58 - La fessée du siècle (suite)

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Suite à un souci de publication vous n'avez pas eu ce chapitre... qui fait suite directement à la fessée...

Chapitre 58 - la fessée du Siècle (suite) 

Me revoilà en position verticale, sur mes deux pieds, face au « père fouettard » dont les yeux magnifiques me fixent avec une avidité teintée de colère, de désir et d'espoir...

Ses paumes encadrent mon visage, puis sa bouche fond sur la mienne, tel un rapace sur sa proie. Ses lèvres un peu froides, normal après son plongeon dans les eaux du lac, j'oublie ce désagrément pour profiter de l'intrusion plus que vorace. Furieuse et sensuelle, il me dévore littéralement. Je m'agrippe à la nuque inclinée comme un mort de faim et profite à fond du contact si souvent fantasmé. Mon corps se blottit contre la silhouette ruisselante sans souci de servir de serviette de bain. Mes vêtements s'imprègnent de l'humidité de sa peau détrempée. J'oublie tout et c'est à peine si les hourras, les sifflets et les applaudissements de l'autre côté de la rive m'indisposent. Les comptes se règleront... plus tard, bande de voyeurs !

Quand Lee s'écarte, à mon grand regret, pour me permettre de reprendre mon souffle, je tremble d'émotion : joie, excitation, crainte. Peut-être aussi à cause de la fonction serviette de bain décidée par Lee qui a imbibé mes vêtements pour se sécher. Il me dévisage sans un mot. Toujours furax ? Je doute qu'un seul baiser ait éteint sa hargne et sa rancune. Soudain, il m'attire à lui et enfouit mon visage dans son cou. Combien de fois ai-je rêvé de me lover là à nouveau ? Je profite de l'étreinte pour me ressourcer avec bonheur. Un bras autour de mes épaules, un autre autour de ma taille, prisonnier consentant, je ferme les yeux avec un seul désir que je n'avouerai pas : plus jamais sans Lee...

La voix aimée me cueille :

— Allons-nous sécher. Tu trembles. Un de tes gardes m'a dit qu'il y avait tout ce qu'il faut dans le pavillon...

« Le pavillon », un terme peu digne de la construction érigée sur l'îlot... mais je laisse à Lee le soin de le réaliser. Je me contente de hocher la tête, les yeux fixés sur mes tennis. Je contemple les pieds nus de Lee, longs, étroits, les orteils élégants, posés devant les miens. Rien ne trahit les blessures subies il y a déjà plusieurs mois. Prononcer un mot... Impossible. Je suis comme paralysé, toujours sous le choc de cette arrivée inopinée. Et puis mon postérieur me brûle encore là où la paume de Lee l'a giflé sans ménagement. Je parie qu'il a gagné à ce traitement une belle couleur rouge vif ! Je n'ai pas voté pour un remake de « Cinquante nuances de perversité » ! Humiliation et gêne forment un joli combo ! Je peux prévoir que je me sentirai particulièrement à l'aise face aux témoins de cette correction ! Le sourire en coin de Richard, les gloussements de So, les ricanements de Nikita et l'ironie silencieuse que pratiquent Klaus et Ozzie avec une finesse rare... Par chance, je ne comprendrai pas le discours de Gina qu'il me semble bien avoir aperçue également et Actarus sera sans doute le seul à ne pas se moquer. Il est bien trop timide et respectueux pour cela.

Le bras de Lee m'entraîne tandis que je devine la main qu'il lève vers notre public. Pour signifier la fin de spectacle, j'imagine. Je le suis sans résister et mes yeux toujours baissés courent sur les cuisses musclées, se gavent de la beauté de cette peau noire, du ventre plat, du buste aux muscles bien dessinés. Je reste à ce niveau, sans oser remonter plus haut, vers les traits élégants. Au bout du ponton, une volée de marches en pierre nous conduit vers l'habitation qui se dévoile à peine à travers un jardin de senteurs, où là aussi, orangers, citronniers, jasmins et chèvrefeuilles s'épanouissent. Il y a aussi les cyprès à l'allure si familière. Ils délimitent l'allée qui ondule vers le péristyle de l'entrée, un élément assez typique d'une architecture ancienne et même antique. Le « pavillon », comme l'a désigné Lee, a été construit telle la réplique d'une villa romaine, si l'on oublie certains aménagements modernes. Je me réjouis de la surprise que l'intérieur lui réserve...

BLACKCATS AGENCY - Rodolphe + LeeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant