Le car s'arrête. Je le laisse a la croisée de ma rue, et j'emprunte le sentier de terre en passant par la pelouse fraîchement arrosé. Le temps est morne. On ne se sens déjà plus en été mais l'automne pointe son nez timidement. Sur la terrasse, j'aperçois notre chien Lazy, qui se jette sur mes baskets que je lance d'un bout a l'autre du salon.
— Bonjour, maman ! Bonjour à toi, je fais en passant une main délicate sur la tête de Mister Snowman, le chaton blanc de notre voisine.
J'imagine qu'elle a du laisser sa porte vitrée ouverte ce qui explique la présence du chat. J'ouvre le placard de la cuisine et je prend une poignée de chips puis je vais m'avachir sur mon lit en fermant les yeux de soupir. J'ouvre un œil. Mon sac est par terre et les bouquins ont déjà l'air de vouloir être ouvert. Eh bien, ils devront attendre. Je devrais avoir changé de sac mais maman a gagné pas mal d'argent l'année dernière et comme papa est parti travailler et qu'ils ont divorcé, je n'ai pas droit a une bourse. Je croque une chips et je m'assoit correctement sur mon lit devant ma fenêtre. Le soleil est en bas de l'horizon et roussit les feuilles de l'épicéa dans notre jardin qui prend fier allure après plusieurs années de travail pour le faire pousser. Je prend négligemment un livre dans ma bibliothèque : Le monde de Charlie et croque dans une sixième chips. A mesure que je lis, les pages défilent, les lettres deviennent flou. Au bout d'un moment, je referme le livre sans l'avoir fini. Je jette le paquet de chips sur la table et je descends les escaliers. Le silence dans la maison est ordinaire. Il prouve que ma mère est ailleurs et que j'ai la maison a moi. Un aboiement proche retentit. Je vois un corbeau passait a tire d'aile dans le jardin puis je ferme la baie vitrée. Une porte claque pas très loin. Je sais que c'est celle du grenier mais je n'en suis pas sur. Il y a la porte de la voisine qui est coulissante et qui donne un accès direct chez nous. Un miaulement me fait sursauter.
Mister Snowman tient un oiseau dans sa gueule. Il me le dépose directement a mes pieds. Je tâte l'oiseau pour voir si il est mort et je vais le déposer directement dans la poubelle. Maman va avoir une belle surprise en rentrant. Je remonte dans ma chambre. Quelques gouttes de sang empreignent mes mains. J'entends les pneus d'une voiture qui se gare devant chez nous. Je ne regarde pas par la fenêtre. J'imagine que c'est ma mère et puis la sonnerie retentit. Je ne bouge pas, je regarde par la fenêtre.
C'est un policier. Il a l'air de s'impatienter. Il sonne une deuxième fois. J'ouvre ma fenêtre délicatement. Le grincement que produit le bois donne l'aguet au policier. Au lieu de lui ouvrir, je descend l'escalier qui mène a la porte voisine. J'entends le policier qui s'interroge.
— Il y a quelqu'un ?
L'odeur de la maison voisine est un mélange de moisi et de parfum de violette. Madame Staneback a toujours été là depuis qu'on a emménagé. Elle fait l'effet d'avoir au moins quatre vingt ans mais personne ne connaît son vrai age. La porte s'ouvre quand je tire le loquet. Elle grince et je me retrouve dans le local de la chambre voisine. Sur la commode, un poudrier et une glace me font face. Je regarde par la fenêtre. Je ne vois pas le policier. Cette maison aussi est silencieuse. Je me retourne pour revenir chez moi puis ce que j'aperçois me glace le sang. Dans le reflet de la petite glace, le policier me regarde, le front bandé d'un filet de sang qui coule sur sa main. J'ai peur des policiers. Quand papa m'a amené voir un film un jour au cinéma, j'ai vu un policier qui était devenu un zombie et qui errait partout dans sa ville et tuait des gens en les transformant en zombie. Ce n'est pas un film, murmure ma conscience. Tu es dans la vie réelle. Le policier n'a pas l'air de savoir quoi faire. Je me demande si dans son monde, il y a des gens comme moi. Soudain, ses lèvres bougent pour parler.
— Tu vis dans cette maison ? Est-ce que tu connais les voisins ? Mr et Mme Mc Gregor ?
C'est une question, merde. Si je ne répond pas, il va me tuer. Je me met a courir vers la porte d'où je suis venu. Une de ces deux mains jaillit de la porte quand je tente de la fermer. Putain, qu'est-ce que je vais faire ? Je pousse de toutes mes forces. Un coup de feu claque dans la maison voisine.
Ouvrez immédiatement cette porte ! Vous ne pouvez pas vous enfuir !

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Une fille populaire x Un garçon solitaire x Un meilleur ami = Une soirée lycée
Teen FictionUne soirée lycée d'enfer pour Matthew à New York : 16 ans, lycéen, sans petite amie, solitaire... Les paris : embrasser une fille populaire, coucher avec une fille... Ils finissent par se rendre à une soirée où le meilleur et le pire peuvent se côt...