CHAPITRE 8 : JUIN 🫧

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La porte de l'appartement claque, et le bruit sec nous fait sursauter, Maria et moi

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La porte de l'appartement claque, et le bruit sec nous fait sursauter, Maria et moi. Les voix d'Ange et de Marcus résonnent, leur écho transportant la colère et la tension jusqu'à nous. Marcus semble enragé, ses mots débordant de violence contenue, comme s'il était prêt à tout brûler sur son passage. À ses côtés, Ange tente de le calmer, ses paroles posées essayant de ramener son frère à la raison.

Maria, qui s'était jusque-là assise tranquillement, fronce les sourcils en entendant le mot "père" murmuré d'une voix tendue par Marcus. L'inquiétude commence à grimper en moi aussi ; il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'un sérieux différend a éclaté pendant leur réunion.

Ange et Marcus s'arrêtent à l'entrée du salon, et le regard noir de Marcus capte le mien une fraction de seconde, chargé de ce tourbillon d'émotions qu'il n'arrive pas à contenir. Ses mâchoires sont serrées, sa respiration saccadée, comme s'il luttait pour reprendre le contrôle.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Maria d'un ton prudent, sa voix trahissant une inquiétude sincère.

Ange soupire, passant une main dans ses cheveux d'un geste las, avant de répondre :

— Rien de bon. Votre père... disons qu'il ne voit pas les choses de la même façon que Marcus.

Je fixe Marcus, qui ne bouge pas, ses poings toujours serrés. Sa colère semble prête à exploser, mais en même temps, quelque chose en lui le retient. Mon cœur se serre un peu plus ; je sais que ce n'est pas la première fois qu'il doit se confronter à ce genre de situation avec son père. Et pourtant, cette fois-ci, l'ombre qui plane dans son regard est différente. Plus sombre, plus intense.

Je fixe Marcus un instant de plus, captivée par l'énergie brute de sa colère, par cette tension qui émane de lui même à distance. La fumée de sa cigarette tournoie dans l'air, comme si elle emportait sa rage avec elle, mais il n'a pas l'air de se calmer pour autant. Nos regards se croisent brièvement, et j'ai l'impression de capter quelque chose d'insondable dans ses yeux, une souffrance qui frôle les limites de la violence.

À côté de moi, Maria soupire, me ramenant brusquement à la réalité. Elle se tasse un peu plus dans le canapé, sa jambe tressaute, comme si elle cherchait elle aussi à libérer une tension accumulée. On a passé l'après-midi ensemble à faire du shopping, moi, presque étrangère dans ce monde de tissus et de miroirs, elle, plus à l'aise mais silencieuse. Elle n'a pas cherché à remplir le vide de mots inutiles, et j'ai apprécié cette pudeur.

Pourtant, assise ici, à côté d'elle, une étrange envie de parler me traverse. C'est comme si les mots étaient là, bloqués au bord de mes lèvres, cherchant une échappatoire. Ma gorge se serre, hésitante. Le silence entre nous est lourd, presque insoutenable, mais je ne sais toujours pas comment le briser.

La porte fenêtre s'ouvre de nouveau. Ange et Marcus pénètrent dans le salon prenant chacun place à côté de l'une de nous. Si Ange s'assoit tendrement, Marcus lui se vautre. Mon corps sursaute alors que sa masse se pose presque contre moi. Un long souffle s'échappe de lui, une main vient masser l'arête de son nez tandis que l'autre vient s'échouer à quelques millimètres de mes fesses. Mon cœur s'emballe immédiatement. Un de ses pieds se relève et trouve appuie sur le bord de la table basse pendant que sa tête retombe en arrière.

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