Dans la salle de bain, le dos plaqué contre la porte, je tremble, mon corps est en souffrance et je retiens mes gémissements de douleurs depuis trop longtemps, j'ai besoin d'évacuer mon mal physique mais aussi psychique...
Trop de choses se sont passées cette nuit et je ne sais pas encore laquelle m'effraie le plus... J'hésite entre l'odeur de l'homme dans l'ascenseur, un mélange de tabac froid, de sexe et de quelque chose de trop fort, trop désagréable, m'oppresse encore. Son visage presque identique à celui de Marcus, avec quelques années de plus, aurait dû m'adoucir, comme je me suis sentie apaisée en voyant pour la première fois celui pour qui mon coeur à battu plus fort, mais pourtant une note plus sombre dansait dans les ombres qui le suivaient, comme si le diable était assis sur son épaule et lui chuchotait à longueur de temps à l'oreille des choses mauvaises. Mon sang s'est glacé en sa présence et j'aurais voulu pouvoir rentrer dans la paroi en acier de cette boîte de converse qui nous élever vers le ciel ou devenir une petite souris pour me glisser dans les poches de mon frère, tant son aura m'a rappelé d'où Ange m'a fait m'évader. Mes cauchemars se sont réveillés et j'ai presque cru voir de nouveau l'un de mes bourreaux en face de moi, j'ai cru que j'avais rêvé mon évasion nocturne. Que rien de tout cela n'existait...
L'angoisse me serre encore la poitrine en repensant à ce moment-là ... Mais rapidement une autre image vient panser mes poumons qui se contractent, celle où Marcus m'a demandé de le suivre dans sa chambre pour m'offrir avec gentillesse l'un de ses t-shirts afin que je puisse me changer et même si le début de cette image est apaisante, plaisante, la suite l'ai beaucoup moins ... Parce que je n'aurais jamais dû y aller. L'odeur de l'homme de l'ascenseur embaumant chaque poussière volante de la chambre ... Le lit complètement défait et sa fiancée endormie comme si elle venait de subvenir à l'un de ses besoins primaires, ses seins pointant et gonflés vers le plafond, visible à des mètres, me fendent le cœur. Je ne suis pas née de la dernière pluie et je pense que Marcus est assez intelligent pour avoir fait le même rapprochement que moi, l'homme venait de se taper sa fiancée quand nous sommes arrivés. Je me suis sentie mal alaise et je n'ai pas profané leur lieu de vie mais j'ai eu le cœur fendu pour lui, pourtant Marcus m'a l'air d'un homme bien enfin dans le personnel parce que même si j'ai bien compris que rien ne semble très légal ici, mon frère en vit et s'est mon essentiel. Marcus ne me semble pas pouvoir mené deux relations en même temps, enfin rien sur son visage ou sur ce qui entoure son aura ne me laisse penser cela alors que je suis persuadée que la femme qui partage son lit le fait et qu'elle le fait avec l'homme que je pense être le frere de Marcus.
Puis il y a ma sortie de nuit imprévue, la rencontre avec la réalité extérieure après tant d'années d'isolement. J'ai bien compris que quelque chose se tramait quand ce n'est pas l'infirmier de nuit qui est venu mais cette femme que je n'avais vu et que dans ses mains une petite valise y été fermément tenue. J'attendais patiemment de subir une fois de plus la destruction de mon âme, j'avais même décidé que ce serait ma dernière nuit mais pourtant j'ai été épargné et quand j'ai aperçu au loin la silhouette de mon frère, j'ai compris qu'il n'y était pas pour rien. Il a dut comprendre lors de ses visites et j'ai l'envie de vomir qui me monte en pensant qu'il sait...