Chapitre 10 : Les ombres du passée

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Luca

Un mois s'était écoulé depuis la rencontre inattendue avec Dante. Au fil des jours, la vie semblait avoir repris son cours normal, du moins en apparence. Nous avions décidé de prendre un moment de répit, de nous éloigner des tensions et des menaces. Isabella et moi avions trouvé un petit appartement dans un quartier tranquille, loin des tumultes de la mafia. Nous avions fait des efforts pour vivre comme un couple normal, savourant la banalité des petites choses.

La lumière du matin filtrant à travers les rideaux évoquait une douceur d'été. Je me levai doucement, faisant attention à ne pas réveiller Isabella, qui dormait encore paisiblement à mes côtés. En regardant son visage, je ressentis un mélange de tendresse et d'inquiétude. Elle semblait tellement sereine, mais je savais que cette tranquillité ne pouvait pas durer éternellement.

En me levant, je me dirigeai vers la cuisine, appréciant le calme du matin. Je préparai un café, savourant l'arôme réconfortant qui emplissait l'espace. C'était l'un de ces moments simples que j'avais appris à apprécier : un petit déjeuner tranquille, la lumière dorée du soleil, et la promesse d'une journée sans stress.

Alors que je m'appuyais contre le comptoir, les pensées d'un mois de vie paisible commençaient à se mêler à une ombre persistante. La rencontre avec Dante n'avait pas seulement laissé un goût amer ; elle avait aussi introduit des doutes dans mon esprit. Bien que nous nous efforçions de vivre sans crainte, l'idée d'un pacte avec les enfers planait toujours comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.

J'entendis un léger mouvement derrière moi. Isabella était éveillée, ses yeux encore ensommeillés mais brillants. « Bonjour, » murmura-t-elle, un sourire se dessinant sur son visage. Elle s'assit sur le bord du lit, enroulée dans une couverture, et se frotta les yeux.

« Bonjour, ma luce, » répondis-je avec tendresse, utilisant le surnom que j'avais commencé à lui donner. Cela lui faisait toujours plaisir. Je lui préparai une tasse de café et la lui apportai. « Je pensais que tu voulais dormir un peu plus. »

Elle prit la tasse et l'observa un instant, ses pensées visiblement perdues. « Je rêve souvent de ce qui se passe, » confia-t-elle, le regard lointain. « De Dante... de notre vie d'avant. »

Je la regardai, inquiet. « Tu veux en parler ? »

Isabella soupira, se plongeant dans ses pensées. « Parfois, je me demande si nous avons vraiment laissé cela derrière nous. »

Je posai la tasse et m'assis à ses côtés. « Je sais que c'est difficile, mais nous avons fait le bon choix. Vivre ici, loin de tout ça, c'est ce qui nous sauvera. »

« Peut-être, mais... » commença-t-elle avant de s'arrêter, son regard fixant le mur en face d'elle. « J'ai l'impression que quelque chose nous attend. Comme une ombre qui ne nous lâche pas. »

Une boule d'anxiété se forma dans ma gorge. Je savais exactement ce qu'elle ressentait. Le pacte, les promesses non tenues, les visages du passé qui continuaient à hanter nos pensées. « Peut-être qu'avec le temps, ces sentiments s'effaceront, » tentai-je de la rassurer, même si je n'étais pas certain de mes propres mots.

Un silence s'installa entre nous, le poids de nos réflexions pesant sur l'atmosphère. Isabella, observant par la fenêtre, sembla chercher des réponses dans les passants en contrebas. Leurs vies continuaient, insouciantes de notre combat intérieur.

Finalement, elle se tourna vers moi, ses yeux cherchant les miens. « Luca, que feronsnous si tout cela nous rattrape ? »

Je pris une profonde inspiration. « Nous nous battons. Nous avons déjà traversé tant d'épreuves ensemble. Je ne laisserai personne nous séparer, et je ferai tout pour protéger notre avenir. »

Elle sourit, mais je pouvais voir la peur cachée derrière son sourire. « J'aimerais vraiment y croire, mais les démons du passé ne sont jamais loin. »

Cette idée me hantait aussi. Les jours passaient, et bien que nous ne subissions plus de menaces directes, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un changement. Des petits incidents inexplicables se produisaient. Parfois, je voyais des voitures inconnues garées à proximité, ou j'entendais des murmures dans la rue qui semblaient se dissiper dès que je me tournais.

« Nous devons rester vigilants, » dis-je, mon ton devenant plus sérieux. « Si jamais nous ressentons que quelque chose ne va pas, nous devons agir rapidement. »

Le regard d'Isabella s'assombrit. « Et si nous ne savons pas quand frapper ? » demandat-elle. « Comment pouvons-nous nous défendre contre quelque chose que nous ne voyons pas ? »

« Nous devons nous préparer à tout, » répondis-je. « Je vais commencer à me renseigner, à parler à des gens, et à être attentif à tout ce qui pourrait sembler étrange. »

Un léger sourire apparut sur ses lèvres. « Je suis contente que nous soyons ensemble dans tout cela. »

Alors que nous continuions à discuter, le soleil atteignit son zénith, illuminant notre petit appartement d'une lumière chaleureuse. Mais au fond de moi, je savais que ce calme n'était qu'illusoire. Les ombres du passé ne s'éloignaient pas si facilement, et je me préparais à affronter ce qui viendrait, même si cela signifiait plonger à nouveau dans le monde des ténèbres que nous avions tenté de fuir.

Les menaces ne se manifestaient pas encore, mais je ne pouvais ignorer la réalité : le pacte avec les enfers résonnait toujours dans nos esprits, attendant le moment propice pour resurgir.

Devil's Mafia : le pacte des enfers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant