Beyond the Rules : Relation Impossible

Chapitre 9 - Rencontre Inattendue

Je reste là, dans un des couloirs du campus à presque 21h passé, perdue dans mes pensées. Les murs, baignés dans une lumière tamisée, résonnent des bruits lointains de la fête qui continue d'animer la soirée, mais pour moi tout semble à des années-lumière. Je me demande pourquoi je m'étais attendue à quelque chose de différent, pourquoi je m'étais mise si belle pour un gars qui, apparemment, s'en fichait.  

Pourquoi n'ai-je pas voulu croire toutes ces rumeurs ? Peut-être que j'espérais qu'il soit l'exception, celui qui ne correspondait pas à ce stéréotype de "charo". Mon esprit vagabonde, se remémorant chaque moment passé avec lui. Ses sourires, son regard, ce qui m'avait semblé être une étincelle d'intérêt. Tout cela se transforme en une amère illusion.

Je fais les cent pas dans le couloir, mes talons résonnant sur le sol, chaque pas résonnant comme un écho de mes doutes. Je suis si fatiguée, épuisée par ce tourbillon d'émotions contradictoires. Pourquoi ai-je laissé mes sentiments prendre le dessus sur ma raison ? Je me sens comme une idiote, naïve d'avoir cru à l'amour et à une connexion sincère qui n'était peut-être qu'une façade.

Les larmes menacent de couler à nouveau mais je me reprends. Je ne veux pas pleurer pour lui, pour cette trahison qui me brise. Je serre les poings en m'efforçant de transformer cette douleur en force.

Je m'arrête un instant, respirant profondément pour essayer de calmer mon cœur qui tambourine dans ma poitrine. L'air frais du couloir me réveille mais il n'efface pas la tristesse qui pèse sur mes épaules. Je me demande ce que je devais faire à présent. Retourner à la fête ? Ignorer ce qui s'est passé ? Mais la simple idée de le croiser à nouveau me fait mal.

Je tourne lentement sur moi-même, observant les murs ornés de quelques affiches de concerts et d'événements du campus, leurs couleurs vives contrastant avec la noirceur de mes pensées. Chaque image, chaque mot, me rappelle que le monde continue de tourner, que les autres s'amusent et dansent, tandis que je me sens emprisonnée dans ma douleur.

Je sèche rapidement mes larmes à l'aide d'un mouchoir, déterminée à ne pas ruiner ma fin de soirée pour un garçon de son genre. Je prends une profonde inspiration, essayant de retrouver un semblant de calme, lorsque, tout à coup, j'entends des pas résonner non loin de moi. Je regarde autour, cherchant l'origine de ce bruit, mais il n'y a rien. L'angoisse monte en moi.

Puis, Monsieur Valmont émerge de la pénombre. Sa silhouette se découpe dans la lumière tamisée du couloir et je sens mon cœur s'accélérer. Pourquoi est-il ici ? Ses yeux scrutent mon visage avec curiosité, ses sourcils se fronçant légèrement.

- « Nina ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » demande-t-il, sa voix douce mais ferme résonnant dans l'air nocturne.

Je reste un instant figée, surprise par sa présence. La dernière chose dont j'ai besoin est d'être vue par lui dans cet état. Je lui retourne la question, le cœur battant.

- « Je pourrais vous poser la même question, Monsieur Valmont. Que faites vous ici ? »

Il semble impressionné par mon répondant et un léger sourire se dessine sur son visage.

- « Je suis ici pour finaliser mes cours Mademoiselle. »

À ces mots, je m'excuse immédiatement de lui avoir posé la question, confuse. Je n'avais pas l'intention de le déranger, surtout dans un moment si vulnérable.

Il me scrute un instant, ses yeux passant des miens à mes joues, puis il demande doucement.

- « Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu as les yeux rouges comme ça ? »

À cette question, je sens une vague de chaleur m'envahir. Je respire profondément avant de lui expliquer.

- « C'est Justin qui a fait des siennes. » Je crois qu'il comprend immédiatement de quoi je parle, et son expression devient plus sérieuse. Je me demande ce qu'il pense vraiment de lui.

Il me regarde de haut en bas, un détail qui me met un peu mal à l'aise. Ses yeux se posent sur ma robe noire et je me demande ce qu'il voit. Lorsqu'il s'arrête sur ma tenue, je sens mon cœur s'emballer. Il se mord les lèvres, un geste à la fois séduisant et troublant.

- « Je ne comprends pas pourquoi cet imbécile a laissé passer sa chance. » dit-il finalement, et ses mots résonnent comme une caresse. « Tu es sublime ce soir, Nina. »

À cet instant, une vague de papillons parcourt tout mon corps. La façon dont il le dit, avec cette sincérité palpable, me fait oublier ma peine. Je me sens à la fois émue et surprise par ce compliment inattendu. Mon visage s'enflamme et je détourne légèrement le regard, tentant de cacher mon trouble.

Monsieur Valmont s'approche de moi, me demandant de le regarder et de ne pas détourner le regard. Je m'exécute, le cœur battant la chamade.

- « Je ne rigole pas Nina, tu es superbe ce soir. » dit-il, sa voix grave résonnant dans le couloir.

À cet instant, mes pensées s'embrouillent. Après la déception que m'a infligée Justin, je ne m'attendais pas à recevoir un tel compliment de la part d'un homme aussi charismatique et séduisant. Mon cerveau semble s'éteindre et mes instincts prennent le relais. Sans réfléchir, je saisis la cravate de Monsieur Valmont, l'attirant vers moi.

Je suis collée au mur et lui contre mon corps. La proximité de nos deux silhouettes me fait perdre le souffle. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, tandis que je sens la chaleur émaner de lui. Je réalise à quel point cet échange est inattendu et électrisant.

Monsieur Valmont rompt le silence, son regard fixé sur moi, à la fois admiratif et inquiet.

- « Tu es vraiment audacieuse, Nina. »

Je sens un frisson parcourir ma colonne vertébrale à ses mots, comme une invitation à poursuivre ce jeu dangereux. Je tente de garder un semblant de contrôle, même si mes mains restent toujours enroulées autour de sa cravate.

Il sourit, un sourire qui dégage à la fois de la chaleur et une promesse de mystère.

- « Je préfère penser que c'est l'audace qui te définit. » Sa voix est douce, mais chaque syllabe résonne avec une intensité qui me fait vibrer.

Je me sens tiraillée entre la peur de me laisser emporter et le désir de découvrir ce qui pourrait se passer ensuite. Sa présence est à la fois rassurante et déstabilisante, comme une tempête prête à éclater.

- « Et si je vous disais que j'ai toujours voulu être un peu plus audacieuse, Monsieur Valmont ? » dis-je, laissant échapper un rire nerveux, mais sincère.

Il penche légèrement la tête, un éclat de curiosité dans ses yeux.

- « Et qu'est-ce qui t'en empêche, Nina ? »

Sans vraiment réfléchir, je me lance. J'avance d'un pas, le souffle court, et dépose mes lèvres sur les siennes dans un baiser furtif, comme une étincelle dans l'obscurité. C'est tendre, à la fois innocent et chargé de promesses. Mais l'instant d'après, la réalité me rattrape.

Je me recule brusquement, mes joues brûlantes de honte.

- « Oh non... Je suis désolée, je ne voulais pas... » Les mots s'échappent précipitamment de mes lèvres, et je sens mon cœur s'emballer, une vague de panique me submergeant.

Avant qu'il puisse réagir, je tourne les talons, filant à travers le couloir, mes pensées en désordre. J'atteins ma chambre au campus, la porte claquant derrière moi comme une barrière entre moi et ce moment chaotique. Je m'appuie contre la porte, le souffle court, la tête pleine de regrets et d'excitation.

Qu'est-ce que je viens de faire ? Je me laisse tomber sur mon lit, le cœur encore battant, tandis que les souvenirs de son regard et de son sourire hantent mon esprit. Peut-être que cette audace n'était pas si désespérée après tout... mais le doute persiste.

La nuit avance, et je sais que je devrai affronter la réalité tôt ou tard. Que vais-je lui dire ? Que vais-je faire si je le croise à nouveau ? Les questions s'accumulent et je réalise que cette audace pourrait bien entraîner des conséquences bien plus importantes que je ne l'avais imaginé.