38 - Sérano

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Hello, 

Attention petits coeurs sensibles... Je n'en dirai pas plus ! 

Tradition oblige : passage préféré + chasse aux coquillettes + petits coeurs obligatoires

On se retrouve en fin du second chapitre du weekend. 

❤️🩷🧡💛💚💙🩵💜❤️🩷🧡💛💚💙🩵💜Chapitre 38 – Sérano

J'entends des pas dans l'escalier. Plusieurs personnes entrent dans la pièce qui accueille ma coiffeuse... Je suis rentré au Bunker il y a une heure à peine pour préparer cette mise en scène... Elle se doit d'être parfaite, l'enjeu est de taille : ni plus ni moins que la vie de Lee ! 

À mes pieds, Warm, le jeune malinois de Nikita ne me quitte pas des yeux, comme s'il sentait ma détresse, même si je la dissimule au plus profond. Il ne bronche pas même quand son maître entre. Dans le reflet du miroir, j'observe mes « invités » : Nikita visage glacial, avec Brian, pas plus chaleureux, puis deux fidèles des Romilli. Les fameux Ozzie et Klaus, qui ont assisté à « l'entretien » avec Richard Forza-Romilli, des fidèles parmi les fidèles, du genre à se jeter au feu sur demande, m'ont été prêtés par mon « oncle ». Franchement, ils ont tout de rottweilers parfaitement dressés, calmes, musculeux, dangereux. Affectueux ? Peut-être à l'usage, mais personnellement, je préfère rester à distance, un coup de dent est si vite arrivé... Ozzie, ou Klaus, je n'identifie pas encore correctement ces deux molosses, ne semble pas m'en vouloir d'avoir menacé de me taillader parce que j'en avais assez d'attendre que Richard daigne faire une apparition. J'ai eu droit à un sermon de Richard à ce sujet puis désinfection et pansement par son médecin.

Arrive mon invité « vedette », j'ai nommé la star des cafards miteux : Serano... dont les yeux s'écarquillent lorsqu'il m'aperçoit. Il détaille ma silhouette vêtue de soie noire, un pantalon de fluide et un peignoir court, assise devant la coiffeuse et qui lui tourne le dos. J'accueille ce petit monde d'un sourire froid qui ne me monte pas aux yeux et d'une voix tout aussi glacée, je prends la parole :

— Merci, Messieurs d'avoir amené mon... invité...

— Bonjour Liz, quelle joie de..., démarre Serano.

Il approche avec assurance. Il croit quoi, le cancrelas ? Que j'ai oublié sa dernière prestation ? Son racisme avéré contre Lee ? La large paume d'Ozzie propulsée contre sa poitrine le stoppe illico et Klaus se place aussi en travers de sa route. Un duo redoutable d'efficacité. S'il n'a pas compris le message, index droit posé sur mes lèvres, j'ordonne le silence. Sans doute que les deux colosses sont plus impressionnants que moi ? Pas certain. Je sais qu'il y a dans mon attitude, ma posture, mon expression, quelque chose qui n'était pas là, avant. Avant que Nikita m'informe de... Ne pas y penser... La partie n'est pas terminée... Peut-être que si... L'odieux doute tente de s'insinuer et mon cœur saigne d'avance, mes tripes se nouent encore davantage. Mais s'il y a une chance, je dois la jouer !

Personne ne moufte. Moi pas davantage. Avec des gestes lents, étudiés, j'ôte mes bijoux... bague, anneaux, boucles d'oreille, sauf le pendentif en diamant autour de mon cou, goutte discrète qui pend au bout d'un filament d'or blanc. Le dernier cadeau de Lee. Pas à sa « fiancée », mais à son amant Rodolphe... Un cadeau très personnel cette fois, choisi avec un soin tout particulier pour me signifier qu'il m'a choisi pour partager sa vie. Toujours sans me presser, j'ôte le masque de Liz, dont les faux cils d'une main experte, désormais. Puis je verse sur un carré de coton l'eau démaquillante qui va me débarrasser des fards, fond de teint, mascara, rouge à lèvres...

Serano tente une approche :

— Liz...

Je le fixe dans le reflet. Que voit-il en cet instant ? Ma main glisse sur ma gorge et un nouveau coton bien imbibé efface le trompe l'œil artistique qui atténue une pomme d'Adam déjà peu prononcée, puis termine dans la corbeille... Serano se fige. Commence-t-il à saisir ? Dans le miroir, mon vrai visage, celui de Rodolphe, pâle, sévère, s'affiche. Et la chevelure flamboyante n'adoucie en rien mon expression assombrie, elle annoncerait plutôt l'enfer qui va se déchaîner sur lui si... D'un mouvement souple, je quitte le tabouret, sans me retourner. Pas encore. La ceinture de mon peignoir dénouée, je laisse glisser le vêtement le long de mes bras. Mes épaules minces, dégagées, puis mes reins, mon dos apparaît... Longiligne, pas très musclé, l'illusion joue encore. Puis je fais face à mon public. Ozzie et Klaus ne bronchent pas, déjà informés de cette fausse identité qui m'a protégé de longs mois. Nikita et Brian pas davantage. Serano par contre... Stupéfaction totale. Son regard stoppe sur mon buste... pas de sein... Taille peu marquée... Et il semble peu à peu intégrer le fait que Liz Archer n'a jamais existé que pour le berner. À moi de prendre la parole et d'énoncer les faits, d'exposer la supercherie, le mensonge :

BLACKCATS AGENCY - Rodolphe + LeeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant