Chapitre 4

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Oscar
Le lendemain

La porte de mon bureau s'ouvrit sur Elyo, arborant un sourire qui semblait mal placé. Il avait l'air fier de lui, ce con.

— Bonjour.

Cette petite voix douce et aiguë capta immédiatement mon attention. Mes yeux quittèrent les dossiers empilés sur mon bureau pour se poser sur la source du son. Une petite tête brune apparut en poussant la porte. J'espère qu'Elyo se fout de moi. Une putain de fille veut bosser pour moi.

Je la détail plus en profondeur mais elle... son regard est plaqué sur moi comme si j'étais nu. Elle n'est pas très grande et elle n'a pas l'air en forme physiquement, c'est déjà foutu pour elle.

Elle ne me quitte pas des yeux, et j'en fait autant. Je la bouffe du regard autant qu'elle parce que je ne veux pas qu'elle croit qu'elle m'intimide, loin de la. Mais ce qui m'étonne, c'est que moi je ne l'intimide pas, malgré le contact de nos regards qui ne s'est pas brisé une seule fois depuis son arrivé. Elyo semble mal à l'aise, mais je ne lache pas ses yeux noisette pour autant.

Aucune erreur n'est permise, et Elyo le sait mieux que quiconque. Cela m'étonne qu'il m'amène une femme, après ce qu'il s'est passé. La question est de savoir si je tue Elyo maintenant ou après le déjeuner.

Et elle avec, d'ailleurs.

Je la quitte enfin des yeux pour m'intéresser à mon ami, qui se paye ma tête.

— Elyo, tu avais envie de mourir aujourd'hui ? lui dis-je en me redressant sur mon siège.

Son sourire s'élargit encore plus, étirant ses lèvres en une grimace ridicule.

Il me prend vraiment pour un con.

Elle ne semble pas à sa place, elle n'a rien à foutre ici. Je peux déjà le voir, elle n'en est pas capable.

Ce sera maintenant, trop de choses à faire après le déjeuner.

— Théodora, je te présente Oscar Rodd, ton futur patron.

« Théo », bien sûr.

Son visage se figea instantanément, ses yeux écarquillés d'incrédulité.

Eh bien, je vois qu'Elyo cache des choses à tout le monde aujourd'hui.

Théodora

Je dévale du bureau de ce type à une vitesse folle. Je monte dans l'ascenseur sans prendre le temps d'admirer sa grandeur, quand j'entends une voix crier mon prénom au loin.

Merde, c'était qui ? Il me semble si familier. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de lui, pour comprendre ou je l'avais vu, sans succès.

Cet ascenseur doit faire la taille de mon appart.

— Non, c'est hors de question, Elyo, c'est quoi ce malade ? Et puis, je pensais travailler pour toi, c'était ça le deal.

Je suis tellement en colère, j'ai l'impression d'être tombée dans un guet-apens. Je ne connais pas ce Elyo, qu'est ce que je suis en train de foutre ?

— Je sais, mais je ne suis pas le patron.

Je tourne les talons, monte dans cet ascenseur avec Elyo à mes trousses, essayant de me parler, mais ma colère brouille toute information ; je ne l'écoute même pas tellement ma rage augmente.

— Théo, écoute-moi s'il te plaît.

— Non, merci, dis-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Il appuie sur un bouton qui arrête l'ascenseur. Nos corps sont simultanément secoués par l'arrêt brutal de l'engin.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant