𝙴𝚡𝚌𝚒𝚝𝚊𝚗𝚝

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Je fronçais les sourcils et plissais les yeux. Mentir ? À quel sujet ? Sur le fait qu'il me dégoûte ? Cette pensée étira le coin de mes lèvres, et un petit rire, presque un sifflement, m'échappa.

— Je ne te mentirai jamais... rétorquai-je d'une voix enrouée par le manque d'air.

Il se crispa de colère, et les traits de son visage devinrent plus durs et froids que je ne pensais possible face à mon insolence.

Tu ne devrais pas, Nùx... il est dangereux, bordel !

Je le sais, mais ma grande gueule est indomptable.

Contre toute attente, il relâcha sa prise sur ma gorge et avança d'un pas vers moi. Je restai statique, perturbée par son geste inattendu, mes jambes se réhabituant lentement à supporter mon poids. Il continuait de combler les quelques centimètres qui nous séparaient, tandis que, pour ma part, je reculais d'un pas pour creuser la distance entre nous. Malgré mes efforts pour m'éloigner, il poursuivait son manège, un large sourire peint sur le visage. Mon pied heurta le cadavre du vieux en tentant de lui échapper à nouveau. J'enjambai le corps inerte, mes yeux fixés sur Lech, bien décidée à faire le tour du monde en marche arrière pour lui échapper.

Quel con, putain !

Soudain, je sentis le bord du bureau frôler le dessous de mes fesses et compris, trop tard, son petit jeu débile. Il se rua sur moi d'un pas rapide et déterminé, ses iris plongés dans les miens. Ses mains passèrent sous mes genoux, et mes fesses se heurtèrent au froid électrique du dessus du bureau. Lech plaqua ses paumes de chaque côté de mes cuisses ; ma poitrine effleura la sienne, nos lèvres à moins de cinq centimètres l'une de l'autre.

— Tu mens, déesse, murmura-t-il d'une voix étrangement douce, en décalage total avec son expression et son attitude.

— Non.

Mon ton était ferme, peut-être un peu trop, et mes pupilles reflétaient toute la haine que cet homme me faisait ressentir. Il pense faire quoi, là, exactement ?

Ses mains glissèrent le long de mon dos jusqu'à mes cuisses, ses doigts caressant délicatement mon legging, tandis que ma peau se couvrait de chair de poule sur leur passage. Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur, et mes lèvres s'entrouvrirent, mélangeant nos souffles. De près, il est encore plus sexy... espèce d'idiote, tu as vu ce qu'il se permet ?

C'est tellement envoûtant...

Reprends-toi !

Je lui claquai la main et le repoussai de l'autre, pivotai sur le bureau et m'enfuis d'un pas rapide. Sa voix forte et rauque résonna, et je me figeai :

— Tu mens, déesse. Ces quelques secondes suffisent à me le prouver.

Un silence pesant s'installa, appuyé par nos souffles lourds comme seules choses audibles. Je brisai ce silence d'une voix faussement désolée et surtout provocatrice :

Oui, je n'apprends pas de mes erreurs et je ne peux pas m'en empêcher...

— Effectivement, marquai-je une pause en sachant pertinemment qu'il arborait un sourire triomphant. Tu ne me dégoûtes pas, en fait, tu m'excites.

Il écarquilla les yeux de surprise, la bouche béante.

Bingo.

— Hmh... ça m'excite tellement de savoir que bientôt ton corps tout sec flottera dans un lac de merde et de poussière.

Suis-je au paradis après avoir prononcé des paroles aussi stupides ?

Plutôt l'enfer. Mais Lech n'a rien à envier au roi de ce pays, il est tout aussi terrible.

En fait, il ne s'est rien passé. J'ai repris la route vers l'immeuble de Lech, avec le SUV qu'il m'a gentiment prêté. Bien sûr, il n'a pas manqué de me rappeler que le véhicule possède un traceur en temps réel, et que si jamais l'envie me prenait de m'enfuir, il se ferait un plaisir de faire sauter la cervelle de Mia ou de la torturer jusqu'à ce que je ramène mon cul ici. Je le sens même capable de diffuser un direct sur le dark web pour satisfaire les besoins tordus de quelques personnes. Rien que d'y penser, ça me retourne l'estomac, et croyez-moi, je ne me retiens pas de vomir ; au contraire, je me ferais un malin plaisir à repeindre sa caisse. Ça mettrait un peu de couleur dans tout ce noir.

Mais mon Dieu, réveille-toi ! Tu te pavanes dans une voiture valant des milliers de dollars, pendant que ta meilleure amie est ligotée à une chaise dans le sous-sol de ce putain d'immeuble.

C'est vrai, mais je n'ai aucun moyen de la sortir de là, à part obéir sagement comme une bonne petite esclave. Malgré mon ton léger et mon sarcasme constant, je n'en reste pas moins accablée par la culpabilité et l'impuissance, et ce sentiment grandit à mesure que Lech me donne de plus en plus de liberté tout en me rappelant sournoisement qu'elle, elle n'en a pas. Il essaie de me briser mentalement, mais il arrive trop tard : je le suis déjà. Je ne me souviens même pas avoir été forte une seule fois.

Faible...

"Tu resteras toujours faible, tu resteras à ta place de femme, et réjouis-toi que..."

Je secouai la tête pour faire taire cette voix intérieure. Quand je reportai mon attention sur la route, j'avais déjà passé le portail en fer noir qui s'ouvrait sur une allée de gravier blanc. Je remarquai à la dernière minute les deux gardes à l'entrée, armés comme en temps de guerre. Les pneus faisaient craquer le gravier sous leur passage dans un bruit assourdissant, probablement une idée merveilleuse de Lech pour alerter quiconque entre et sort de sa propriété sans en informer le "roi" (même s'il ressemble davantage à un bouffon). Je coupai le contact après avoir replacé le véhicule sous un parking couvert. Attention, il ne faudrait surtout pas qu'un tas de ferraille prenne trois gouttes de pluie... par contre, torturer un humain jusqu'à ce que son âme effleure la mort...

Je soufflai et m'extirpai de l'habitacle.

— C'est logique...

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Saluuutt !!

Le 18e chapitre !! J'espère que vous ça va ?

Voottteeeeeee !!

Mavahbby

My HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant