Sous la nuit du Parlement Europeen

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Conseil musical : Sailor Song - Gigi Perez

15 juillet 2024, 22h.

Cela faisait exactement une semaine que Gabriel avait posté cette fameuse lettre, une semaine qu'il vivait dans l'angoisse d'avoir une réponse, qu'elle soit positive ou négative.

Il n'avait cessé de vérifier son courrier, de regarder son téléphone espérant une notification de Jordan, mais rien. Pas un signe de vie, l'homme s'était évaporé de la vie de Gabriel comme si il n'avait jamais rien partagés ensemble.

L'homme se passa une main sur le visage désespéré, il n'avait aucun pouvoir sur la situation, il avait fait la part des choses. Cette lettre c'était une part de lui même qu'il avait laissé à Jordan, c'était le tréfonds de ses sentiments qu'il avait eu du mal à s'avouer lui même. Donc si Jordan n'y répondait pas c'est qu'il ne souhaitait pas reprendre contact, qu'il ne voyait pas de futur possible et surtout qu'il n'acceptait pas les excuses de l'homme. Gabriel devait se faire une raison.

Il chassa ses mauvaises pensées, se re concentrant sur le recommandé qu'il était en train de remplir.

Lorsque la mine de son stylo plume toucha la feuille, sa main se mit à trembler sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Sous ses gestes brusques la mine se brisa.

Et il ne se rendit compte qu'un océan salé dévalait ses joues.

Non, non, non... tout ne pouvait pas s'arrêter, c'était impossible, il ne pouvait pas vivre sans Jordan, il ne pouvait plus.

Il avait merdé, c'est vrai mais tout était réparable non? Enfin quoi que, Jordan lui avait déjà laissé une chance et Gabriel l'avait consumé, alors lui laisser une deuxième chance? Il fallait être fou.

Mais ce que ressentait Gabriel actuellement, ce vide constant, cette détresse constante, l'impression de n'avoir sa place nul part, de ne pouvoir enlever ce masque de politicien avec personne, c'était une douce torture qu'il s'était lui même infligé en brisant la seul personne qui le considérait. Il savait qu'il n'allait pas tenir long feu face à cette vague de ressentiment.

Il voyait Jordan partout et nul part, chaque parcelle de Paris, chaque parcelle de la vie de Gabriel étaient parsemé de souvenirs de leur amour inachevé.

Gabriel devait faire quelque chose, ce sentiment était trop beau, trop fort, trop intense pour le laisser se perdre dans les abysses. Il devait rattraper la main de Jordan avant que celui ci ne s'en aille définitivement, il fallait pas qu'il laisse leur chemin se séparer de nouveau.

Le premier ministre démissionnaire se leva d'un coup sec, il ne pouvait pas attendre indéfiniment une réponse qui n'arriverait jamais.

Alors l'homme prit sa veste et sortit en trombe de son bureau, il devait rejoindre Jordan, lui dire de vive voix la totalité de ses sentiments et surtout l'ampleur de ses erreurs.

Il ne prit pas la peine de prendre sa voiture et accourut jusqu'à la gare de l'Est. Il ne savait même pas si des trains passaient à cette heure ci, mais peu importe, il devait tenter, coute que coute, il devait voir Jordan, c'était nécessaire, c'était vitale.

Pénétrant dans la gare à bout de souffle, il se précipita vers le guichet espérant avoir un billet grâce à une annulation de dernière minute.

On lui annonça que le dernier train était parti il y a bien 30 minutes, lui indiquant qu'il fallait revenir demain matin à la première heure.

Il ne pouvait définitivement pas se résoudre à partir demain, il ne pouvait pas passer plus de temps loin de Jordan. Alors le Premier Ministre fit volte face, refaisant le chemin inverse pour prendre sa voiture. Une fois la ceinture bouclée et le moteur vrombissant, Gabriel lâcha le frein à main direction le parlement Européen de Strasbourg.

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L'amore non sempre vince (BardellaxAttal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant