et la vie continue

841 48 118
                                    

Conseil musical: Affection- Cigarettes After Sex
8 juillet 2024

La nuit était tombée sur Paris, et les fenêtres du bureau de Jordan Bardella laissaient entrer la lumière des lampadaires, dessinant des ombres longues et mélancoliques sur les murs. Il était assis à son bureau, les yeux rivés sur une feuille vierge, le crayon à la main, incapable de poser des mots sur ce qu'il ressentait. La douleur de la défaite électorale ne le quittait pas, mais ce n'était pas la perte des législatives qui le tourmentait le plus. C'était Gabriel.

Depuis leur discussion, où ils avaient mis les choses au clair, un poids immense s'était installé dans sa poitrine. Ce qui avait commencé comme une stratégie politique pour Jordan s'était transformé en quelque chose de bien plus profond. Il l'aimait, mais c'était fini. Tout avait basculé si vite qu'il avait du mal à comprendre où tout avait dérapé.

Un bruit sourd interrompit ses pensées. Jean-Philippe Tanguy, son ami fidèle et allié politique, fit irruption dans le bureau sans frapper, comme à son habitude. Il avait l'air épuisé, ses traits marqués par les semaines de bataille électorale infructueuse.

Ça va, Jordan ?, demanda-t-il, avec cette sincérité brute qui le caractérisait.

Jordan ne répondit pas tout de suite. Il fixait toujours la fenêtre, contemplant la lumière naissante qui tentait de percer à travers le voile de la nuit.

Non, finit-il par dire, sans même se tourner vers lui. Rien ne va. Ni ici, ni ailleurs.

Jean-Philippe se laissa tomber dans un fauteuil, ses yeux balayant rapidement la pièce, cherchant des indices sur l'état d'esprit de son ami. Tanguy le savait bien. Il avait été témoin de toute cette histoire, de ce jeu complexe entre Bardella et Attal, bien avant que le reste du monde ne commence à en murmurer. Lui seul avait compris ce que Jordan avait vraiment ressenti. À sa manière, il avait essayé de l'en avertir, de lui rappeler que l'amour et la politique ne faisaient jamais bon ménage, encore moins quand l'un est du Rassemblement National et l'autre de Renaissance.

Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? demanda Jean-Philippe, l'air sérieux.

Jordan soupira et se passa une main sur le visage.

J'en sais rien. J'ai tout perdu. Les élections... Attal... Et je ne sais même pas si je peux me relever de ça.

Jean-Philippe s'enfonça dans le fauteuil, prenant un moment pour réfléchir. Il n'était pas du genre à s'apitoyer, et il espérait que son ami ne s'abandonnerait pas à cette amertume. Pourtant, il comprenait. Ce n'était pas seulement une défaite politique ; c'était une trahison personnelle, une rupture douloureuse.

Tu n'as pas tout perdu, Jordan, dit-il finalement. La politique, ça va et ça vient. Les électeurs changent d'humeur comme de chemise. Ce n'est qu'un revers. Mais toi, tu es plus fort que ça.

Jordan haussa les épaules, le regard toujours perdu dans le vide.

Peut-être. Mais à quoi bon se relever quand tu sais que tout ce que tu fais finit par détruire ce qui compte vraiment ? J'ai tout sacrifié pour cette élection. Et pour quoi ? Rien. Je suis seul, et je n'ai même plus la foi en ce que je faisais.

Jean-Philippe le fixa un instant, puis se redressa légèrement dans son fauteuil.

La foi en ce que tu faisais ? C'est ça le vrai problème, Jordan. Si tu n'y crois plus, personne ne croira en toi. Mais si tu veux qu'on trouve un nouveau chemin, alors on le trouvera. Toi et moi. Pas besoin de Gabriel Attal pour ça.

Le nom de Gabriel fit de nouveau tressaillir Jordan. Il se tourna enfin vers Jean-Philippe, son regard empreint de tristesse et de lassitude.

Ce n'est pas juste une question de politique. C'est... C'est Gabriel. On avait quelque chose, et maintenant, c'est parti en fumée. C'est ça qui fait le plus mal.

L'amore non sempre vince (BardellaxAttal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant