Il n'y a pas de chaînes. Pas de fouets, pas de couteaux aiguisés contre ma chair. Pourtant, la torture est bien réelle. Elle se niche sous ma peau, dans chaque recoin de mon esprit, là où personne ne peut la voir. C'est une agonie silencieuse, un poison lent qui coule dans mes veines.
Ce n'est pas une douleur physique, pas quelque chose que l'on peut mesurer. C'est plus subtil, plus insidieux. Chaque pensée est une lame qui me transperce, chaque souvenir un coup qui me fait vaciller. Les murs autour de moi se resserrent, jusqu'à ce que je suffoque dans cet espace que j'appelle mon propre corps.
Ils ne voient rien, ceux qui m'entourent. À l'extérieur, je semble intact. Mais à l'intérieur, c'est un champ de bataille. Mon esprit est une prison, et chaque jour est une nouvelle séance de torture. Les pensées s'enroulent autour de moi comme des chaînes invisibles, me tirant vers le bas. Je ne peux pas fuir, je ne peux pas m'échapper.
Le pire, c'est que c'est moi qui tiens le fouet. Moi qui m'inflige cette douleur. Chaque décision, chaque regret, chaque pensée refoulée revient me hanter, comme une ombre dont je ne peux me défaire. Je suis à la fois le bourreau et la victime. Et dans cette danse macabre, il n'y a pas de répit, pas de fin.
Chaque nuit, je ferme les yeux en espérant que tout s'arrête. Que ce tourment cesse. Mais le sommeil, quand il vient, n'est qu'une illusion. Même là, la torture persiste, dans les rêves, dans les cauchemars. C'est une boucle sans fin, une souffrance que je ne peux ni éviter ni comprendre.
Vous pouvez briser des os, couper la chair, mais rien de tout cela ne s'approche de ce que je vis. Cette torture intérieure, invisible, est bien pire. Parce qu'elle est constante. Parce qu'elle est inéluctable. Parce qu'elle est moi.