Le soir de notre rencontre a proprement parlé, j'ai quitté ma maison, mon sac sur les épaules. J'avais une envie de liberté, de rencontres improbables. Alors je suis allé de New York à Vegas, en Californie. J'ai fait tout les sentiers battus du Dakota, en tout cas, je m'en vante, mais j'ai du en faire deux ou trois à pied. Tout ça nous ramène à ce bar perdu au milieu de nulle part. J'étais jeune, vu que ça fait il y a trois ans, je suis tombé sur une bande un soir. C'était un vrai trou paumé, où les vieux buvaient du whisky et les jeunes ne crachaient pas sur les bouteilles et les joints. En tout cas, je ne pensais pas que j'aurais des problèmes. Je suis rentré dans ce bar, j'ai posé mon sac et je me suis assis, tout simplement. Au début, il m'ont pas vu. Il y en a bien qui se sont retournés : deux jeunes qui buvaient et un vieux qui lisait un vieux journal. En face de moi, il y avait un couple. J'ai compris que j'avais des problèmes quand personne n'est venu me servir alors comme un grand de treize ans, j'ai tapé des deux poings sur le comptoir et j'ai fait :
— J'ai soif. Un jus d'orange, s'il vous plaît.
— Va t'asseoir petit, je te sers un petit remontant, me fait-il avec un clin d'oeil à l'adresse de son complice, un gars au crane rasé portant une casquette de rappeur qui manger goulûment son hamburger.
J'étais tout fier de suivre les recommandations de papa. Il m'avait bien enseigné que l'alcool, c'était dangereux, je risquais d'y laisser ma peau. J'ai cru avoir mal entendu.
— Oui, c'est ça, du jus d'orange.
Le type au crane rasé s'est levé de son siège et a roté.
— Une minute. Quel âge tu as ?
— L'âge de boire un jus d'orange, j'ai fais, de manière assez insolente.
— Je vois.
J'ai entendu un claquement de doigt puis je me suis senti soulevé dans les airs.
— Donne nous ton fric ! Tout de suite.
J'ai claqué des dents.
— J'ai... j'ai que dix dollars.
Un type a fait son malin.
— Non, mais, je le crois pas. Ça voyage et ça a pas de fric. Montre nous tes poches.
— Quoi ? j'ai fait, sentant un piège se refermer sur moi.
— T'as pas compris ? Tu parles américain ou t'es née sourd ?
Maintenant, je pouvais pas faire semblant que j'étais sourd. J'avais répondu a plusieurs de leurs questions alors j'ai fait un pas en arrière et un type avec un tatouage a ricané puis m'a saisi par le haut de mon pantalon.
— Regardez moi ça ! Je fais le pari qu'il va bientôt pleurnicher et appeler sa mère.
— Allez Joe ! Montre lui ce que t'a dans le ventre.
A cet instant, entre les mains de ces types costauds, j'ai cru que mon sale quart d'heure était arrivé. Je voyais l'avenir plutôt sombre, où je finirais au mieux avec un nez cassé, au pire au milieu d'une poubelle.
Finissons en.
— Ya ! a fait quelqu'un surgit de nulle part.
Une seconde ne s'est pas écoulé qu'un jet d'eau noir jaillit sur les gros types baraqués et une main s'approche de la mienne.
— Coca man a ton service, dit-il en continuant d'arroser les assaillants avec sa bouteille de coca.
Une fois passé le choc et la surprise, les lourdauds se mettent a courir dans tout les sens.
— Suis moi ! crie le garçon qui vient de me sauver la vie.
En courant, ses lunettes tombent et j'entends le craquement du verre sous une semelle.
Tant pis, on continue.
On s'arrête quand on est bien hors de portée, a une distance astronomique des méchants types.
— Qui c'était ces types ? Qui es tu ? Tu te rends compte que tu m'as sauvé la vie.
— Ce sont des bandes qui traînent dans les bars mal famés, pour piller les clients, le plus souvent vulnérable comme toi. Je m'appelle Dean Crew. Et toi, le-type-qui-a-faillit-se-faire-zigouiller ?
Il tend le bras. C'est la deuxième fois que je le surprend a faire un geste de sympathie envers moi.
— On m'appelle Matthew.
— Alors Matthew, tu embarques un deuxième passager ?
Après, on ne s'est plus quitté. Dire que mes parents ont déménagés exprès ne serait pas être loin de la vérité. Depuis, je lui ai payé des lunettes neuves et incassable en plastique.
Nous sommes sur le retour de l'école. Je donne une grosse bourrade à Dean et il fait semblant d'être a moitié mort. On est en train de parler de notre première année au lycée.
— Est-ce que tu as vu cette fille en blanc ? demande t-il soudain.
— De qui tu veux parler ? Elle est dans notre classe ?
Dean a un soupir que je connais trop bien.
— Laisse tomber, j'ai du rêver.
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Une fille populaire x Un garçon solitaire x Un meilleur ami = Une soirée lycée
JugendliteraturUne soirée lycée d'enfer pour Matthew à New York : 16 ans, lycéen, sans petite amie, solitaire... Les paris : embrasser une fille populaire, coucher avec une fille... Ils finissent par se rendre à une soirée où le meilleur et le pire peuvent se côt...