Le départ

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Je finis de faire ma valise, chaque vêtement soigneusement plié et empilé dans l'espace exigu de ma valise. Mon Uber vient me chercher dans une petite heure pour l'aéroport, et l'excitation mêlée à l'angoisse commence à s'emparer de moi. J'attrape un pull en laine épais, doux au toucher, que j'enfile rapidement pour me donner un peu de chaleur. À la montagne, il fait froid, et je sais que je vais devoir être préparée pour les températures glaciales.

Je n'ai pas oublié d'emmener des affaires chaudes : des pantalons de ski, des gants en laine, une écharpe bien épaisse et un bonnet qui couvre mes oreilles. Je plie soigneusement un ensemble de sous-vêtements thermiques pour affronter le climat rigoureux. Je jette un coup d'œil à mon reflet dans le miroir, un sourire discret se dessine sur mes lèvres en pensant à la neige fraîche, aux pistes illuminées par le soleil, et à l'aventure qui m'attend.

Je dois prendre une petite valise pour l'avion, je n'ai pas payé le supplément pour un bagage en plus. En tant qu'avocate, je devrais être plus pragmatique, mais là, je me sens légère, presque insouciante, prête à tout laisser derrière moi, même temporairement. J'essaie de ne pas trop penser aux dossiers qui m'attendent à mon retour.

Heureusement, le chalet où je vais séjourner est adapté pour les chiens. Cela m'enlève un poids de l'esprit, car je n'ai pas besoin d'embarquer son panier avec moi. Sushi est déjà un peu nerveux à l'idée de ce voyage, son petit corps frétillant d'impatience et d'excitation. J'ai préparé quelques-uns de ses jouets préférés et des friandises qu'il adore, pour qu'il se sente chez lui, même loin de notre appartement.

Je lui lance un regard amical alors qu'il est confortablement installé sur le canapé, sa tête posée sur ses pattes avant, surveillant mes mouvements avec une curiosité adorable.

— Prêt pour l'aventure, mon petit bonhomme ? Lui murmuré-je en caressant son dos.

Il lève les yeux vers moi, remuant la queue, comme s'il comprenait chaque mot.

Alors que je referme la valise, je prends un moment pour apprécier cette préparation. C'est un changement nécessaire, un moment pour me retrouver. À mesure que je zippe la fermeture éclair, une vague d'anticipation me submerge, et je sais que ce voyage sera l'occasion parfaite de réfléchir et de me ressourcer. Je m'empare de mon téléphone pour vérifier l'heure, et le cœur palpitant, je me rends compte que l'aventure est sur le point de commencer.

Je monte dans mon Uber, tenant fermement la laisse de Sushi, qui semble à la fois excité et un peu anxieux. Sa petite queue remue frénétiquement tandis qu'il renifle l'air frais du matin, prêt à découvrir ce qui l'attend. L'aéroport n'est qu'à une trentaine de minutes de chez moi, mais chaque minute qui passe me rapproche de cette nouvelle aventure, et mon cœur s'emballe légèrement.

Alors que la voiture s'engage dans la circulation parisienne, je regarde par la fenêtre, observant les rues familières, mais je me rends compte que, à part mes parents, je n'ai personne qui va me manquer. Au travail, je n'ai pas vraiment tissé de liens. La pression constante et la charge de travail élevée font que, dans ce monde juridique où j'évolue, il est presque impossible de connaître ses collègues. Chacun est absorbé dans ses propres dossiers, courant après des délais serrés, que nous n'avons même pas le temps de nous croiser, encore moins de discuter. Ce sentiment de solitude, malgré la proximité physique des autres, me pèse parfois, mais aujourd'hui, je le relègue au second plan.

Quant aux hommes, c'est un sujet que je préfère ignorer. Je n'en ai jamais eu, et je n'en ressens pas vraiment le besoin. Les relations amoureuses m'apparaissent comme un fardeau, une distraction dont je n'ai pas envie de m'encombrer. En ce moment, j'ai d'autres priorités, comme profiter de ma liberté et découvrir ce que la montagne a à m'offrir.

Les pistes du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant