Fugitive II

X- Supplices

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent »
- Victor Hugo

Je me réveille brutalement par une violente migraine et des nausées. Le lit sur lequel je suis est humide. Je baisse les yeux pour en voir la cause, je me redresse brutalement en voyant le lit tacher de sang, mais pour qu'il y en ai autant, est ce vraiment le mien ? Un relent acide remonte dans ma gorge.

- Ne t'en fais pas, ce n'est pas le tien. Prononce Oscar dans un rictus malsain, confirmant ma pensée. Il est accoudé au mur juste en face de moi.

Encore cette brûlure acide le long de ma gorge...

Je reste immobile, paralysée par le dégoût de me trouver dans le sang de quelqu'un d'autre. Mais je comprends pourquoi quand je vois dans quel endroit je suis.

- Oscar, tu as exactement deux minutes pour me faire sortir de cette cave ! Hurlais-je de nerf.

Les voix d'Andrew et de Daren se font entendre à l'étage. Visiblement contre le fait que je me retrouve ici. Il a perdu la tête ?

- Et que vas tu faire Isia ? Si je te laisse pourrir dans cette cave qu'est ce que tu pourra bien faire contre moi ? Demande calmement Oscar avec haine.

Un rire nerveux s'échappe de ma bouche, un rire désespéré. Il a vraiment perdu la tête...

- T'as vraiment péter les plombs ! Qu'est ce que tu vas gagner à m'enfermer ici ? Demandais-je cachant ma peur dans un ton qui se veut méprisant.

Son regards se percute au mien, un regards qui plonge au fond de mon âme pour aller chercher les moindres débris d'un souvenir, il cherche à provoquer une réaction autre que la haine ? Il cherche à retrouver l'ancienne moi ?

- Qu'est ce que je vais y gagner ? Bonne question. À toi de me dire ce que je vais gagner à t'enfermer ainsi ? Du respect, de l'attention, des excuses ? J'en sais rien.

Je t'ai blessé à ce point...?

- Tu resteras ici jusqu'à ce que je décide de ton sort. Dit-il en prenant le chemin de la porte.

Je reste silencieuse, je suis un peu perdue avec tout ce qu'à dit Daren. Il fait ça pour me protéger mais il agit de cette manière ?

- Je suis désolé.
Ces mots sont les seuls que je parviens à prononcer. Je suis sincère, je n'aurais jamais pensé le blesser autant.

Il se retourne face à moi, les phalanges blanchis à force de serrer les poings.

- Tu es désolée ? C'est bien, tu as au moins l'intelligence de t'excuser, dommage que ce soit seulement quand tu te retrouves dans une caves.
Me dit-il d'un ton rêche et hostile.

Je reste silencieuse, il est normal qu'il pense que j'ai dis ça seulement pour sortir d'ici. J'entends la porte claquée, il est partie me laissant comme ça dans cette pièce sombre, vide de toute lumière.

Comme à l'époque...

L'histoire se répète de façons malsaines, remémorant tout les souvenirs, répétant les même scènes.

Une pièce de théâtre mal jouée par des acteurs brisés.

Malgré l'assurance que je peux montrer, mes membres et mon esprit s'affolent de rester dans un endroit similaire à celui du passé. Mon coeur se contracte violemment.
Je me lève difficilement, malgré les soins prodigués, la douleur reste un peu intense.
Je retourne le matelas pour pouvoir me reposer sur quelques chose de sec.