Everything Wrong.

20.

🚨Un peu de mélodie, pour vous plongez dans l'ambiance. 🚨

"Etre libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut."

— Jean-Paul Sartre

20.

Lyviah.

Praia, Cap-vert,
Plato, Suite real Hotel ,
8:00 a.m

Je me levai le lendemain, le cœur lourd et l'esprit embrumé. La douleur de la perte de ma grand-mère était encore trop fraîche, et le poids des rumeurs qui circulaient sur moi m'accablait. En sortant de mon lit, je réalisai que ma première tâche de la journée serait d'affronter la réalité de mon retour au Cap-Vert, un endroit que j'avais essayé d'oublier pendant trop longtemps.

En me dirigeant vers la petite boulangerie non loin de mon hôtel, j'espérais trouver un peu de réconfort dans une pâtisserie ou un café, quelque chose pour égayer ma matinée. L'odeur du pain chaud m'accueillit à l'intérieur, mais le bonheur fut de courte durée.

À peine avais-je posé le pied dans l'établissement que je remarquai des murmures et des regards furtifs. Les clients se figeaient un instant, puis retournaient à leurs conversations, mais je pouvais sentir que je faisais l'objet de leurs discussions.

Je me dirigeai vers le comptoir, essayant de faire abstraction des regards. Lorsque je commandai un café, je ne pus m'empêcher d'entendre des bribes de leur conversation. Des mots tels que "débauche" et "indifférence" flottaient dans l'air, piquant ma curiosité et ma colère. Mon cœur se serra. Qu'est-ce que ma sœur avait encore dit sur moi ?

Je savais que c'était elle au cœur de tout ça...

N'en pouvant plus, je me retournai vers un groupe de femmes assises à une table, leurs visages empreints de mépris.

—Est-ce que vous avez quelque chose à dire ? Demandai-je, ma voix s'élevant légèrement.

Une femme, l'air déterminé, se leva et avança vers moi.

—On sait tous ce que ta petite sœur raconte sur toi, commença-t-elle, un sourire sarcastique sur les lèvres. Apparemment, tu as laissé ta famille derrière pour vivre une vie de débauche au Brésil. Et maintenant, ta pauvre grand-mère est morte, et tu reviens comme si de rien n'était.

Chaque mot résonna comme un coup de poignard. J'avais toujours su que ma sœur était jalouse de moi et de ma nouvelle vie à l'étranger, mais jamais je n'aurais pensé qu'elle irait jusqu'à dire de telles choses qui entachaient ma reputation. Les autres femmes se mirent à rire, mais ce rire était teinté de cruauté.

—Vous ne savez rien de moi, et vous proférez des mensonges à mon égard, répliquai-je, la voix tremblante d'émotion. Je suis ici pour honorer ma grand-mère, pas pour fuir.

-Si tu tenais vraiment à elle, elle aurait été soignée comme il faut, continua la femme, sa voix pleine de dédain. On dit même que c'est à cause de toi, de ton indifférence, qu'elle n'a pas eu les soins nécessaires.

Je sentis une douleur sourde se répandre dans ma poitrine, un mélange de colère et de tristesse. Je savais que ma grand-mère n'avait pas reçu tous les soins dont elle aurait pu bénéficier, mais cela n'était pas entièrement de ma faute.

Je m'étais battue contre un système qui m'était hostile, mais personne ne semblait vouloir entendre ma vérité. Je fis demi-tour, incapable de supporter leur mépris, et sortis précipitamment de la boulangerie.