chapitre 1 : avant la descente aux enfers

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9 mois avant ...

Luca

Je n'ai jamais vraiment cru aux contes de fées. Mon enfance a été bercée par des histoires d'hommes et de femmes, des héros et des lâches, tous liés par le sang et le pouvoir. Je suis Luca Romano, fils de la mafia, héritier d'une tradition aussi ancienne que la ville de Palerme elle-même. Chaque jour qui passe, je sens le poids de l'héritage sur mes épaules, un fardeau que je ne peux ni porter ni fuir.

Dans notre monde, la loyauté est plus qu'une vertu ; c'est une nécessité. Elle est gravée dans la pierre, comme les vieux murs de notre villa familiale, où les échos des cris et des rires se mêlent à ceux des trahisons passées. La mafia est un organisme vivant, pulsant et en constante évolution. Pour survivre, il faut savoir danser sur le fil du rasoir, jongler avec des alliances fragiles tout en faisant face à la menace permanente des rivaux.

Mon père, Don Vito, est un homme redouté et respecté. Il a bâti son empire sur des promesses silencieuses et des menaces voilées. Les gens disent qu'il a fait un pacte avec des forces obscures pour garantir sa puissance. Je n'y ai jamais vraiment prêté attention, jusqu'à ce que je découvre le journal caché dans son bureau. Les pages jaunies étaient remplies de récits mystérieux sur des rituels oubliés, des sacrifices et un homme masqué qui semblait tout contrôler depuis l'ombre. C'est là que j'ai commencé à comprendre que notre pouvoir était lié à quelque chose de bien plus sinistre que ce que je pouvais imaginer.

Je me souviens d'une nuit particulière, une de celles où l'air est chargé de tension. Les étoiles brillaient d'une manière inquiétante, comme si elles savaient ce qui allait se passer. Je m'étais échappé du banquet familial, une façade de réjouissances où l'odeur de cigares et de vin rouge masquait l'angoisse sous-jacente de nos affaires. En me promenant dans les rues, je suis tombé sur une scène que je n'oublierai jamais.

Un homme, visiblement affaibli par l'angoisse, suppliant à genoux devant un groupe d'hommes vêtus de noir. J'ai compris trop tard qu'il avait trahi notre famille. Leurs visages étaient marqués par la froideur et la détermination. L'un d'eux, plus grand que les autres, a levé une main, et le silence s'est abattu sur la rue. J'étais caché dans l'ombre, paralysé par la peur et la fascination. Puis j'ai vu le couteau scintiller sous la lune avant de plonger dans le cœur du traître. Le cri qu'il a poussé résonne encore dans mes oreilles, un écho de l'ultime trahison.

Cette scène m'a révélé une vérité terrifiante : nous étions tous des marionnettes, dansant au rythme d'une mélodie que nous ne comprenions pas. J'avais toujours su que la mafia était un monde où la mort était omniprésente, mais ce soir-là, j'ai compris qu'elle était aussi une promesse. Une promesse d'entrer dans un cercle d'horreur d'où il n'y a pas d'échappatoire.

Je me suis ensuite retrouvé face à Isabella, cette journaliste obstinée qui s'intéressait de trop près à notre monde. Depuis notre première rencontre, elle avait éveillé en moi des sentiments que je n'aurais jamais cru possibles. Sa détermination à percer les secrets de la mafia la rendait fascinante et dangereuse à la fois. Elle était la lumière dans l'obscurité, une énigme que je n'arrivais pas à déchiffrer. Chaque échange entre nous était chargé de tension, à la fois électrisant et risqué.

Isabella ne craignait pas de poser des questions. Sa curiosité était un feu ardent, une passion qui menaçait d'embraser notre monde de mensonges et de trahisons. Je me souviens de notre dernière rencontre, où elle m'avait demandé si je croyais aux mythes qui entouraient ma famille. J'avais tenté de rester vague, de la détourner, mais son regard perçant me transperçait. Elle savait que je cachais quelque chose, et cela m'effrayait.

À chaque instant passé avec elle, je réalisais que je ne voulais pas seulement la protéger de notre réalité. J'avais aussi envie de lui montrer qui j'étais vraiment, loin de l'ombre de mon nom et de la réputation de ma famille. Mais je savais que ce désir était un luxe que je ne pouvais pas me permettre. Le monde dans lequel je vivais ne permettait pas la faiblesse.

Et pourtant, alors que je la regardais parler avec passion de justice et de vérité, un sentiment d'impuissance m'envahissait. J'étais piégé dans une toile de mensonges, et son intrusion dans ma vie ne faisait qu'approfondir ma chute. Chaque moment passé à ses côtés me rapprochait un peu plus d'un abîme dont je ne pouvais plus voir le fond.

Je ne pouvais pas lui révéler les vérités qui hantent mes nuits, les ombres qui se glissent dans mes pensées. Si elle découvrait la réalité de mon héritage, la menace qui pesait sur nous, tout serait fini. Je savais que, d'une manière ou d'une autre, mon lien avec Isabella serait le catalyseur d'événements que je ne pouvais plus contrôler.

Devil's Mafia : le pacte des enfers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant