Chapitre 11

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Le début de la journée est la plus catastrophique qu'elle n'ait jamais vécue : retard aux rendez-vous, conflit d'emploi du temps, erreur dans les expéditeurs des e-mails... rien ne va. Et si ça commence mal, Violette a toutes les peines du monde à rattraper toutes les bourdes, tant elles sont grosses. Mais la goutte qui fait déborder le vase, c'est Laurence :

- Non mais vous n'êtes pas fichue de répondre correctement au téléphone ?! C'est quoi, ça ?! Vous m'avez imprimé des dossiers, vous ne savez même pas ce que vous avez fait avec ! Réveillez-vous, ou vous ne ferez pas la semaine !

Elle sort du bureau comme une furie, passe à côté de deux personnes différentes sans les regarder, et enfonce presque sa porte de l'épaule. Une fois-là, elle attrape sa chaise par le dossier, et s'assoit dessus avec agressivité. Il n'est pas question de quoi que soit d'autre que de compétences, et ce matin, c'est l'Enfer sur Terre. Elle en éteint son téléphone personnel, sur lequel Alex a tenté de la joindre une fois, et Clarisse deux. En deux heures. Sans compter les messages qu'elle n'a pas le temps de lire, mais qui lui empoisonnent son niveau de concentration déjà terriblement bas.

- Comment faire, comment faire...

Elle tape son doigt nerveusement contre son bureau, essayant de trouver n'importe quoi pour se calmer, sans y parvenir. Et puis soudain, un éclair de génie pur.

- Il faut que je bouge de là, réalise-t-elle.

Elle attrape son carnet, les post-it sur son écran, et un peu partout, un crayon, les dossiers qu'elle a imprimé, et le téléphone fixe, qui n'arrête pas de sonner... elle prend tout, et sort de son bureau, croisant au passage Bilal :

- Violette, tout va bien ?

- Oui, oui, dit-elle sans se retourner.

- Vous allez quelque part ? demande-t-il sans la suivre.

- Prendre l'air ! crie-t-elle en retour.

Trois personnes sortent la tête de leur pièce de travail pour voir ce qu'il se passe, et aviser, la femme qui s'éloigne à grandes enjambées.

L'un d'eux retire ses lunettes :

- Eh bien. Elle aura fait trois jours.

- Elle n'est pas encore partie, réplique la comptable à côté de lui. Je parie qu'elle ne va pas bien loin.

L'homme hausse les épaules, tandis que celles du jeune garde du corps s'affaissent, inquiet.

Que cela rassure, Violette n'est effectivement pas partie bien loin. Elle attrape le premier employé qui passe, et lui demande le service Informatique. Elle se retrouve à monter rapidement les marches allant jusqu'aux archives, et plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru, à l'endroit qu'elle cherche.

Elle frappe à la porte de l'un des bureaux :

- Bonjour.

Une femme aux allures d'hôtesse d'accueil tourne la tête vers elle, tandis que sa comparse, une boucle dans le nez, et du khôl autour des yeux se penche sur son poste de travail pour la regarder aussi.

- Je suis Violette Génin, la nouvelle secrétaire de Monsieur Laurence, je voulais savoir si vous aviez des téléphones de service, ici. Des portables, précise-t-elle.

La première acquiesce :

- Mélanie, oui, on en a. Vous en avez besoin de combien ?

- Un, enchantée, ajoute-t-elle lorsqu'elle se lève. Jolies jambes, se permet-elle de remarquer.

Ladite Mélanie fouille dans une boite, sort un téléphone et un câble. L'appareil est épais, certainement à cause de sa batterie, et elle vérifie sur son poste de travail que le téléphone fonctionne, avant de lui donner.

Si Monsieur le veutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant