Après avoir cherché, cherché, et encore cherché une boutique pour acheter sa sainte paire de crocs, parce qu'elle a l'impression que c'est comme ça qu'elle va finir chaussée, Violette arrive devant la onzième vitrine. Elle est d'abord allée dans les magasins classique qu'elle connait, pour se rendre compte que les chaussures qu'elle doit se prendre ne viendront définitivement pas de là, pour ensuite se rendre dans des enseignes plus... luxueuses. Manque de chance, l'expérience a été fort désagréable, et la dernière vendeuse lui aura été d'un grand secours en lui parlant de cette vitrine.
- Megan, je vais mourir, songe-t-elle avant de se donner le courage de pousser la porte.
A l'intérieur, une vendeuse est installée derrière son comptoir, et se lève immédiatement pour la saluer :
- Bonjour ?
C'est une femme d'une soixantaine d'années, les cheveux blancs coupés très courts. Elle a beau être ronde, les vêtements qu'elle porte lui vont comme un gant, et le motif floral de son chemisier est à la dernière mode, avec ses plantes d'un vert vif, sur fond bleu foncé.
- Bonjour, répond Violette. Je viens de la part d'une consœur, qui m'a recommandé votre boutique pour mes chaussures de « secrétaire ».
La dame hoche la tête :
- Plutôt debout souvent, ou assise ?
- Debout.
- Grosses journées avec de la marche ? demande-t-elle pour être sûre d'elle, tout en avisant les modèles exposés.
- Oui. C'est exactement ça. Mais je suis au service du grand patron, et il est toujours bien habillé.
La chausseuse sourit, avant de la regarder :
- J'imagine que vous aussi, vous êtes toujours bien habillée. Sinon, vous ne seriez pas ici.
En effet, d'un seul coup d'œil, la jeune femme peut dire que toutes les paires sont en cuir, peu importe leur forme.
Embarrassée, elle avoue :
- Je vais travailler en baskets.
Son interlocutrice se retourne vivement vers elle, regarde ce que sa cliente porte, et secoue la tête avec désapprobation :
- C'est important, d'avoir de bonnes chaussures.
Puis elle change de sujet :
- Nous allons rentrer dans l'automne, alors je vous propose des bottines, pour commencer. J'ai ce modèle-ci...
La chausseuse lui montre quatre paires. Des noires, des brunes, des hautes, qui montent par-dessus la malléole, des plus basses, qui s'arrêtent dessus, et une dernière paire, qui ressemble davantage à des richelieus que portent les messieurs, avec son talon de trois centimètres, sa coupes sous la cheville, et ses lacets qui s'arrêtent juste avant le pied.
- Je pense que je ne serais pas à l'aise sur des talons, dit-elle en mettant de côté une paire de bottines noires, et une autre brun-crème, l'une des seules aussi claire de magasin.
- C'est vous qui voyez, mais elles sont confortables. Et surtout, le talon est épais, bien que classique, et la cheville est parfaitement maintenue.
Violette hésite encore une seconde, et finit par secouer la tête :
- Je vais déjà essayer celles-ci, s'il-vous-plaît.
La dame acquiesce, et monte le petit escalier en colimaçon, qui est au centre de la pièce principale. En attendant, la jeune femme s'installe sur une chaise en bois, et commence à retirer ses propres chaussures, attendant patiemment que la chausseuse revienne. Lorsqu'elle descend, quatre boites en main, Violette craint d'être tombée sur une personne qui allait tenter de lui vendre ce dont elle ne voulait pas, tandis qu'elle s'explique, les mains pleines :
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Si Monsieur le veut
Chick-LitIl y a ... ... celles qui ont le patron de leurs rêves... ... et celle qui rêve de le tuer.