chapitre 3 : l'appel du sang

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Luca

La nuit était déjà bien avancée lorsque je rentrai chez moi, le cœur battant, l'esprit en ébullition. La villa familiale, avec son architecture baroque, se dressait majestueusement dans la lumière blafarde de la lune. Mais à l'intérieur, c'était une autre histoire. La peur et le silence pesaient sur chaque recoin, comme un nuage sombre. Je savais que je m'aventurais sur un terrain dangereux, mais ma détermination à percer les mystères de ma famille était plus forte que jamais.

Alors que je traversais le hall d'entrée, l'odeur de cigare et de cuir me frappa. Je savais que mon père, Don Vito, était probablement dans son bureau, ses affaires encore inachevées. Je m'efforçai de marcher calmement, mon esprit hanté par mes conversations avec Isabella. Elle avait raison, il était temps que je découvre la vérité, même si cela signifiait défier mon père.

J'atteignis ma chambre, fermant la porte derrière moi avec précaution. J'ouvris le tiroir de mon bureau, sortant le journal que j'avais trouvé dans le bureau de mon père. Les pages jaunies, usées par le temps, étaient pleines de récits et de notes obscures sur les traditions de la mafia, des sacrifices rituels et des pactes signés avec des forces qu'aucun homme ne devrait invoquer. Je n'avais encore jamais osé le lire en entier, mais cette fois, je sentais que je n'avais pas le choix.

Je m'installai sur mon lit, éclairant le texte à la lueur vacillante de la lampe de chevet. Les mots me transportèrent dans un monde de mystères et de sombres promesses. Plus je lisais, plus je comprenais que ce que j'avais pris pour des légendes était en réalité le fondement même de notre pouvoir. Des passages évoquaient un homme masqué, le Gardien des Secrets, qui avait joué un rôle central dans la fondation de notre famille. La mention de rituels de sang me fit frémir, mais ma curiosité l'emporta sur ma peur.

Soudain, j'entendis des pas dans le couloir. Mon cœur s'emballa. Je savais que mon père pourrait surgir à tout moment, et je n'étais pas prêt à lui faire face avec les questions qui me brûlaient les lèvres. Je glissai rapidement le journal sous mon matelas, espérant qu'il ne sentirait rien d'anormal. Les pas se rapprochèrent, et je retins mon souffle.

La porte de ma chambre s'ouvrit lentement, révélant mon père. Ses yeux sombres et perçants me scrutèrent, cherchant à percer mes pensées. Je me redressai, feignant la nonchalance. « Bonsoir, Papa. Je ne savais pas que tu étais encore éveillé. »

« Je pourrais dire la même chose, Luca. Que faisais-tu dans le noir ? » Sa voix était basse, mais elle portait la menace d'un homme qui savait que quelque chose n'allait pas.

« Juste... je pensais. » J'esquissai un sourire, mais il était clairement trop faible pour le convaincre.

Mon père s'approcha, ses mains croisées derrière le dos, un air d'autorité qui ne laissait pas de place à la contestation. « Penser, hein ? Et quelles sont tes pensées, fils ? Des pensées de l'avenir ? Ou des pensées sur notre héritage ? »

Je frissonnai intérieurement. « Un peu des deux, je suppose. »

Il me fixa avec une intensité qui me déstabilisa. « Tu sais, ce monde n'est pas fait pour les faibles d'esprit. L'héritage de notre famille est un poids que tu dois porter avec fierté. Je ne veux pas que tu te laisses influencer par des idées naïves. La loyauté et le respect sont tout. »

Je me retins de lui dire que j'étais prêt à défier cette loyauté pour comprendre la vérité. « Oui, je comprends, Papa. Mais... j'ai des questions. Je veux savoir ce qui est attendu de moi. »

« Les questions viennent avec des conséquences, Luca. » Son ton se fit plus grave, comme un avertissement. « La curiosité peut mener à la destruction. Ce que tu penses savoir est bien souvent plus dangereux que la vérité elle-même. »

Devil's Mafia : le pacte des enfers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant