NEW LIFE : tout aux aurores

Chap 24 : Léo

— Léo, 24 ans, fils unique de sa mère, réceptionniste Aux Aurores ici, enchanté, énoncé-je en tendant ma main dans un sourire qui se veut chaleureux

— enchanté Léo, acquiesce t-elle toute sourire, visiblement aussi enjouée que moi. Elle attrape ma main et la serre, scellant ainsi notre pseudo amitié

Pseudo amitié hein, bref.

Tu vas la fermer ?

C'est plaisant de voir qu'elle «s'amuse» vu les circonstances. Elle sourit, l'ambiance est détendue, on discute, on rigole, on échanges des anecdotes et c'est incroyable mais, ça le devient moins lorsqu'elle aborde le sujet parents et particulièrement celui de mon père

Cet homme que je ne connais pas, ni ne sais où le trouver. Honnêtement, je n'en ai rien à faire. L'évocation de cette personne me fait toujours un pincement dans le cœur même si son absence n'est plus un problème aujourd'hui

Ma mère s'en est sortie sans lui, je m'en suis sorti sans lui, nous sommes bien aujourd'hui juste tous les deux et c'est suffisant. Ma mère est épanouie et en santé, je le suis également et c'est tout ce qui compte

C'est vrai qu'avant j'imaginais la vie que nous aurions eu s'il avait été là

Je pense souvent à comment aurait été notre relation. Je ne sais pas à quoi il ressemble. La dernière fois que je l'ai demandé à ma mère je pense que j'avais 9 ou 10 ans, quand on avait demandé de constituer notre arbre généalogique. Sur mon devoir, il n'y avait que mes grands parents maternels, ma tante et ma mère

Je ressentais un manque, je voulais mon père. Sa place sur mon affiche, était vide, signe que je n'avais pas de père et je me souviens avoir eu une pensé. Au début j'étais triste, mais j'ai changé cette tristesse en résilience car je m'étais fait à cette idée que je n'avais pas de père. Ce jour là j'avais sécher mes larmes, j'avais dit à ma mère de sourire, que ce n'était pas plus mal comme ça parce que ça faisait plus de câlins et d'attention pour moi et vice versa. C'était nous contre le reste du monde

Mon cœur sourit à ce souvenir

Après ce jour, je n'ai plus jamais cité cet homme. «Si je ne comptais pas pour lui, pourquoi compterait il pour moi» était ce que je m'étais dit pour avancer. Sans penser à lui. Arrêter de lui donner de l'importance, puisqu'au final il ne l'a pas mérité

Aujourd'hui je suis moins affecté. Si je ressentais de la colère et de la rancœur, là c'est de l'indifférence que je ressens

Trop focus dans mes pensées, ce sont les mots d'Aurora qui me sortent de ma pseudo transe

— je suis désolée, je ne voulais pas...

— ne t'en fais pas, ce n'est rien, m'empressé-je de dire l'interrompant. Elle a perdu son sourire et elle a l'air triste, presque inquiète alors je la rassure en lui disant qu'il n'y a pas à s'inquiéter et que tout va bien suivi d'un sourire mélancolique

En vérité tout va bien, juste les souvenirs qui ont refait surface. Il n'y a pas de problème, elle n'a rien dit de mal

— je ne peux pas te parler de mon père puisque je ne le connais pas, par contre je peux te parler de ma mère, déclaré-je avec plus d'entrain, ce qui laisse apparaître un sourire sincère sur son visage. Elle acquiesce simple de la tête, les yeux rivés sur moi, attendant ce que je vais dire. Elle a arrêté de manger

— d'accord. Alors, ma mère, ma reine, commencé-je en souriant, est ce que j'ai de plus précieux au monde. Elle m'a élevé seule, elle a toujours été là pour moi, dans mes bons et mauvais moment. Elle m'a toujours soutenu, elle est mon héro, conclus-je le regard lointain, sans arrêter de sourire