𝙿𝚞𝚝𝚊𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚐𝚘𝚞𝚝𝚝𝚎𝚕𝚎𝚝𝚝𝚎

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Lech m'avait fait ramener dans ma cellule après notre petite altercation. Cela faisait peut-être une heure ou même deux, je n'en savais rien, strictement rien. Et je pense que je m'en fichais royalement. Mes pensées tournaient en boucle sur le contrat que j'avais accepté avant d'être amené ici...


- Se la uccidi, ti prometto che-...


- Che cosa ? Pensi che facendo affari con tuo padre non parlo un minimo di italiano ?


Il souriait toujours de la même façon, il n'était pas insensible au mal qu'il faisait aux autres, oh ça non, bien au contraire, il se languissait de la ressentir, de ressentir cette douleur, de se prélasser dans chaque frisson de peur, chaque picotement d'épouvante. Il s'y baignait longuement, il accentuait ses traits remplis d'amertume et de sadisme, il aimait faire subir cette détresse qui vous compresse les poumons et vous écorche le cœur. Vous n'êtes qu'un jeu, un simple divertissement.

- Écoute bogini, tu va accepter, car tu n'as de toute manière pas le choix, puisque attend regardons un peu ce que tu as réussi à accomplir pour te sauver de cette situation... Il instaura cette pause volontairement, son sourire narquois et provocateur ne le quittait pas. Ses coudes étaient posés sur son bureau et moi, je mettais remise à ma place initiale d'avant notre rapprochement. Puis dans un mouvement lent, il inclina légèrement la tête en posant sa tempe sur son poignet :


- Tu as fui et essayé de faire comme si de rien n'était, de me servir comme un client lambda, premier échec.


Ce simple mot me fit serrer convulsivement les accoudoirs du fauteuil. Je contractais ma mâchoire et ma réaction ne lui échappa pas puisque cela fit naître une lueur d'excitation au creux de ses iris. Il savait où piquer pour faire mal, mais je ne devais pas céder, je ne devais pas répondre.


- Ensuite, continua-t-il, tu t'es enfuie en te confiant à la mauvaise personne et en plus, tu as eu le malheur de réserver dans mon hôtel fraîchement acquis, deuxième échec


Je me crispai un peu plus quand il se releva en poussant sur ses avant-bras et faisant rouler ses muscles sous sa chemise blanche légèrement transparente. Il poussa son fauteuil vers l'arrière pour se dégager et continua tout en contournant son bureau.


- Tu as tenté une nouvelle fois de faire comme si de rien était, troisième échec.


Mes ongles s'enfonçaient dans le cuir de mon assise et mes dents commençaient à grincer sous le poids de mes échecs cuisants qu'il me jetait à la figure tels des bouts de verre tranchants.


Il se détacha de son bureau d'un pas lent comme celui d'un prédateur sur le point de capturer sa proie, pour passer derrière le premier fauteuil en poursuivant :


- En conséquent, tu as décidé de menacer une de mes charmantes dames de chambre pour avoir des informations et tu t'es décidé à venir me rendre visite en m'aguichant comme un simple petit jouvenceau, troisième échecs.


Je tenais plus en place, mes doigts griffait nerveusement les accoudoirs du fauteuil, mes jambes était contracté à l'extrême, mes épaules se crispaient à chaque pas qu'il effectuait dans mon dos pour se rapprocher de moi.


Sa voix dangereusement joueuse retenti dans mon dos comme un écho :


- Enfin, tu as décidé de me tourner le dos pour fuir une troisième fois, quatrième échec. Et moi qui pensais que s'était le dernier, je pouvais imaginer la fausse moue qu'il faisait rien quand entendant son ton moqueur, mais non tu as décidé de jouer la carte du bluff et tu as échoué lamentablement une cinquième fois.


Ses mains s'appuyèrent de part et d'autre de mon dossier et il balaya mes cheveux vers l'arrière pour libérer mon oreille et mettre a nue mon cou, son souffle glissa sur ma peau dans une cascade de frisson que je ne pouvais retenir.


- Maintenant, tu as le choix, sois tu m'obéit soit tu regarde ta copine mourir.


J'étais figée, prise au piège dans mon propre corps comme à mon réveil, les échecs m'accablaient de toute part, je les repoussais de toutes mes forces quand il finit par me dire niché au creux de mon oreille :


- Tu es si... faible...


Faible. Ce petit mot, seulement, avait réussit à détruire toute ma vie et malgré tout mes efforts pour le repousser, le chasser de mon esprit, il continuait de s'immiscer par les multiples fissures de mon arme où il se mettait à grandir, à se nourrir de mes peines et de mes cauchemars pour tout faire imploser en moi. Il me brûlait, me griffait, me déchirer de l'intérieur, il était fait de griffes et de serres qui ne laissaient ni chance ni répit à mon cœur.


Je n'ai même pas eu le temps de me torturer l'esprit en ayant pris la pire décision de toute ma vie, puisque la gouttelette qui tombe sans cesse dans un écho, que je ne me sens pas capable de supporter une seconde de plus me torture déjà assez.


Elle se forme en haut du plafond par une infiltration, grossit, grossit, jusqu'à s'écraser sur le sol à quelque mettre de moi dans ce bruit de résonance qui me donne envie de m'arracher les tympans et encore, je pense que j'arriverai encore à percevoir ce son dans mon esprit.


Elle se forme, grossit, tombe.


Se forme, grossit, tombe.


Forme, grossit, tombe.


Et pour finir de me rendre folle, j'ai littéralement accepté un pacte avec le diable. Sauf que là, on est très loin de l'intention d'Hadès envers Persephone, mon kidnappeur à moi n'hésiterai pas et prendrai un plaisir incommensurablement à décorer mon front d'un trou béant si je faisais un pas de travers.


- Putain, lâchais-je dans un grondement de colère, je frappais du poing sur le sol, je déversais toute ma haine dans ce geste stupide. Mes jointures se blanchissaient et mes ongles s'enfonçaient dans ma paume me procurant une douleur qui n'égalait pas mon sentiment d'impuissance. Je frappais encore et les os de ma main émir un craquement sombre, ma peau se déchiquetait, mais je continuais avec plus de force.


Quand je vis ma main se couvrir d'un mélange de crasse et de sang, je frappais une dernière fois un peu plus fort puis je m'arrêtais sentant cette souffrance irradiait mon bras et surpassait ma haine et ma frustration. Ce fut comme un soulagement, un moment de paix avec pour seule étreinte la douleur, physique et morale. Je me sentais sale et putain de naïve, les larmes me montaient et glissaient lentement sur mes pommettes. C'étaient des larmes de faiblesse, de douleur, mais surtout des larmes de haine.


- Je vais le tuer, marmonnais-je comme s'il pouvait m'entendre et puis je pris conscience que je m'en battais les couilles ouvertement. Si tu m'entends buco del culo je vais te buter Lech !Mon cri était perçant et débridé de colère, j'entendais mes paroles se propageaient dans le couloir de ma prison de pierre. Mon cœur, qui palpitait à toute allure, ralentit en même temps que ma respiration. Je fermais mes paupières et laissais la fatigue me berçait avec toujours en cette putain de goutte, mais cette fois je n'ai plus la force, mes sentiments m'ont déjà trop consumé, lui m'a déjà trop consumé.

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Mavahbby

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