Jusqu'à ce que la justice nous sépare

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Jusqu’à ce que la justice nous sépare…

Paloma était électrisée à l’idée d’assister au mariage.

Depuis plusieurs semaines, elle ne parlait que de cela : une cérémonie somptueuse avec une ambiance orientale, des lumières tamisées et des senteurs envoûtantes de jasmin et d’encens.

Elle imaginait déjà les festivités, les musiques enjouées, les danses endiablées, et les rires éclatants.

Pour elle, c’était une échappatoire vers un monde de rêve, une soirée où elle pourrait se sentir belle et admirée, loin du quotidien.

Bien sûr, Anaïs et Alan seraient là aussi. Ces trois-là étaient inséparables, et toute la famille de la mariée les attendraient impatiemment.

Cette fois-ci, Paloma voulait briller, elle tenait absolument à être élégante et apprêtée.

Elle avait donc décidé de louer un caftan marocain, une tenue à la hauteur de l’événement.

Sa mère, Nadia, avait toujours tout fait pour gâter ses filles, Paloma et Imane.

C’était son refuge, sa manière à elle de leur montrer tout l’amour qu’elle avait à leur offrir.

On lui avait souvent reproché cette générosité débordante, mais Nadia s’en fichait.

Après avoir perdu son frère et sa mère dans des circonstances tragiques, elle n’avait plus de famille proche.

Tout ce qu’elle avait, c’étaient son père et ses filles, et elle était prête à tout pour leur donner le meilleur.

 « Le monde est dur et froid, il ne donne rien sans attendre quelque chose en retour », pensait-elle souvent.

C’est pourquoi elle avait décidé de louer le plus beau des caftans pour Paloma dans une boutique renommée de Paris.

Nadia : « Bon, je te laisse choisir deux ou trois pièces qui te plaisent, et ensuite, on voit. »

Paloma, l’air concentré, scrutait les tenues exposées, touchant les étoffes soyeuses et admirant les broderies délicates.

C’est alors que son téléphone vibra. Un message venait de lui arriver. C’était Asmar.

« Il voulait quoi, encore, celui-là ? » pensa Paloma.

Asmar : « Bonjour Paloma, j’espère que tu vas bien. Cela fait un bail que l’on ne s’est pas parlé. Moi, je vais bien. J’ai dû quitter le lycée pour travailler. Le bac, c’est fini pour moi, je dois bosser maintenant. Je voulais m’excuser pour tout ce que j’ai pu te faire. Mon comportement m’a dépassé, et j’avais du mal à gérer... bla bla bla... »

Paloma sentit un poids familier sur ses épaules.

Asmar…

 Paloma - Cry me a riverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant