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En se réveillant au son assourdissant de la sonnerie du téléphone, Jordan tendit difficilement la main vers l'appareil. Encore à moitié endormi et sans regarder l'écran, il répondit à l'appel. La voix à l'autre bout du fil était sérieuse et douloureusement familière. C'était Marine.

— Jordan, tu dois venir d'urgence au siège, — dit-elle sèchement et brièvement. Il y avait de l'inquiétude et de la tension dans sa voix, ce qui fit immédiatement asseoir Jordan sur son lit. Marine continua : — Nous t'attendons tous dans la salle de réunion. C'est très important.

Sans poser de questions, Jordan hocha la tête, bien qu'elle ne puisse pas le voir, et répondit :

— J'arrive bientôt.

Après avoir posé son téléphone sur la table de chevet, il se leva rapidement du lit. Jordan était habitué aux appels d'urgence et aux situations imprévues, mais le ton inquiet de Marine l'avait alarmé comme jamais auparavant. Il enfila son costume, nouant sa cravate en marchant, et quitta bientôt l'appartement.

En entrant dans le siège de Rassemblement national, Jordan ressentit une tension inhabituelle dans l'atmosphère. Les employés, d'ordinaire pleins d'énergie, étaient plongés dans un silence angoissé. À pas rapides, il se dirigea vers la salle de réunion. En y entrant, il vit son équipe rassemblée autour de la table. Marine, les sourcils froncés, semblait particulièrement préoccupée.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? — demanda Jordan avec méfiance, s'efforçant de garder un ton calme.

L'assistante, qui se tenait légèrement sur le côté, répondit d'une voix agitée et nerveuse :

— Une nouvelle est tombée ce matin... — Elle s'interrompit, comme si elle cherchait à rassembler son courage, puis lâcha d'un coup : — Que vous et Gabriel Attal seriez dans une relation secrète.

Jordan s'immobilisa un instant. Un silence de mort régna dans la pièce, comme si même l'air avait cessé de circuler. Tous attendaient sa réaction, scrutant attentivement son visage dans l'attente d'une explosion de colère ou de choc. Mais il resta impassible. Il remarqua que certains croisaient nerveusement les doigts, tandis que d'autres ne pouvaient cacher leur regard inquiet. Enfin, son regard se posa sur Marine. Elle restait calme, mais l'expression de son visage montrait que la situation était extrêmement grave.

Et soudain, à la surprise générale, un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Jordan. Il prononça avec une légère ironie :

— Ce n'est pas une nouvelle. Tout le monde nous considère déjà comme un couple avec Attal.

Sa réaction stupéfia tout le monde. C'était un tournant inattendu, étant donné la gravité des accusations. Le sourire de Jordan semblait calme, mais dans ses yeux, on pouvait lire une assurance mêlée de défi. Un silence pesant s'installa tandis que l'équipe tentait de comprendre ses paroles.

Marine continuait de fixer Jordan du regard, et son évaluation silencieuse mais sérieuse de son comportement commença à éroder sa confiance initiale. Le sourire de Jordan s'effaçait peu à peu, laissant place à une certaine prudence.

— Jordan, — commença-t-elle d'une voix douce, mais tout aussi ferme. — Cette fois, ce n'est pas aussi simple. Cette nouvelle est appuyée par une photo en guise de preuve.

Ces mots firent tressaillir Jordan, bien qu'il s'efforçât de garder son calme. Il fronça les sourcils, tentant de comprendre où elle voulait en venir, et demanda doucement :

— Quelle photo ?

Marine ne répondit pas immédiatement. À la place, elle tourna son regard vers son assistante, qui se tenait à côté. Sans perdre de temps, celle-ci s'empressa de tendre une tablette à Jordan, avec un site déjà ouvert.

Plus que la politique (Bardella x Sejourne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant