Paloma - Cry me a river

500 dans la poche

Cette histoire est une histoire vraie.

Ugo savait qu'il devait trouver une nouvelle histoire pour obtenir de l'argent.
La dernière fois, avec l'histoire du scooter, il avait parfaitement joué son rôle.
Le résultat avait été satisfaisant.
Il voulait faire venir Paloma, elle est venue.

Mais cette fois, c'était différent.
Il devait être convaincant, pour qu'elle accepte de lui donner de l'argent, trouver une astuce crédible, tout en restant calme.
Il devait être gentil, prudent, et surtout, il ne devait pas laisser sa paranoïa de malade transparaître.

En effet, depuis un moment, quand Ugo appelait ou envoyait des messages à Paloma, et qu'elle tardait à répondre, il sentait une vive impatience monter en lui.
Chaque silence laissait germer une paranoïa qui grandissait à chaque minute. Il se sentait pris au piège de ses propres pensées tordues.

Ugo (murmurant, presque pour lui-même) : "Mais elle fait quoi, putain...?"

Paloma était simplement en cours, sans se douter de l'orage qui grondait dans la tête d'Ugo.

Ugo (tapant nerveusement sur son téléphone) : "Tu fais quoi ?"

Pas de réponse.

Ugo : "Ça va ? Tout se passe bien pour toi ?"

Un long silence, et l'angoisse d'Ugo se transformait en colère sourde.

Ugo (sous sa respiration) : "Elle me prend pour sa 'salope', ou quoi ? Je suis sa pute, moi? A l'attendre comme ça ?

Ugo : " Calme toi, Ugo. Je dois pas la braquer... Merde... Sinon, pas de fric..."

Pendant ce temps, Paloma déverrouilla enfin son téléphone.
Elle vit les sept messages non lus et les appels manqués. Son cœur fit un bond.

Paloma (souriant, touchée par l'attention) : "Ooooh... Il m’aime trop…"

Elle sentit des papillons dans le ventre, persuadée qu'Ugo était fou d'elle.
Elle ne se doutait de rien, pas un instant. Ugo jouait finement, et pour Paloma, tout ça n'était que des signes d'un amour intense.

Mais pour Ugo, ce n’était qu’un jeu de manipulation… et il devait gagner.

Hugo et Paloma avaient l'habitude de se retrouver sur les Champs-Élysées, comme un point de rendez-vous parfait.
C'était le mi-chemin idéal, le half-way.
Hugo était persuadé que la simple adresse des Champs suffisait à l’impressionner.
Il imaginait Paloma éblouie par la grandeur et le prestige du quartier.

Ce qu'il ne réalisait pas, c’est que Paloma s'en fichait complètement.
Les Champs-Élysées ? Et donc?
C'était à 12'minutes de chez elle en métro.
Elle y allait très très souvent depuis sa plus tendre enfance.
Rien de ouf.
Elle avait grandi entourée de belles choses.
Dîners raffinés, voyages, séjours dans des endroits confortables—c'était son quotidien.
Elle n’avait jamais manqué de rien.
Ses parents ont toujours gâté, Paloma et sa sœur.
Paloma n'était donc pas du genre à chercher l’argent.
Elle n'était pas une michto—et Ugo, de toute façon, n'était même pas "michtonable".

Au tout début de leur relation, mais uniquement dès les toutes premières sorties, Ugo insistait pour payer.
Chaque café, chaque dîner, il sortait les billets avec une certaine fierté.
Il refusait catégoriquement que Paloma mette la main à la poche, pas question !
Mais cette façade n’a duré que quelques jours… Pas même une semaine.
Quelques jours à faire semblant d’avoir les poches pleines... Looooool.
La réalité l'a vite rattrapé.
Entre ses moyens quasi nuls et l’illusion qu’il tentait de maintenir, le masque a commencé à se fissurer.