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La semaine suivante s'est transformée en un marathon de travail ininterrompu, tant pour Jordan que pour Stéphane. Chacun était totalement absorbé par ses propres tâches.

Stéphane est parti en voyage d'affaires et, malgré leurs échanges fréquents, Jordan n'arrivait pas à se débarrasser de ce sentiment de vide. Ils parlaient de tout, mais même ces conversations, qui étaient pour Jordan une bouffée d'air frais, ne remplaçaient pas la présence physique de Stéphane. Il regrettait son doux sourire, la chaleur de ses caresses, et la façon dont son corps s'ajustait parfaitement dans ses bras. Les souvenirs du goût de ses lèvres restaient vifs dans sa mémoire, éveillant une nostalgie de plus en plus poignante. Stéphane lui manquait tellement que parfois, ce sentiment devenait presque douloureux.

Par moments, quand la nostalgie devenait insupportable, Jordan appelait Manon pour se plaindre de la vie. Il ne pouvait s'empêcher de raconter longuement à quel point Stéphane lui manquait, combien ses journées étaient vides sans lui. Manon l'écoutait patiemment, en soupirant lourdement, comprenant que c'était Jordan, amoureux, qui parlait, mais elle ne pouvait tout de même pas s'abstenir de faire des remarques.

— Sois patient, Jordan. Tu ne vas certainement pas mourir de cette séparation.

Cependant, pour Jordan, c'était bien plus qu'une simple séparation. Il ne cessait de se rappeler les caresses, le goût de ses lèvres, et même le parfum à peine perceptible de sa peau. Ces souvenirs étaient devenus inestimables, intensifiant son manque chaque jour un peu plus.

Cependant, la nostalgie de Stéphane et la mélancolie occasionnelle n'empêchaient pas Jordan de se concentrer sur son travail. Son emploi du temps était chargé de diverses émissions télévisées et événements, où il devait intervenir en tant que président de Rassemblement national, exposant les plans du parti et mettant l'accent sur leurs priorités politiques. Il s'efforçait de s'exprimer clairement et avec assurance, partageant ses réflexions sur la manière dont ils comptaient influencer les décisions législatives. Pourtant, l'attention du public ne se portait pas sur ses paroles, mais sur leurs propres attentes et préoccupations.

Ces interviews étaient épuisantes, surtout lorsque les présentateurs posaient des questions sans écouter les réponses. Ses phrases soigneusement choisies étaient perçues par beaucoup comme un bruit de fond, sans provoquer la réaction attendue.

Après ses interventions télévisées, une fois qu'il n'était plus sous les feux des projecteurs, Jordan ressentait souvent une grande fatigue. Il essayait de reprendre son souffle et d'analyser comment l'émission s'était déroulée, réfléchissant à ce qu'il aurait pu améliorer dans son discours.

En plus de ses apparitions à la télévision, Jordan participait également activement à divers événements. Il rencontrait des personnes soutenant leurs initiatives, échangeant avec elles des opinions et des idées. Ces rencontres étaient informelles, et il s'efforçait de créer un lien et d'instaurer une atmosphère de confiance. Chaque événement lui demandait une concentration et une énergie maximales.

Malgré son emploi du temps chargé, la pensée de Stéphane ne le quittait jamais, comme un murmure doux mais persistant. Jordan faisait tout son possible pour que ses sentiments n'interfèrent pas avec sa vie professionnelle, mais parfois, ils refaisaient surface, le laissant se sentir vulnérable et seul, même au milieu de la foule.

Quelques jours avant le retour de Stéphane, l'assistante de Jordan entra dans son bureau avec une nouvelle importante. Refermant délicatement la porte derrière elle, elle s'arrêta près du bureau, encombré de documents et de dossiers.

— Demain, vous avez une nouvelle interview, — dit-elle avec une expression neutre.

Jordan, sans se détacher des papiers, acquiesça, prenant la nouvelle calmement. Cependant, l'assistante a continué:

Plus que la politique (Bardella x Sejourne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant