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🚨Un peu de mélodie, pour vous plongez dans l'ambiance. 🚨




"Je préfère l'avenir au passé, car c'est là que j'ai décidé de vivre le restant de mes jours."

—Victor Hugo

19.

Lyviah.



Praia, Cap-vert,
Nelson Mandela,
Aeroporto Internacional,


Après plusieurs heures de vol, l'avion atterrit enfin sur le sol du Cap-Vert. Le sentiment d'accomplissement, d'être de retour sur la terre natale, se mêlait à une tristesse profonde. J'avais quitté cette île il y a des mois, emportant avec moi des souvenirs enfouis et des rêves de liberté. Mais aujourd'hui, je revenais avec un cœur lourd, porté par la perte de ma grand-mère.

En sortant de l'aéroport, l'air chaud et salé me frappa le visage, chargé d'une nostalgie écrasante. Les odeurs de l'océan, de la terre humide et des fleurs tropicales me prirent à la gorge, me rappelant les étés passés ici, dans les bras de ma grand-mère. Je me tins un instant, en fermant les yeux et respirant profondément, j'essayais de capturer cette essence du pays que j'avais tant aimé.

Mon Cabo Verde.

Mais alors que je commençais à me perdre dans ces souvenirs, la réalité revint brutalement. J'avais des choses à faire, et je ne pouvais pas me laisser submerger. J'avais déjà réservé une chambre d'hôtel, loin de chez moi, pour m'éviter de trop me plonger dans ce passé qui me hantait.

L'entreprise prenait en charge les frais, et cela me donnait un semblant de confort, une bulle d'intimité dans laquelle je pouvais me cacher tout en étant ici.

Le trajet ne se fit pas très long, une fois à l'hôtel, je déposai mes bagages dans la chambre, un espace modeste mais accueillant, décoré dans des tons chauds qui me rappelaient les couleurs de l'île.

Je pris un moment pour m'installer, à la fois soulagée d'être arrivée et anxieuse à l'idée de ce qui m'attendait. Mes pensées se tournèrent inévitablement vers ma famille et, surtout, vers ce qu'il restait de ma grand-mère.

Elle avait toujours été le cœur de notre famille, et son absence allait créer un vide que personne ne pourrait remplir.

Alors que je me préparais mentalement pour la suite des événements, mon téléphone vibra. C'était un message de Julia, vérifiant que j'étais bien arrivée et proposant son aide à distance pour quoi que se soit. Je la remerchai, mais je savais que je devais le faire seule. C'était mon voyage, mon deuil, et je ne voulais pas qu'elle soit témoin de mes faiblesses.

Je décidai de sortir un peu pour prendre l'air et peut-être faire un tour dans les rues familières. En marchant, chaque coin de rue me rappelait un souvenir. L'odeur des brochettes grillées sur les stands de rue, les rires d'enfants jouant dans les ruelles, et la musique qui émanait des maisons me ramenaient à un temps plus innocent.

Mais il y avait aussi des ombres, des visages que je n'avais pas envie de croiser. Des anciens collègues, d'anciens amis qui, au fil du temps, s'étaient transformés en silhouettes de mon passé.

Jamais je n'aurais pensé rentrer si tôt, mais il y a une raison à tout cela. La mort de ma grand-mère. C'était presque irréel d'être ici, de marcher sur cette terre qui a bercé mon enfance, mais d'y revenir pour de telles circonstances rendait tout bien plus lourd.

Mais il y a des choses à faire, et la première est de m'occuper des funérailles. Je n'enverrais plus un centime à mon père. Je voulais être là, gérer les choses en personne. Je décidais donc d'appeler Antonio, mon ami de toujours, celui qui a toujours été là pour moi, même quand tout le monde me tournait le dos.

Everything Wrong.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant