Une arrivée catastrophique

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Nous sommes enfin arrivés, et je me trouve dans un taxi qui m'emmène à mon chalet. L'avion a eu du mal à se poser à cause des fortes rafales, et maintenant, une autre tempête semble se préparer. Les flocons tombent déjà doucement, mais l'ambiance reste étrangement paisible, presque magique.

Le paysage qui défile devant moi est à couper le souffle. Des montagnes imposantes, majestueuses, s'étendent à perte de vue, recouvertes d'un épais manteau blanc. Tout paraît si immaculé, presque irréel, comme si j'étais entrée dans un tableau de Noël. Je sens un mélange de fascination et d'appréhension. La nature est si belle, mais aussi si imprévisible.

À mes côtés, Sushi ne tient plus en place, son excitation est contagieuse. Ses yeux pétillent, et il tente par moments de mettre ses petites pattes sur la vitre, aboyant légèrement à chaque flocon qui virevolte. Je lui ai mis des petits chaussons pour protéger ses pattes fragiles du froid. Il semble un peu perplexe avec ces nouvelles chaussures, levant ses pattes de manière exagérée à chaque pas, ce qui me fait sourire malgré moi.

Je jette un coup d'œil à l'extérieur, le chalet ne devrait plus être très loin. L'excitation de Sushi me donne un peu de courage face à cette tempête qui approche. Peut-être que ces vacances ne seront pas si mauvaises après tout.

Le taxi avance prudemment sur la route sinueuse, chaque virage dévoilant un nouveau panorama de montagnes enneigées. Mais plus on monte, plus les flocons se font denses, et la neige commence à s'accumuler dangereusement sur la route. Je sens l'inquiétude monter en même temps que le vent, qui hurle maintenant autour du véhicule. Le chauffeur ralentit encore, et nous avançons presque à pas d'homme, le silence dans l'habitacle étant à peine perturbé par les aboiements excités de Sushi.

Soudain, le taxi s'arrête net. Le professionnel de la route se tourne vers moi, un air embarrassé sur le visage.

— Je suis désolé, mademoiselle, mais je ne peux pas aller plus loin. La route est complètement bloquée par la neige. On va rester coincés si je tente de continuer.

Je regarde à travers la fenêtre : la neige tombe en rafales, recouvrant déjà tout de blanc. Impossible de distinguer la route, les arbres ou même les panneaux. Une tempête massive est bel et bien en train de se déchaîner. Je sens une boule se former dans mon estomac.

— Vous allez devoir trouver un abri ici, en attendant que ça se calme. Il y a un petit bar à quelques mètres de là, juste au coin de la rue. Vous pourrez peut-être attendre là-bas.

— Un bar ? dis-je, presque choquée à l'idée de commencer mes vacances dans un bar en pleine tempête.

Mais je n'ai pas vraiment d'autre option. Je soupire et attrape mes affaires. Sushi, toujours aussi excité par la neige, saute hors de la voiture dès que la porte s'ouvre, ses petits chaussons faisant des traces amusantes dans la neige fraîche. Moi, je descends plus prudemment, sentant immédiatement le froid glacial me fouetter le visage. Le vent est si fort que je peine à voir devant moi, mes cheveux balayés dans tous les sens.

Je remercie le chauffeur, en essayant de ne pas paraître trop désespérée, je récupère ma valise puis je commence à marcher en direction de ce fameux bar. Les quelques mètres jusqu'à l'entrée me semblent interminables, chaque pas enfonçant mes bottes profondément dans la neige molle. Sushi, quant à lui, saute dans les congères, indifférent à la tempête.

Quand j'arrive enfin à la porte du bar, je me hâte d'attraper la poignée en fer glacé. Juste au moment où je mets le pied sur la petite marche verglacée devant l'entrée, je sens mon équilibre me trahir. Tout se passe en une fraction de seconde : mon pied glisse violemment vers l'avant, et je bascule en arrière, les bras battant l'air dans une tentative désespérée de me rattraper. Trop tard. Je tombe lourdement sur le sol couvert de neige, étalée de tout mon long.

Les pistes du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant