Chapitre 15

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Oscar

Il est hors de question que je retourne vers elle.

Je m'y tiendrai corps et âme. Même si, c'est un petit peu ce que j'ai fait en débarquant dans ce bar, a sa demande.

Mais cette petite merdeuse ne veut pas lâcher l'affaire. Pourquoi est-elle si dévouée à retrouver Charles ? Je ne veux pas d'elle.

Parce que c'est trop dangereux.

Au fond de moi, je sais qu'Elyo a raison, nous n'avons pas d'autre choix. Elle a été remarquable pour la première mission, même si ce n'étais que pour la tester. Mais je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi.

— Tu fais toujours la gueule ?

J'en voulais à Elyo depuis son attitude de connard avec Brad. On ne s'était à peine parlé sauf quand Théodora était chez il y'a quelques jours.

— Oui.

Mon bureau était rempli de paperasse de merde à laquelle je ne voulais pas m'y consacrer, parce qu'il y avait bien plus important.

— Je t'ai déjà dit que j'étais désolé.

Elyo se tenait devant moi comme un vulgaire employé. Je fais de mon mieux pour ne pas le regarder dans les yeux, parce que c'est mon frère et que je n'arrive pas à lui en vouloir. Mais il a merdé, et bien comme il faut.

Je n'arrive pas à cerner pourquoi Elyo veut à tout prix que ce soit elle qui devienne ma chasseuse, pourquoi elle putain ?

Je relève donc la tête vers lui et m'adosse sur mon fauteuil. Je le détail de la tête aux pieds, avec sa culpabilité plaquée sur son visage.

— Je ne comprends pas pourquoi tu es autant convaincu qu'elle va réussir.

J'attends sa réponse impatiemment tout en tapotant mes doigts sur mes lèvres.

— Parce qu'elle va réussir, Oscar, et tu le sais très bien. Le problème n'est pas là.

Je me fige instantanément, je ne m'attendais absolument pas à cette réponse. Je détourne le regard tout en enlevant mes lunettes pour les jeter sur mon bureau.

— Tu essaies de te convaincre qu'elle n'y arrivera pas parce que, si quelque chose lui arrive, tu ne t'en remettras jamais.

— Ferme-la, Elyo.

Je suis maintenant dos à lui, je ne veux pas le confronter. Mais ce con se met devant moi pour me forcer à le regarder.

— Mais putain, Elyo, après ce qui est arrivé à Jane, pourquoi tu continues de t'accrocher ?

Comment est-ce qu'il ne m'en veut pas ?

— Parce que je ne veux pas me laisser abattre.

C'est bien pour ça que cet homme est mon meilleur ami, il est la personne la plus courageuse que je connaisse.

— Tu dis qu'elle est faible, mais le plus faible ici, c'est toi. Et tu le sais très bien.

Je ne dis rien.
Il a raison.

Mais s'il lui arrive malheur par ma faute.

—Viens, on va boire un verre, finit-il.

Théodora

J'étais assise par terre depuis une éternité, peut-être une heure, peut-être plus... je ne sais plus. Mes larmes alourdissaient mes paupières, brûlant encore davantage mes joues déjà irritées. Chaque minute qui s'écoulait nourrissait un peu plus cette culpabilité qui me dévorait.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant