisse soudainement.

Le jeune homme, voyant Jordan s'accrocher fermement à sa main, lui offrit un sourire doux. Il tendit sa seconde main et, sans dire un mot, essuya délicatement les larmes sur les joues du garçon. Ce geste était si doux et attentionné que Jordan ne put s'empêcher de se blottir contre lui, cherchant à prolonger ce moment. Il se sentait protégé, comme si dans cette proximité se trouvait son salut.

Le jeune homme resta un moment immobile, laissant Jordan trouver du réconfort en lui, puis demanda doucement :

— Comment es-tu arrivé ici?

Jordan leva la tête et, après avoir eu du mal à avaler ses émotions, répondit :

— J'ai fui... fui des lycéens. Ils ont commencé à m'harceler quand je rentrais chez moi après l'école... Puis je me suis perdu. Je... je ne sais pas où je suis maintenant.

Le jeune homme réfléchit un instant, son regard se détourna légèrement, et il prit une décision. Avec un sourire léger et confiant, il se tourna vers Jordan :

— Laisse-moi te raccompagner chez toi, — proposa-t-il, sa voix empreinte d'une telle assurance et calme que Jordan en oublia un instant ses peurs.

Mais à cet instant, les leçons que sa mère lui avait inculquées depuis son enfance revinrent en mémoire:

«Il ne faut pas faire confiance aux inconnus, même s'ils semblent gentils».

Ces mots le frappèrent, le faisant hésiter un moment et relâcher légèrement sa prise sur la main du jeune homme. Il essayait de se convaincre qu'il ne pouvait pas suivre un inconnu. Mais ce jeune homme n'était pas un inconnu pour lui. Il était plus qu'une simple personne rencontrée par hasard. C'était son ange gardien. Les anges ne sont-ils pas dignes de confiance ?

Jordan leva les yeux vers le jeune homme, qui attendait toujours sa réponse avec un sourire doux, et hocha rapidement la tête, acceptant son offre.

— D'accord, — murmura-t-il, toujours en tenant sa main.