Chapitre 4 : Les Murs S’effritent
Le soleil déclinait lentement derrière les bâtiments du campus, projetant une lumière dorée à travers les rideaux légèrement tirés de la chambre. Le dortoir était plongé dans une sorte de tranquillité mélancolique, cette heure du jour où le bruit de l’agitation étudiante s’estompe, laissant place à une quiétude presque fragile. Tu venais de rentrer de tes derniers cours, ta démarche plus lente que d’habitude, ton esprit encombré par tout ce qui s’était passé la veille avec Yeonjun.
Tu refermas doucement la porte derrière toi, jetant un coup d’œil rapide autour de la pièce. La petite chambre, que vous partagiez depuis plusieurs semaines, te semblait à la fois familière et inconnue. Chaque objet y avait sa place, chaque détail portait les marques de vos deux présences, mais l’atmosphère restait empreinte de cette distance silencieuse que Yeonjun maintenait entre vous. Les deux lits jumeaux, placés contre les murs opposés, semblaient refléter cette séparation, comme deux mondes parallèles qui se côtoient sans jamais se toucher.
Le coin de Yeonjun, comme toujours, était légèrement en désordre. Des vêtements étaient éparpillés sur son lit, une paire de baskets traînait négligemment près de son bureau. Son sac à dos ouvert laissait entrevoir des feuilles froissées, probablement des notes de cours ou des partitions musicales. Et là, posé sur la chaise à moitié tirée, un carnet noir, celui qu’il t’avait montré la veille, avec ses pages griffonnées de paroles. Tu sentais encore l’écho de ses mots résonner en toi.
En t’approchant de ton propre lit, tu déposas doucement ton sac sur le sol, avant de te laisser tomber sur le matelas avec un soupir. Le poids de la journée se faisait sentir, mais plus encore, c’était cette nouvelle tension entre vous, ce fragile équilibre que tu craignais de briser à tout moment. Depuis cette brève conversation, il y avait eu quelque chose de changé, une ouverture infime, un effritement de la carapace qu’il portait si fermement.
Tu étais plongée dans tes pensées lorsque la porte s’ouvrit lentement derrière toi. Yeonjun entra, ses pas légers, presque silencieux, comme s’il cherchait à ne pas troubler l’atmosphère déjà chargée. Il portait son habituelle veste en jean, légèrement délavée, celle qui semblait presque trop grande pour ses épaules. Ses cheveux, encore humides, collaient légèrement à son front, signe qu’il venait probablement de prendre une douche après une longue journée de répétitions.
Il ne te regarda pas immédiatement, se contentant de fermer la porte derrière lui avant de se diriger vers son lit. Ses mouvements étaient lents, presque fatigués, comme si le poids de la journée se manifestait dans chacun de ses gestes. Il balança son sac à côté de son lit et s’affala sur le matelas, le visage tourné vers le plafond. Le silence s’installa de nouveau entre vous, cette barrière invisible qui semblait toujours se dresser dans les moments où il revenait à la chambre, mais cette fois, il y avait quelque chose de différent. Une tension, oui, mais aussi une fragilité que tu n’avais jamais ressentie auparavant.
Tu observais ses traits à la dérobée, essayant de lire dans l’expression de son visage ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Ses yeux étaient ouverts, mais il fixait le plafond, ses sourcils légèrement froncés, comme s’il réfléchissait intensément. Il avait cet air à la fois détaché et tourmenté, cette attitude qui te donnait l’impression qu’il était à des kilomètres, alors qu’il était à quelques pas de toi.
Tu décidas finalement de briser le silence.
« Comment s’est passée ta journée ? » demandas-tu doucement, cherchant à établir un contact.
Yeonjun cligna des yeux, semblant revenir à la réalité, avant de tourner lentement la tête vers toi. Il te regarda un instant, ses yeux sombres te scrutant, comme s’il hésitait à répondre. « Fatiguante, » dit-il finalement, sa voix basse et rauque.
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Roommate Trouble
RomancePartageant par erreur ton dortoir avec Yeonjun, l'étudiant le plus populaire de l'université, ta vie devient une suite d'imprévus. Entre moments gênants, rumeurs qui circulent et nuits de confidences, tu découvres une autre facette de lui, loin des...